vendredi, 28 novembre 2025
Messe pour Pétain : le silence de l’épiscopat
Eric Delcroix, Polémia cliquez ici
L’interdiction voulue par la Gauche de la messe pour Pétain n’a absolument pas été commentée par l’épiscopat français, étrangement mutique. Analyse par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de Droit, conscience et sentiments.
Polémia
Le hourvari, la tentative d’interdiction de la messe célébrée le 15 novembre à Saint-Jean-Baptiste de Verdun, pour le repos de l’âme du maréchal Pétain et de ses soldats, est un événement dont il ne faut pas sous-estimer les conséquences. N’ayant pas pu convaincre le président du tribunal administratif de Nancy du risque de troubles à l’ordre public, c’est le maire Samuel Hazard lui-même, garant de cet ordre au nom de la loi, qui s’est efforcé de le troubler en prenant la tête d’une manifestation hostile devant l’église.
Le préfet, à l’unisson, a prêté la main à ce maire indigne, nonobstant l’ordonnance précitée du juge en date du 14 novembre, en empêchant, avec le concours paradoxal de la force publique, nombre de gens qui voulaient y assister de pénétrer dans le sanctuaire. Ce qui, vue la concertation vraisemblable avec le maire et sa coterie, pourrait constituer le délit d’entrave à la liberté de réunion (article 431-1 du Code pénal).
Mais cette grave atteinte aux libertés publiques, ainsi qu’à la séparation de l’Église et de l’État, semble n’être qu’un début de guerre religieuse au nom de l’antifascisme qui demeure l’un des piliers du nouvel ordre mondial, guerre religieuse que l’on se garde bien de faire à l’islam. Quel préfet se risquerait-il à filtrer l’accès à une mosquée ?
Quid de l’épiscopat français ?
Dans le contexte qui est de facto celui d’un ordre dit républicain antifasciste en pleine démesure, il n’est plus guère étonnant que tout ce qui froisse la sensibilité des marxistes, ou orphelins du marxisme, en vienne à tomber sous le coup de mesures vexatoires et de persécutions administratives et judiciaires. Nous le savons…
Mais le bât blesse là où l’on ne devrait pas s’y attendre : l’absence de réaction de l’épiscopat. J’ai cherché en vain des protestations de l’archevêque de Reims en particulier et de l’épiscopat français en général contre une pareille atteinte à la messe, à toutes les messes, pour le repos de l’âme de quiconque. Comment ces princes de l’Église des saints martyrs peuvent-ils être aussi lâches ? Nul ne leur demande leurs options politiques, mais tout simplement de défendre les bases de leur foi.
Car, enfin, la messe n’est-elle pas la célébration mystique du sacrifice du Christ pour la rédemption de tous les hommes, Pétain inclus ? Et de célébrer les martyrs comme-ci, les martyrs comme-ça, jadis ou au loin, très loin — mais aucune esquisse de la moindre velléité de faire face à l’adversité ici et aujourd’hui. Il y a un mot de l’Évangile pour désigner ce genre d’hommes : Jésus (condamné politique comme Pétain, chacun en son temps) les qualifiait de « sépulcres blanchis ».
Benêt peut-être, mais en rétrospective, j’avais cru comprendre que Jacques Chirac avait été implicitement excommunié, en tant que chef du gouvernement ayant fait légaliser l’avortement, acte hautement peccamineux pour l’Église. Mais, ce nonobstant, il a eu droit à des obsèques catholiques en grande pompe dans l’église parisienne de Saint-Sulpice. « Selon que vous serez puissant ou misérable », disait le fabuliste — quelque peu païen, il est vrai…
Quid de l’Église ?
Mais qu’en est-il au-delà de nos frontières dans l’Église catholique, apostolique et romaine ? Naguère, feu le docteur Dor avait été condamné à des peines de prison pour entrave aux avortements (article L 2223 du Code de la santé publique)… à coup de prières publiques ! Aussi avait-il demandé l’asile politique à la Nonciature (ambassade du Vatican à Paris) : il en fut chassé en 48 heures par le harcèlement et les mauvais procédés des bons (?) pères. Le Vatican soutient volontiers les réfugiés politiques, sauf chez lui, sauf pour les siens.
Le martyre, oui, mais pas ici ni maintenant : courage, fuyons ! Une messe ne vaut pas des emmerdes, comme aurait dit Chirac. C’est à ne pas croire, dirait un agnostique…
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