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dimanche, 08 mars 2015

Départementales : on s’achemine vers des victoires à la Pyrrhus

index.jpgLe billet

de Patrick Parment

Les prochaines élections départementales des 22 et 29 mars prochains risquent de réserver bien des surprises. Pour plusieurs raisons. La première est que nous sommes face à un nouveau mode de scrutin qui reste majoritaire à deux tours mais binominal.  Dans chaque canton, il s’agira d’élire un homme et une femme, ce qui va faire entrer 50% de femmes dans les instances départementales. Ensuite, ces cantons ont été redécoupés en se basant sur les chiffres actualisés de l’Insee sur les populations légales. Enfin, les prérogatives exactes de ces nouveaux départements restent à définir, la loi les instituant étant en cours de vote à l’Assemblée.

Les plus grandes incertitudes planent donc sur ces élections dont on peut craindre un fort taux d’abstention – ou pas ! Pourquoi ? Parce que a plupart des Français n’ont pas de lecture claire de l’institution et, d’autre part, que le climat politique délétère actuel ne favorise guère la mobilisation. Le parti socialiste vit une descente aux enfers et, à l’UMP, l’effet Sarko est passé, semble-t-il, révélant une guerre sourde des prétendants au trône. Seul le Front national affiche une bonne santé qui présente pour la première fois des candidats dans la quasi totalité des cantons.

Il est quasiment impossible de faire le moindre pronostic, car dans le contexte actuel tout est possible. Les médias se plaisent à donner vainqueur l’UMP avec une percée spectaculaire du Front national. Soit.

Imaginons cinq minutes que le Front national remporte quelques départements et fasse la loi dans d’autres au gré de ces majorités « introuvables ». La plupart des candidats du Front n’ont reçu aucune formation et ne sont pas en mesure d’exercer les fonctions pour lesquelles ils sont élus. Autrement dit, on va se retrouver avec des départements proprement ingérables. Voici qui va poser un problème institutionnel. Que va faire le gouvernement ?

Car c’est bien là le drame du front national. Les candidats qu’il a trouvé sont issus de la France profonde – et fort respectables au demeurant -, de la classe ouvrière, des artisans et commerçants, de retraités, tous à mille lieux des réalités administratives de gestion des institutions. Imaginez le Front national à la tête de quelques départements, c’est le chaos assuré, car il ne faudra pas compter sur le personnel en place pour leur faciliter la tâche.

Or, c’est bien ce qui risque d’arriver.

Si vous ajoutez à cela – pure hypothèse – les majorités relatives où des alliances se nouent entre UMP et PS pour contrer le Front, vous ajoutez du chaos au chaos. Les socialistes n’ont pas réfléchi quand ils ont lancé ces réformes. Voici trente ans que la droite comme la gauche ne comprennent rien au Front national, trente ans qu’elles accumulent les mêmes erreurs. Aujourd’hui, les mesures prises pour lui barrer la route, se retournent contre eux. Au niveau départemental, il suffisait d’introduire la proportionnelle et le tour était joué. Le PS sauvait les meubles. Là, dans un scrutin dur avec 12,5% des votants pour accéder au second tour, c’est mortelle randonnée.

Cet éventuel chaos pourrait aussi marquer les défaites à venir, les Français percevant soudain les limites d’un Front national peu en mesure d’exercer pleinement le pouvoir. Mais, comme le soulignent de nombreux Français : « On a tout essayé, sauf le Front national ! ».

10:30 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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