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lundi, 03 février 2014

Pays réel contre théorie du genre : Vincent Peillon divorce des Français

vincent-peillon

 

La chronique de Rhilippe Panda

 

Le sondage BVA pour Le Parisien publié dimanche nous apprend que six Français sur dix considèrent Vincent Peillon comme un mauvais ministre de l’Éducation nationale : « Une majorité de 54 % estime qu’il est “plutôt moins bon” que ses prédécesseurs de la présidence Sarkozy, contre 41 % qui le jugent “plutôt meilleur”. Auprès de ceux qui disent le connaître, Vincent Peillon a l’image d’un “intello” (pour 65 %), “ayant des convictions profondes” (61 %), mais “orgueilleux” (54 %) et “jouant trop perso” (50 %). »

 

Mais lequel de ses prédécesseurs, de gauche comme de droite, a-t-il été véritablement populaire ?… Depuis Georges Pompidou jusqu’à Nicolas Sarkozy, au mieux certains se firent oublier pour ne pas avoir à affronter la rue ; les autres subirent grèves et manifestations… Pourquoi en serait-il différemment sous François Hollande ?

 

Vincent Peillon est-il vraiment plus mauvais que les autres ? Sans doute, mais peut-être aussi parce qu’il s’efforce de mettre en musique le slogan du changement, c’est maintenant…

 

Déjà, ses velléités d’en terminer avec la semaine de quatre jours dans l’enseignement primaire avaient grandement perturbé les habitudes acquises du « Mammouth » (son prédécesseur Claude Allègre dénonçait ainsi les effectifs pléthoriques de l’Éducation nationale qu’il avait voulu, sans succès, « dégraisser »), mais la mise en place de son « ABCD de l’égalité », déclenchant la polémique sur la « théorie du genre », est sans doute le faux pas de trop ! On l’a vu avec le succès inattendu de la « Journée de retrait », instituée par Farida Belghoul.

 

Tout parent, de quelque nature politique ou confession religieuse qu’il soit, considère que l’école doit être un endroit dédié avant tout à acquérir les connaissances qui permettent à un enfant de s’armer le mieux possible pour affronter l’âge adulte. Vouloir imposer d’y découvrir les mystères de la bagatelle – et surtout les plus transgressifs – dès la maternelle en aura naturellement fait tousser plus d’un à une époque où, des parents aux professeurs en passant par les élèves, tous s’accordent unanimement à dénoncer le délabrement de l’Éducation nationale, l’effondrement du niveau scolaire (des professeurs tout autant que des élèves, les premiers n’étant que les anciens élèves des décennies post-soixante-huitardes) et des conditions d’enseignements (insécurité, insolence, violences, etc.)…

 

Pour preuve, les cours particuliers qui explosent littéralement depuis dix ans : 28 % des parents d’élèves ont eu recours au soutien scolaire hors école pour leurs enfants et 80 % seraient prêts à y recourir en cas de besoin, selon un sondage CSA.

 

« Acadomia, Anacours, Complétude, Cours Legendre ou KeepSchool… Leur taux de croissance a de quoi faire des envieux : + 15 % en moyenne chaque année. Acadomia, le leader du marché, a multiplié par 10 son chiffre d’affaires depuis sa création, en 1999. En 2007, les six principaux organismes ont facturé plus de quatre millions d’heures de cours », à en croire le site journaldunet.com.

 

Bien davantage que la religion catholique que Vincent Peillon dénonçait en octobre 2008 en déclarant qu’avec elle, « on ne pourrait jamais construire un pays de liberté », il découvre à ses dépens, en février 2014, l’opposition entre pays réel et pays légal, distinction faite dès l’entre-deux-guerres par Charles Maurras.

 

Plutôt que la théorie du genre, il lui aurait été assurément plus utile d’étudier ce théoricien-là… quoiqu’il n’est jamais trop tard.

 

Publiée sur Boulevard Voltaire

11:25 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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