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samedi, 18 octobre 2025

La cuisine française serait-elle d’extrême droite ?

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Robert Spieler

On en apprend tous les jours. Un article de Télérama, publié le 3 octobre 2025, fusille à bout portant l’émission de M6 « La meilleure cuisine régionale, c’est chez moi ». Les chefs Norbert Tarayre et Yoann Conte sillonnent le territoire à la recherche des meilleurs restaurants de cuisine française. Un affreux « périple aux saveurs passéistes et au fumet nationaliste », selon le magazine télé bobo. Et puis, les deux chefs n’auraient que le mot “tradition” à la bouche. « Peu de chances de croiser mangeur de tofuet autre homme sojaque les viandards d’extrême droite fustigent sur les réseaux », s’indignent les journalistes du gauchiste Télérama. Ceux-ci se moquent d’un certain Théo qui a l’idée saugrenue de cultiver l’endive « comme ses parents et grands-parents avant lui » ou un autre producteur dont le pain de campagne à la moutarde mériterait d’être mis « à la carte des estaminets du Puy du Fou ».

Sollicité à donner son avis, un rédacteur du Monde, auteur d’un livre sur le racisme des « jeunesses blanches », donc un expert sur le plan culinaire, commente sobrement : « C’est la valorisation d’une France moyenâgeuse, d’une virilité chevaleresque ». Boulevard Voltaire nous invite à poursuivre le chemin chez les fous. En 2021, une chercheuse du CNRS expliquait que la « blanchité alimentaire » participait à « renforcer la blanchité comme identité raciale dominante ». En juin dernier, un professeur de Boston s’en prenait au guide Michelin et lui reprochait d’encore trop mettre en valeur la cuisine européenne, malgré un salutaire « mouvement de décolonisation de l’alimentation en repensant l’héritage colonial du pouvoir ». En juillet 2025, le Monde y était allé de sa dénonciation, quant au contenu du CAP Cuisine, dont les enseignements seraient « en décalage avec les tendances gastronomiques ainsi que les enjeux environnementaux et humains contemporains ». L’article s’était ému de la présence de protéine animale dans la majorité des plats traditionnels, mais aussi, et surtout, de recettes « centrées sur le patrimoine français ». Voilà que ces fous furieux en sont à vouloir la déconstruction de notre cuisine traditionnelle ! Une cuisine trop française, une cuisine trop blanche... En 2018, l’hebdomadaire Télérama avait publié son « palmarès des 11 meilleurs kebabs de Paris ». C’est ce qu’on appelle un magazine enraciné.

Source : Rivarol 15/10/2025

10:05 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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