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mardi, 23 septembre 2014

UKRAINE : LES FUTURS OUBLIÉS DE L'HISTOIRE : les jeunes nationalistes ukrainiens

combattants_UK.jpgMichel Lhomme

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A Paris, le débat ukrainien demeure géopolitique et les adorateurs du Moscou d'hier veulent abattre la Russie de Poutine pour y faire rentrer l'Otan, c'est-à-dire le drapeau étoilé. Nous ne reviendrons pas ici sur ce débat entre pro-européens et pro-russes mais nous voudrions avoir une  pensée sur ces combattants d'Ukraine, ces jeunes nationalistes qui, dans le camp pro-occidental, se battent pour une Ukraine qu’ils espèrent libre et indépendante. Certes ils ont tout l'air d'être des idiots utiles et on peut bien sûr penser que ces jeunes nationalistes ukrainiens auraient du défendre avant Maidan leur pays contre la mafia européiste et atlantiste, l'Ukraine ne pouvant être qu'un pays fédéraliste et la Crimée attachée à la Russie au nom de l'histoire et de la géopolitique. Mais ne sont-ils pas aussi les dindons d'une grande farce ? Quel fut donc leur tort ? De croire encore en 2014 en la possibilité d'une nation souveraine et indépendante, libre de ses choix et de son destin sans un positionnement impérialiste qu'il soit américain ou russe ? Les jeunes ukrainiens seraient-ils donc condamnés à n’être que des pions soumis aux stratégies des uns ou des autres ? Seraient-ils voués à n'être que des pantins manipulés par l’Ouest ?

On le sait peu mais d'autres ''nationalistes'', des anciens parachutistes français volontaires combattent aussi auprès des autonomistes russes parce qu’ils sont , eux, animés d'une autre flamme, la flamme anti-américaine et rêvent pour l'Europe entière de l'eurasisme. Drôle de face à face. Bien sûr, ce sont, nous dira le commun des mortels, des ''têtes brûlées'' comme il y en a toujours eu, une espèce en voie de disparition, cette espèce d'hommes qui met sa peau au service de ses idées. Mais voilà des ''natios'' russophiles contre des ''natios'' de souche ukrainiens, supplétifs de l'Otan alors que dans les coulisses des chambrées, ils partagent souvent les mêmes chants ou les mêmes écussons, cela fait désordre.

Qui sont ces nationalistes ukrainiens présents depuis le début pour défendre une Kiev indépendante ? De loin, on sent bien que, quelle que soit la victoire du camp pro-américain ou du camp russe, ils seront les sacrifiés, les ''réprouvés'' du prochain traité d'armistice. Sur le terrain, pourtant ils ne lâchent pas prise. On ne le dit pas mais les hommes du Pravy Sektor n'ont pas toujours suivi leurs dirigeants. Ils sont d'ailleurs jugé ''instables'' par Porochenko et on les a vu opérer des opérations de sabotage quand ils se sentaient trahis ou que l'ordre donné leur paraissait télécommandé. Les déboires des forces officielles ukrainiennes, une certaine déroute dans ses rangs (désertions, reculades) sont dûs, en partie, au côté incontrôlable de certains de ces militants.

A supposer que l'Ukraine des oligarques et de Bruxelles vendue à l'Occident remporte la mise, on se débarrassera très vite de cette jeunesse aux écussons qui rendent malades les technocrates européistes. De même, si Poutine imposait sa loi à Kiev, le Russe les pourchassera au nom de la lutte contre la ''bête immonde''. Triste sort donc de l'Idéal ou des élites combattantes! Pourtant, ces jeunes combattants volontaires n'ouvrent-ils pas à l'Europe une autre voie que celle de l'aliénation béate aux conversations géopolitiques ? Or, qui évoque à Paris les convictions, les assauts et les combats de ces jeunes gens ? Qui a relaté l'existence de ces bataillons autonomes d'Ukraine prenant le contrôle de certaines industries sensibles chimiques ou nucléaires par précaution ou par chantage ? Les mercenaires de l'Otan à chaque fois se sont d'ailleurs empressés de les y déloger.

Reste la question qui fâche : sommes-nous vraiment autonomes ? Sommes-nous capables de dire ''ni Washington, ni Bruxelles, ni Moscou''? Sommes-nous capables de créer un autre modèle, un nouveau modèle ? Sommes-nous capables de reconnaître certes avec toutes leurs contradictions des hommes armés, organisés, équipés qui ne sont que des volontaires et qui n'aiment que leur patrie et aspirent à un nouvel ordre. Faudra-t-il encore choisir entre Washington ou Moscou ? Ces jeunes sont incontestablement porteurs de l'idéal de la rébellion et il faudrait ne jamais en parler, il faudrait aussi les taire et les occulter ?

Illustration en tête d'article : Des Ukrainiens protestant contre l'entrée des troupes russes en Crimée sur la place Maïdan à Kiev

10:51 Publié dans Michel Lhomme | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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