mercredi, 17 juin 2015
LA FRANCE Un pays en voie de décomposition
Michel Lhomme
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La France, pays barrésien par excellence, c'est-à-dire hautement traditionnel fut le fer de lance de l’expérimentation mondialiste. A partir des années 80 puis s'accélérant dans les années 90 et 2000, le pays a vécu un processus de désintégration culturelle et de tentative de construction d'une nouvelle culture, d'un ''homme nouveau'', unisexe, multiculturel, pluriethnique et sans aucune sacralité.
Ce fut le double discours de l'antiracisme et de l'intégration-assimilation qui s'achève aujourd'hui dans la caricature du discours ''républicain'', du front ''républicain'' alors que les banlieues de l'Islam sont en rébellion ''traditionnelle''. La France a donc vécu - comme l'Espagne - la dépolitisation, la désintégration de l'Etat à travers la chasse aux nationalistes, à tout ce qui affirmait le primat identitaire et culturel. Résultat : que reste-t-il de la France « nation européenne de race blanche et de religion chrétienne » comme disait De Gaulle ? Que reste-t-il de la France comme nation cultivée ?
L'antiracisme idéologique fut le soft power de l'européisme mondialiste qui a vu la France se convertir en une sorte de musée-prototype du monde idéal sans frontières, un monde dans lequel la France n'est plus que la péninsule à peine vivable d'une autre Europe, l'Europe du contexte global de l'arraisonnement du monde, de la réification générale du monde par le marché. C'est ainsi que la France comme avant-garde du mouvement global a éradiqué tout facteur de caractère ethnique, sexuel, racial et culturel qui ne se conformait pas au modèle de l'in-distinction générale. Toute allusion directe ou explicite chez un penseur ou un professeur à la Tradition devient ainsi systématiquement suspecte face au modèle laïc imposé, Nicolas Sarkozy, positivant même cela à Saint Jean de Latran, devant Benoit XVI en évoquant un “laïcisme positif” !
Qu'en reste-il quarante ans après ? Les « J'accuse » coupables d'un Régis Debray, se présentant devant nous comme un résistant de la dernière heure ?!... En fait, il en reste une nation démembrée, désarticulée, dépolitisée, une nation de tribus éparses et délétères. Il en reste des citoyens anéantis, renfrognés sans espérance et sans joie, dépressifs par défaut de verticalité et de transcendance. Il en reste l'anomie sociale et les incivilités de toute sorte. Le mondialisme est en tout cas - c'est le suprême constat ! - incapable de construire la religion civile. Il est l'empire du chaos et l'ordre des francs-tireurs, le futur hexagonal d'une démocratie carcérale à l'américaine.
Ainsi, le discours d’Hillary Clinton, candidate démocrate aux présidentielles US, est plus qu'un discours électoral adressé aux Américains. Il est plus qu'un programme d'intentions. Il est le programme du nouvel ordre mondial, celui qui consiste à détruire les identités culturelles et les religions traditionnelles. Il importe de ne pas se tromper d'ennemis et de choisir ses alliés. Nous ne serons pas en banlieues forcément du côté de la police. Si Hillary Clinton finit par évoquer dans son discours programmatique le recours à l'état d'urgence ou à la force coercitive de l'Etat, il est inévitable que nous nous retrouvions avec certains « fanatiques » en face à face avec la gauche française ou la classe politique ''républicaine'' qui est sans doute en Europe la classe politique la plus pernicieuse, la plus soumise au dictat clintonien qui consiste à éradiquer au plus vite et par la force, dit-elle, le substrat identitaire et culturel du peuple, d'organiser ainsi le nivellement totalitaire de la masse et ce, bien sûr, au nom d'une vision universaliste et progressiste du monde.
Nonobstant - et c'est notre espoir ! -, nous comprenons beaucoup mieux pourquoi ce projet clintonien est à la fois si avancé dans notre pays mais y rencontre autant de résistance et de dissidence car n'en déplaise aux incultes, on ne se débarrasse pas si facilement d'une nation littéraire. On comprend aussi que sans identité collective, sans codes culturels partagés, la cohésion sociale sur un petit pays même irradié par la pensée « arc-en ciel » est surtout bien loin d'être assurée.
07:51 Publié dans Michel Lhomme | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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