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lundi, 18 mai 2015

La Syrie, pays martyr des Droits de l’Homme ?

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Au début du mois de février, lors d'une conférence de Synthèse nationale à Paris cliquez ici, vous avons eu le plaisir de recevoir des membres de la Communauté des Syriens de France admirablement dirigée par Mme Rima Khlifaoui. Depuis cette réunion, un voyage auquel ont participé plusieurs amis de notre revue a été organisé en Syrie. Notre camarade et ami S. W. était de ce voyage, il nous livre ici ses impressions sur ce pays tant décrié. Nous sommes loin de ce que nous racontent les médias aux ordres.

A force d’entendre dans les médias qu’un certain nombre de Français (qu’ils soient de souche ou d’origine immigrée) rejoignent la Syrie ou l’Irak dans le seul but de rallier le jihad, une idée a germé dans mon esprit: pourquoi ne pas m’y rendre moi aussi, afin, symboliquement, de signifier au peuple syrien que certains Français ne sont pas dupes, et encore moins insensibles aux souffrances qui sont les leurs dans la guerre qui les oppose aux terroristes de Daesh ? Par chance, une association franco-syrienne proposait un voyage de « solidarité ». Me voilà donc parti vers un pays que les médias qualifient de dictature, et vers lequel il est « fortement déconseillé » de se rendre, selon le Quai d’Orsay… Peu importe, la vérité n’attendra pas.

Après un vol à destination de Beyrouth, un autobus nous attendait pour nous permettre de franchir la frontière libano-syrienne. Quelques checkpoints plus tard, et nous voilà à Damas.

Damas, la plus ancienne ville continuellement habitée du monde, continue à respirer. Si les militaires et les coupures d’électricité n’étaient pas là pour le lui rappeler, le voyageur en oublierait presque qu’il se trouve dans la capitale d’un pays en guerre !

Bien que leur niveau de vie ait baissé, les Damascènes continuent à vivre debout. Ce peuple, fier et amical, travaille, sort au restaurant, va à la piscine, prie, que ce soit dans la grande mosquée des Omeyades ou dans les nombreuses églises que compte cette ville magnifique. Ici, les mosquées côtoient les églises. Bref, la guerre n’a pas pris le dessus sur le peuple syrien.

A Damas, comme dans l’ensemble du pays, les nombreux portraits du raïs témoignent de la solidité du régime: en quoi la stabilité politique serait-elle un mal, dans ce pays pluriel qui ne compte pas moins de 18 communautés différentes ? En Irak également, le peuple vivait mieux quand le régime était fort; aujourd’hui, les attentats suicides tuent des innocents, tandis que la moitié du pays est aux mains des coupeurs de têtes de Daesh… Il en est de même pour la Libye : certes, Kadhafi était un dictateur, mais son peuple ne bénéficiait-il pas d’avantages sociaux remarquables (absence d’impôts, pas de TVA, prêt à taux zéro, bourse de plus de 1 600 € pour les étudiants qui se rendaient à l’étranger) ?... Les Libyens sont-ils vraiment plus heureux maintenant ? Nous autres, Européens, sommes-nous plus avancés à l’heure où des milliers d’Africains, principalement musulmans, transitent par le Libye pour rejoindre l’Italie ? Est-ce là le progrès que nous promettent nos élites ?

La stabilité de cette partie du monde est indissociable d’un pouvoir politique fort, qui ne peut en aucun cas être calqué sur nos modèles occidentaux : notre tradition républicaine « droits de l’hommiste » ne peut pas se transposer au Proche-Orient. L’ingérence occidentale bouleverse en effet cet équilibre fragile, et les première victimes des changements politiques sont les peuples, a fortiori quand l’alternative politique est représentée par des islamistes.

A ce titre, la Syrie et son peuple, massivement favorable à son raïs, est victime du lobby des Droits de l’Homme. N’oublions pas qu’il s’agit d’un pays laïc. Cet héritage du parti Baas, la laïcité version orientale, fait figure d’exception dans ce coin du monde où l’islamisme devient un projet politique de prise de pouvoir. Le très respectable grand mufti de Syrie, le cheikh Ahmad Hassoun, prône le bien vivre ensemble de toutes les communautés qui font l’unité du peuple syrien. La preuve: quand on le questionne sur le nombre de chrétiens en Syrie, c’est le plus naturellement du monde qu’il répond que le pays compte 23 millions de chrétiens, de sunnites, d’Arméniens, etc... et que tous «  sont avant tout citoyens syriens ». Ici, le mieux vivre ensemble est une réalité dont François Hollande devrait s’inspirer, et non un slogan politique. A moins que sous couvert de Droits de l’Homme, il ne s’agisse davantage de jouer les intérêts de l’Arabie Saoudite ou du Qatar… Oui, la géopolitique pèse plus lourd que les Droits de l’Homme, encore faut-il l’avouer et non pas jouer les vierges effarouchées, comme le fait si mal Laurent Fabius, qui, il y a quelques semaines, a qualifié le président syrien de « boucher ». En revanche, que la France vende 24 rafales à l’Egypte ne semble pas poser de problème déontologique, même si, rappelons-le, le général Abdel Fattah Al-Sissi, Président actuel, a renversé - ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi - le Président Morsi (Frères musulmans), élu démocratiquement, en juillet 2013. L’un est un boucher… quand l’autre est un partenaire !

Pendant ce temps, Daesh combat les communautés chrétienne et musulmane, ravageant au passage un patrimoine parmi les plus considérables de l’histoire de l’Humanité. L’obscurantisme est aux portes de l’Europe, et nos gouvernements hésitent encore à soutenir Bachar El-Assad face à l’ennemi commun !!! Si la Syrie tombe, pourquoi pas le Liban, puis l’Europe ?...

Même le cardinal Bechara Boutros Rai, chef de l’Eglise maronite, vient de déclarer* : «  Le risque s’accroît que tout le Proche-Orient perde lentement sa présence chrétienne. L’Occident doit prendre conscience de la gravité de la situation. » Il rajoute : « Les responsables politiques doivent comprendre que la guerre en Syrie doit s’arrêter. La communauté internationale doit cesser de fomenter la guerre et de l’alimenter. Le trafic des armes doit cesser. Ils devraient faire fi de leur fierté et tous s’asseoir autour d’une table pour trouver une solution politique. Mais leur fierté le leur interdit. En effet, cette fierté dissimule des intérêts économiques qui visent le gaz naturel et le pétrole. […] Des groupes extrémistes islamiques tels que l’EI, Al Qaïda et Al-Nusra ont été créés par des États occidentaux et arabes et soutenus par de l’argent et des armes pour être utilisés pour leurs intérêts économiques et politiques. »

Pourquoi Assad n’est-il pas tombé, comme Moubarak en Égypte ou Ben Ali en Tunisie ? Il est vrai qu’en Syrie, le raï bénéfice du soutien de son peuple, ce qui favorise la stabilité du régime. Les habitants de Maharda, ville chrétienne, à l’image de Salem, francophile passionné de littérature française, se battent au quotidien pour, simplement, continuer à vivre dans leur ville, avec leur famille et leur foi, et ce dans un pays riche de tant d’Histoire et d’Humanité.

Aujourd’hui, l’heure est à l’action, et non aux tergiversations. L’intérêt des Européens et de notre pays est de combattre prioritairement les terroristes. La Syrie est considérée comme le berceau de l’Humanité où le temps semble ne s’être jamais interrompu. De la culture sumérienne à l’influence assyro-babylonienne, de la domination araméenne à la période hellène, de la chrétienté précoce à l’empire byzantin et à la suprématie de l’islam, cette terre de Syrie constitue un pays unique, riche d’une multitude d’influences. Le grand archéologue français et ancien directeur du Louvre André Parrot ne se plaisait-il pas à rappeler : «  Tout homme civilisé a deux patries : la sienne et la Syrie. »...

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18:29 Publié dans Combat nationaliste et identitaire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

L’Institut de géopolitique des populations organise un colloque, le 21 mai prochain, sur le thème « L’Afrique au XXIe siècle,

ymlaulan.jpgEntretien avec Yves-Marie Laulan, Président de l’Institut de géopolitique des populations publié dans le quotidien Présent

L’Institut de géopolitique des populations organise un colloque, le 21 mai prochain, sur le thème « L’Afrique au XXIe siècle, à 4,2 milliards de personnes ». L’Institut s’inquiète de voir un continent mal préparé à l’explosion démographique qui s’annonce et se demande : « Comment conjurer le mauvais sort qui se profile à l’horizon pour l’Afrique ? Comment lui rendre l’avenir apaisé qui doit lui revenir ? Comment aider l’Afrique à maîtriser son destin ? »

Intervenants prévus : Jean-Paul Gourevitch, Bernard Lugan, Philippe de Parseval, Philippe Randa, Denis Garnier, Cedric Milhat, Bernard Moisy, Général Lamine Cissé.

— Pourquoi avoir choisi l’Afrique comme objet de votre colloque et pas l’Asie, dont rien que les populations indiennes et chinoises vont atteindre les 3 milliards d’ici à 2050 ?

— Tout simplement parce que les populations de l’Asie ont largement stabilisé leur croissance démographique.

C’est déjà le cas pour la Chine, avec la politique de l’enfant unique, et en cours pour l’Inde. Au surplus, les prévisions pour l’Afrique portent sur une population presque de 50 % supérieure à celle de l’Asie, 4,2 milliards de personnes, sinon davantage. On peut dire qu’un être humain sur deux sur la planète sera africain. C’est un bond quantitatif colossal, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Or l’Afrique se révèle totalement incapable de maîtriser sa dynamique démographique, comme elle se montre incapable d’accroître convenablement ses ressources pour y faire face.

Comment expliquez-vous l’impréparation de l’Union européenne face aux enjeux démographiques, et donc migratoires, qui nous sont soumis par le continent africain ?

— C’est le phénomène le plus important du XXIe siècle. Il n’est donc pas surprenant que l’Europe de Bruxelles ne s’y intéresse que quand il est bien trop tard. M. Junker – qui a fait sa carrière comme Premier ministre d’un Etat spécialisé dans la fraude fiscale à l’échelle industrielle, le Luxembourg – propose un quota de 20 000 personnes pour accueillir les centaines de milliers migrants africains qui se pressent aux portes de l’Europe. C’est la pire des solutions : elle consiste à légaliser le phénomène, donc à l’institutionnaliser, nullement à y remédier. L’Europe de Bruxelles est un ectoplasme sans tête.

Si nous échouons à relever ce défi, quel est le pire scénario que vous prédisez pour l’Europe et la France ?

— C’est bien simple, l’Afrique va crever de faim et déverser son tropplein humain sur le continent le plus proche, l’Europe. Le ruisselet de l’immigration clandestine par l’île de Lampedusa va se gonfler à l’extrême et devenir un fleuve irrésistible, sous l’oeil réprobateur de l’Amérique et des Nations unies.

Evidemment, ce n’est pas leur affaire.

Or c’est la survie même de l’Europe comme continent civilisé et structuré qui est en jeu. Nos régimes démocratiques n’y résisteront pas. Et, devant la colère de l’opinion publique, ce sont des régimes autoritaires qui viendront. Après tout, ce ne sera peut-être pas plus mal.

Propos recueillis par Louis Lorphelin

Le 21 mai, de 9 heures à 18 heures à l’ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent, Paris 75 007.

17:26 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |