mercredi, 02 mai 2012
Second tour : faut-il choisir ?
Directeur de Rivarol cliquez ici
Jamais depuis bientôt quinze ans que nous travaillons à RIVAROL nous n’avions reçu en l’espace de quelques jours un courrier aussi abondant qu’explosif. Exceptionnellement nous consacrons deux pages entières dans ce numéro au « droit aux lettres » pour permettre à la diversité des points de vue au sein de la famille nationale de s’exprimer librement. Les élections passionnent, elles rendent souvent déraisonnable comme le montrent les excès manifestes de certaines missives. Il est regrettable que la droite radicale soit aujourd’hui à ce point contaminée par le poison de l’électoralisme qui provoque des divisions fratricides, des incompréhensions majeures, des haines terribles et qui autorise tous les procès d’intention, fussent-ils les plus farfelus. Le Système sait ce qu’il fait en multipliant les consultations électorales. C’est la meilleure manière de diviser et de neutraliser ses adversaires. De Gaulle l’avait bien compris, lui qui, dès son retour aux affaires en 1958, s’empressa de faire voter les Français d’Algérie qui étaient jusque-là tous unis dans la volonté inébranlable de maintenir ce territoire à la France et qui, se présentant aux élections les uns contre les autres, commencèrent peu à se diviser, à s’émietter.
Avant le premier tour, nous avions appelé à éviter les anathèmes et les excommunications pour de simples divergences électorales. Las, nous n’avons guère été entendus. Pourtant, lorsque l’on a compris que les campagnes électorales ne sont que de gigantesques farces, des opérations de manipulation et de sidération des masses, l’on ne s’excite pas inutilement pour un scrutin qui ne changera rien quant à l’essentiel. Quel que soit le candidat élu (tout indique que ce sera Hollande), les choses iront plus mal, ce seront encore cinq ans de perdu pour la France, la dette et les déficits s’accroîtront, le chômage augmentera, les impôts et les taxes flamberont, la violence en tous genres s’aggravera, la colonisation de notre pays s’accélérera, la destruction de la famille, de la morale et de toutes les valeurs de civilisation se poursuivra, l’islamisation du pays s’amplifiera. Croire le contraire est s’illusionner. Hollande et Sarkozy qui feignent de s’opposer mais qui, en 2005, posaient complices sur un tabouret en une de Paris-Match pour appeler à voter oui à la Constitution européenne sont les deux faces d’une même médaille, européiste, mondialiste, antinationale, antinaturelle et antichrétienne. Sarkozy se dit tout à coup opposé au droit de vote des étrangers mais il y était favorable en 2001 dans son livre Libre et encore en octobre 2005 dans une tribune au Monde. Et s’il ne met pas en place cette réforme en effet détestable, c’est parce qu’il n’y a aucun intérêt électoral mais il la contourne par les naturalisations de masse qui sont pires encore que l’octroi du droit de vote aux non nationaux et par la promotion d’une France métissée. Il se dit favorable à la réduction de l’immigration légale mais elle n’a jamais été aussi importante que sous son quinquennat : 200 000 immigrés supplémentaires par an contre 130 000 du temps du gouvernement Jospin ! Il se dit timidement contre le mariage homosexuel mais c’est lui qui a aggravé le Pacte civil de solidarité en accordant aux pacsés les mêmes droits fiscaux, successoraux et patrimoniaux qu’aux personnes mariées et, dans une récente interview à Têtu, il s’est dit favorable au fait de se pacser non plus au greffe du tribunal d’instance mais directement en mairie pour solenniser la chose ! Son gouvernement a introduit l’affreuse théorie du gender à l’école en septembre 2011 et donné son feu vert à la propagande homosexuelle dès l’école primaire avec Le Baiser de la lune alors qu’il aurait parfaitement pu s’y opposer. Enfin l’Elyséen se dit contre la légalisation de l’euthanasie mais, lors de sa campagne de 2007, il avait tenu à ce sujet des propos plus qu’ambigus, il est de plus un chaud partisan de la loi Leonetti qui est le premier pas vers l’institutionnalisation de cette monstruosité.
Que ce soit Hollande ou Sarkozy qui soit élu ce dimanche, ils seront les zélés serviteurs de l’Union européenne, de l’Otan, du Crif et de Tel Aviv. Ils seront soumis à la finance apatride et vagabonde, aux desiderata des grands banquiers, ils feront la guerre à l’Iran, ils persécuteront les révisionnistes et les nationalistes, ils poursuivront leurs attaques contre la famille, l’armée et la nation. Certes, avec Hollande et ses alliés, la destruction sera sans doute plus rapide, la mort plus brutale, avec Sarkozy le poison est plus insidieux, plus indolore, plus lent à produire ses effets mais à l’arrivée le résultat est le même : c’est la mort de la France et la fin du peuple français en tant qu’entité homogène sur le plan corporel, culturel et spirituel.
Pas plus qu’au premier tour, RIVAROL ne donne de consigne de vote pour le 6 mai. Que chacun se détermine en son âme et conscience en posant l’acte qui lui paraît le plus favorable au bien commun, à l’intérêt national, à l’avenir de ses enfants. Si un camarade de combat fait un autre choix que soi-même le 6 mai, pour des raisons prudentielles, stratégiques, familiales ou personnelles, ce n’est pas une raison pour le maudire, pour le considérer comme un imbécile, un traître ou un vendu. N’oublions pas que nous sommes tous Français et que nous voulons à tout prix le rester. Dans ces conditions les querelles électorales sont tout à fait subsidiaires. Alors que le pire est devant nous, que de graves événements se préparent, restons unis sur l’essentiel, favorisons entre nous la paix et la concorde. Le nationalisme est d’abord une amitié, ne l’oublions pas.
Pourquoi le cacher, à l’image de son lectorat, la rédaction de RIVAROL est divisée sur la question du second tour de la présidentielle, preuve de la difficulté du choix. A titre personnel, ainsi que nous l’avions déjà dit avant le premier tour, nous nous abstiendrons car nous refusons de participer à cette mascarade. Après avoir combattu Sarkozy pendant cinq ans, nous n’allons pas tout à coup appeler à le soutenir, fût-ce pour faire barrage à une gauche dont le retour au pouvoir sera en effet une catastrophe pour le pays. A cet égard, nous regrettons que beaucoup de ceux qui ont, à juste titre, dénoncé ces dernières années les dérives de Marine Le Pen et de son entourage, notamment sur les sujets de société, appellent aujourd’hui à voter, quasiment sans restriction, pour le candidat de l’UMP, qui est bien pire encore, au risque de brouiller leur image et de rendre illisible voire illégitime leur démarche. Dans la vie il faut savoir être cohérent. L’antimarinisme, pas plus d’ailleurs que l’antisarkozisme ou que l’antihollandisme, ne saurait tenir lieu de ligne politique. Nous sommes et devons rester nationalistes en toutes circonstances. Si nous nous battons, ce n’est pas d’abord contre le Système, même si c’est nécessaire, mais pour un idéal nationaliste, pour le rétablissement, le recouvrement d’une France souveraine, indépendante, blanche et chrétienne. Aujourd’hui cela semble relever du rêve mais ce qui se passe en Hongrie, notamment avec le mouvement Jobbik, prouve que rien n’est irrémédiablement perdu. Même si la Hongrie n’est pas la France et qu’elle est beaucoup moins corrompue et avilie, pourquoi ce qui réussit à Budapest échouerait-il forcément à Paris ?
Editorial du n°3045 de Rivarol, en vente vendredi prochain chez votre marchand de journaux ou en cliquant ici
18:27 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.