mardi, 10 décembre 2013
Afrique du Sud : les massacres de fermiers blancs oubliés
Ironie de l’histoire pour ceux qui sont nés avant la chute du mur de Berlin et ont connu les période dite de "guerre froide", lorsque l’URSS ne constituait qu’un immense camp de concentration à ciel ouvert duquel il était interdit de sortir, sauf pour quelques apparatchiks, artistes, sportifs ou scientifiques mais en laissant sur place sa famille en otage. Aujourd’hui, c’est de "La Voix de la Russie" que proviennent les informations et critiques souvent les plus pertinentes sur la France ou les autres nations européennes. L’information occultée chez nous par la pensée unique nous revient ainsi bien souvent par le biais de ce média :
Afrique du Sud :
les massacres des fermiers blancs oubliés
Par La Voix de la Russie | Nelson Mandela, le premier président noir d’Afrique du Sud, est décédé le 5 décembre à 95 ans. Toute la presse occidentale salue un grand homme qui a œuvré toute sa vie pour les droits de l’homme, contre le racisme. Le parti politique ANC est présenté comme le parti démocratique qui permet de faire évoluer la population d’Afrique du Sud et est cité en exemple par nos médias. Nelson Mandela laisse un pays rongé par le crime et la pauvreté. Les médias occidentaux, comme dans un déni de réalité au moment de la mort de Nelson Mandela, même si l’ANC dit combattre le racisme, le chauvinisme tribal, le sexisme, l’intolérance religieuse et politique, oublient de parler des massacres de fermiers blancs et de la population blanche dans le pays et des meurtres entre Africains. Il ne faut pas toucher au joli décor autour de l’image de Nelson Mandela. En Nouvelle-Zélande ou en Australie, par contre, les conversations sur la situation catastrophique de l’Afrique du Sud sont courantes car la population blanche trouve refuge dans ces deux pays. En Europe, c’est le silence sur une dure réalité très sanglante pour ne pas parler de la situation de la minorité blanche dans ce pays.
Célébrations unanimes. Le président Sud-africain Jacob Zuma a retracé le combat de Nelson Mandela dans un pays qui a connu la ségrégation raciale à l’encontre de la population noire en ces termes : « notre bien aimé Nelson Mandela, le président fondateur de notre nation démocratique, est décédé. Notre nation a perdu son plus célèbre fils. Notre peuple a perdu un père. Le monde a beaucoup de respect pour son combat pour la liberté, son humilité, sa compassion ». Libération fait sa Une en titrant « L’homme qui fit tomber l’apartheid »et oublie de parler de l’apartheid actuel à l’envers. Dans un billet, le directeur de la rédaction de Libération, Fabrice Rousselot, dans une observation des faits en noir et blanc, sans évoquer les massacres des fermiers blancs qui ont lieu au quotidien, vante un homme exemplaire qui « avec Martin Luther King, le héros de la lutte contre l’apartheid faisait partie de ces hommes entièrement dévoués à un combat, qui leur a survécu. Un héros qui, ce n’est certainement pas un hasard, avait commencé par faire de Gandhi son inspiration avant d’avoir recours aux armes pour tenter de défaire son peuple du joug afrikaaner ».
Massacre de fermiers blancs. En 2011, le réalisateur indépendant Rian van der Walt a brisé le silence de plomb sur une réalité en montrant sur les écrans un documentaire intitulé The war of the flea qui documente le massacre des fermiers blancs en Afrique du Sud à partir de la prise du pouvoir par Nelson Mandela. « Le film documentaire dévoile des informations choquantes, très peu connues en Europe, sur le génocide qui a été commis par la mise en place des lois de l’ANC dans cette nouvelle Afrique du Sud à l’encontre de la minorité blanche, les Afrikaners, par le massacre de fermiers ou plaasmoorde», peut-on lire sur le site du film. Des Afrikaners, réfugiés en Europe ou continuant de vivre au pays, remercient le réalisateur pour parler et montrer les faits. « Je viens de voir le film et je vous remercie. Je souhaite que le monde entier puisse voir ce film qui montre notre réalité en tant que « Boer » d’Afrique du sud », témoigne Karen Yssel. « Nous sommes les survivants de 3 attaques contre notre ferme. Nous avons été blessés mais avons survécu. Beaucoup sont morts. Merci d’avoir réalisé ce film. Nous avons finalement quitté l’Afrique du sud en 2008 durant la période de xénophobie quand certains de nos ouvriers agricoles ont été attaqués et tués. Nous avons tout perdu. J’ai eu une fracture du crâne dans les attaques avec des dommages au cerveau. J’ai perdu la mémoire. De nombreux amis, voisins et membres de la famille ont été touchés durant ces années en Afrique du sud et au Zimbabwe », écrit en commentaire du film Jemmas Castle.
Si Nelson Mandela a mené un combat contre l’apartheid qu’il est nécessaire de dénoncer, il ne faudrait pas oublier de mentionner que l’ancien apartheid est remplacé par un nouveau du même nom et que même avec l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela, le pays a sombré dans la misère et la violence. De voir la France mettre le drapeau en berne sous la décision de François Hollande pour honorer la mémoire de Nelson Mandela, n’est-ce pas une volonté de gommer les faits historiques et un acte de récupération politique simpliste alors que la ségrégation avec des meurtres racistes a lieu dans l’autre sens comme nous le montre le réalisateur de The War of the fleaet qui invite les visiteurs de son site à signer une pétition pour dénoncer les meurtres des fermiers blancs ?
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