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lundi, 07 juillet 2014

Quand dira-t-on la vérité aux Français sur l’avenir du régime des retraites ?

P1020957.JPGArnaud Raffard de Brienne

Il va bien falloir un jour que les politiciens se résignent à annoncer aux Français ce qui les attend en matière de retraite. La fausse alternative, ingénument et surtout hypocritement répétée de façon cyclique, laissant entendre qu’il  suffirait, pour préserver au mieux la situation, de procéder au choix épineux entre allongement de la durée de cotisation, baisse des pensions ou hausse des prélèvements n’a que trop duré. Non seulement chacun sait, dans ce que Coluche surnommait avec dérision les "milieux autorisés", qu’il faudra user et sans doute abuser simultanément des trois leviers ensemble mais encore chacun devrait être au fait que les pensions sont déjà désindexées de l’inflation, les cotisations en hausse et la durée de la vie professionnelle allongée. Ce qui n’empêche d’ailleurs nullement le déficit général de continuer à galoper à une hauteur estimées à environ 3,7 milliards d’euros pour cette année. Les réformes se succèdent sans avoir le moins du monde réglé, même un tant soit peu, le problème de la pérennité du système de retraite par répartition. Sans parler du déficit de la retraite complémentaire cadres dont les réserves seront asséchées en 2017, dans moins de trois ans. La fausse alternative s’avère donc n’être qu’un leurre destiné à endormir nos concitoyens sur une réalité catastrophique qu’aucun politique n’ose aborder de front. J’ai déjà écrit tout cela il y a plusieurs années mais n’observe malheureusement aucun changement significatif, hormis quelques aménagements cosmétiques à portée plus que réduite.

La vérité commence cependant à poindre Outre-Rhin puisqu’un professeur d’université, Henrik Müller a révélé sans ambages que les Allemands devraient travailler jusqu’à 76 ans pour conserver leur système de retraite en l’état. Taux de fécondité au plus bas, espérance de vie en hausse, crise économique et endettement auront raison du système de retraite de nos voisins dont la population est aujourd’hui la plus âgée d’Europe. Avec 8 naissances pour 1 000 habitants, cette nation européenne en voie de disparition affiche le taux de natalité le plus faible au monde. La population d’Allemagne devrait en effet chuter de cinq millions en dix ans et de dix millions dans les deux décennies prochaines. Étant entendu que, bien entendu, pas plus qu’en France, les Allemands ne travailleront jusqu’à 76 ans, il faudra donc se contenter dans les années qui viennent, de pensions dont les montants ne seront en rien comparables à ceux d’aujourd’hui. En France comme en Allemagne, les gouvernements n’ont rien compris, rien anticipé, rien prévu, se contentant de gesticulations électoralistes régulières destinées à leur assurer durablement rentes, prébendes et carrières. Seul un vrai changement, non dans la continuité mais dans la rupture, permettra peut-être d’éviter de funestes lendemains qui ne chanteront plus mais alors plus du tout.

20:13 Publié dans Les rubriques d'Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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