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dimanche, 15 novembre 2015

1914-2015 : ce n’est plus la même qualité de Français !

7780515982_un-homme-et-une-petite-fille-deposant-une-bougie-devant-le-bataclan-le-14-novembre-2015.jpgDr Bernard Plouvier

L’été de 1914, contre toute logique, contre tout bon sens, les nations européennes se ruent les unes à l’assaut des autres, avec enthousiasme (quoi qu’en aient dit un demi-siècle plus tard des historiens qui voulaient absolument donner raison, qui à ‘’Lénine’’, qui à Jaurès).

Le motif était futile : un énième assassinat de tête semi-couronnée. La situation n’était ni plus ni moins explosive que tout ce que l’on avait vécu lors des incidents coloniaux d’Afrique, durant les années 1890-1911, ou lors des conflits entre pays danubiens induits par la décomposition de l’Empire turc.

Le capitalisme financier et industriel, déjà largement cosmopolite, était – sauf en Russie où l’on travaillait, avec des capitaux étrangers, pour la seule consommation nationale - opposé à l’idée d’une guerre généralisée, tout au plus favorable à un conflit local qui raviverait la course aux armements et engendrerait ces destructions qui appellent depuis toujours une reconstruction, source de profits, mais sans remettre en question la répartition des terres en Europe (l’Alsace-Moselle ne faisait même plus recette en France depuis l’affaire Dreyfus : il fallait éviter de trop se pencher sur les affaires de Mulhouse… les initiés comprendront !).

Les conflits sociaux se réglaient alternativement, soit en faisant donner la troupe contre les grévistes (c’était, en France, une spécialité de Clemenceau et même d’Aristide Briand), au pire en augmentant un peu les salaires, ce qui faisait immanquablement monter les prix de vente de gros et au détail : rien ne bougeait dans l’équilibre final… c’était d’ailleurs ce que reprochaient les anarchistes et les marxistes à leurs ennemis, les socialistes réformateurs.

La caste militaire, quoi qu’on en ait dit depuis, ne manquait pas d’occasions de briller en zones coloniales et, après tout, il était moins périlleux de parader au milieu des civils, au pire de se battre contre des primitifs ou des arriérés, que de se lancer dans une guerre moderne, les exemples de la Civil War des USA et de la guerre russo-japonaise étant dans toutes les mémoires des généraux (du moins, ceux qui se donnaient la peine de lire) : une guerre moderne tuait beaucoup de monde.

On savait tout cela bien avant 1914 ; seuls les historiens qui ne lisent pas les journaux et revues de l’époque l’ignorent. Pourtant, la guerre se déclencha, puis se mondialisa. Et pour une raison simple : les hommes étaient d’une autre trempe que nos contemporains. Le confort moderne – rudimentaire à nos yeux – leur paraissait amollissant, l’ennui d’une vie trop prévisible dans un monde d’évidente stabilité sociale, morale et monétaire leur paraissait insupportable. Ils n’avaient aucun autre moyen que la lecture pour vivre une aventure par procuration - le cinéma était alors tellement grotesque qu’il faisait rire plutôt que rêver - et les romans étaient écrits en une si belle langue qu’ils en étaient ennuyeux !

La Grande Guerre, dans son illogisme, était la plus inévitable de toutes : les Européens étaient virils, partageant tous (sauf quelques esthètes qui affublaient leur couardise des oripeaux du pacifisme) le même chauvinisme, seul sport cérébral commun aux Européens, toutes classes et castes confondues.

2015 : des Français avachis, amollis physiquement par des excès alimentaires et un défaut d’exercices physiques, attendris par un demi-siècle de propagande doucereuse, lénifiante et tiers-mondiste, se comportent en parfaits capons, habitués aux caprices de leur(s) femelle(s), de leur(s) giton(s) ou de leur(s) enfant(s)-tyran(s)… après tout, on ne leur demande plus que de consommer, de s’endetter et de pleurer sur les misères exotiques.

Effectivement, les sauvages venus du Sud ou du Sud-Est ont beau jeu de ravager un pays riche, nullement défendu, ni par des politiciens ineptes, inaptes et corrompus (ni plus ni moins que leurs grands ancêtres, reconnaissons-le), ni par les « forces de l’ordre » (que l’on ferait mieux de qualifier de « faibles de notre déclin »), ni par les autochtones aussi lamentables que des Gallo-Romains du Bas-Empire.

1914-2015 : deux Frances que tout oppose, car les autochtones ont renié les qualités guerrières de leurs ancêtres. Il est stupide de pérorer sur notre niveau intellectuel, scientifique et technique, effectivement bien supérieur à celui de nos grands-parents (et arrière-grands-parents). Seules comptent les qualités morales dans les situations de crise : à quoi servent des dizaines de milliers de policiers, gendarmes et soldats si la mollesse ambiante refuse de les utiliser pour nettoyer les cités de non-droit et renvoyer en terres exotiques tous les trublions et toutes les canailles (voleurs, escrocs), et surtout si l’on n’élimine pas de façon irréversible les crapules (violeurs, assassins, terroristes, grossiums du trafic d’armes et de stupéfiants).

1914-2015 ; Poincaré-Hollande. Deux dates et deux noms symboliques, qui nous font mesurer l’ampleur de notre déchéance.  

10:11 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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