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samedi, 28 novembre 2015

« Plus jamais ça ! »… en attendant « l’After » !

ph randa.jpgLa chronique

de Philippe Randa

Après les sanglants attentats du 13 novembre dernier, le débat fait rage sur l’utilité réelle, mais surtout les conséquences éventuelles de l’instauration de l’État d’urgence, décrété par le Président de la République française : nos libertés, pour ne pas dire LA liberté, serait-elle plus gravement menacée encore par des restrictions momentanées de notre expression ou de nos déplacements que par les Kalachnikovs des Fous d’Allah ?

La réponse semble évidente pour une grande majorité de Français, tétanisée par l’hécatombe des sextuple attentats sur leur sol : leur protection avant tout !

La vie n’a pas de prix, n’est-ce pas ? Qui leur donnerait tord ? À part ceux, bien sûr, qui n’accordent pas à celle-ci la même valeur que le commun des humains…

Et puis, pense sans doute cette grande majorité de Français, nos institutions sont telles, n’est-ce pas ! qu’elles remédieront automatiquement aux dérives éventuelles, une fois le péril djihadiste définitivement éradiqué… ce qui ne saurait tarder avec la grande coalition militaire poutino-hollandienne qui aura juste un peu tardée à se constituer ! Tout redeviendra alors comme avant, mais n’est-ce pas là le vrai souci, justement ?

Avant quoi ? Avant que les Français ne découvrent, ahuris plus encore que terrorisés, que parmi les millions d’extra-Européens venus vivre chez nous comme chez eux, ils sont nombreux à n’avoir aucune envie de goûter à la douceur de cette France louée jadis par Joachim du Bellay et que l’on pourrait pasticher désormais par une France plus pour son

« Loire gaulois, que l’Euphrate syrien,

Plus (son) petit Liré, que le mont Nimba,

Et plus que l’air africain la doulceur angevine. »

Avant donc l’invasion migratoire des quarante dernières années et des bouleversements inévitables, forcément ! tragiquement ! qu’elle allait engendrer ?

Et que si aujourd’hui, on mitraille en France, demain on vivra tranquille, grâce à quelques opérations policières dans ces quartiers devenus de non-droits républicains ? Détruisons quelques nids de fanatiques islamistes – depuis Saint-Denis en Région parisienne jusqu’à Molenbeek, en périphérie de Bruxelles –, bombardons l’État islamique comme il le mérite, et retrouvons au plus vite notre quiétude perdue…

C’est, à quelques nuances citoyennes près, les discours lénifiants que le président François Hollande et son Premier Ministre Manuel Valls, rabâchent depuis le vendredi 13 novembre, avec l’un et l’autre des accents martiaux qu’on ne leur connaissait certes pas, sinon, par le passé contre ceux qui prédisaient les périls à venir… et qui sont venus.

Et ensuite ? Une fois ce danger imminent écarté ? Qu’annoncent nos gouvernants pour que les Français puissent être convaincus qu’ils ne subiront « plus jamais ça ? »

Comme leurs grands et arrière-grands-parents avaient eux-mêmes tant espérés « Plus jamais ça ! » au sortir d’une guerre, qui fut baptisée « Grande » sans doute parce qu’elle avait durée quatre années, et parce qu’ils ne pouvaient imaginer revivre un jour de telles souffrances…

On sait désormais – les historiens sont quasi-unanimes sur ce point et c’est à peu près le seul, d’ailleurs –, que les termes des folles stipulations du Traité de Versailles, signé en juin 1919, contenaient tous les germes à l’origine de la Guerre mondiale suivante. Il aura alors fallu une vingtaine d’années seulement avant la déflagration de 1939 !

Alors, oui ! Boualem Bensaïd, Lionel Dumont, Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, Chérif et Saïd Kouachi, Amedy Coulibaly, Abdelhamid Abaaoud et quelques autres, emprisonnés ou exécutés ces dernières années, ne sont peut-être que les premiers d’une liste de terroristes islamistes auxquels vont s’ajouter dans les temps prochains quelques autres en attente d’actions djihadistes… Mais après ?

Dans le terreau de populations déracinées et inassimilées, combien seront-ils demain à relever l’étendard sanglant du djihad ? Tout autant stimulés par l’exemple de leurs aînés mort au champ d’Allah que méprisant à l’égard de l’utopie droit-de-l’hommiste des gouvernements français successifs.

Combien de temps avant que les germes qu’on refuse de reconnaître, ne prolifèrent suffisamment pour déclencher le futur chaos, alors même que l’actuel n’est pas encore éradiqué ?

Stimulés par les événements récents, gageons qu’il ne faille pas attendre vingt ans pour cela…

09:15 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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