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mardi, 15 décembre 2015

RÉGIONALES 2015 : LA KERMESSE TOURNE COURT La Droite n'est plus l'opposition

French_regional_elections_2015_2nd_Round.svg.pngMichel Lhomme

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Soulagement chez les bourgeois : le Front national ne remporte aucune région. Le "premier parti de France", en tête dans six régions dimanche dernier, n'en obtient aucune au second tour. Le système gouverne mal mais se défend bien. La gauche calculatrice s'est de fait très bien défendue : elle conserve 5 régions alors qu'elle aurait dû les perdre toutes. Elle conserve ces 5 régions grâce à la Droite. Celle-ci réussit à faire barrage au Front National mais comme l'a très bien relevé Marion Maréchal-Le Pen : « il y a des victoires qui font honte aux vainqueurs ».

Même si leurs communicants, sans lesquels ils ne font rien, leur ont dit qu’il ne fallait pas trop exulter sur les plateaux de télévision, ils l'auront tout de même fait, le pire étant sans doute Nicolas Sarkozy puisque Marine et Marion ont été battues, et c’est cela seul qui comptait pour lui. Le Soir de Bruxelles titrait sur internet jubilatoire : le FN battu partout. Gauche et Droite parlementaires, la Drauche comme nous l'appellerons désormais vont de nouveau se partager la gamelle. Ils raconteront maintenant que grâce à eux, la République a été sauvée, et que le fascisme n’est pas passé.

Les régionales 2015 furent tout de même un grand moment politique : d'abord, il y eut le triomphe du Front national puis ensuite, on entonna une sorte de kermesse démocratique droite et gauche confondues sans aucune argumentation sérieuse mais en servant uniquement un discours de mépris du populaire au service d'un plébiscite grave et solennel voulu par le Premier ministre. La gauche se sacrifiait et la droite se couchait. La presse se vautrait sans l'admettre dans la compromission des subventions. Á l'évidence, on oubliait les régions, les terroristes et l'état d'urgence. Le vote du 13 décembre se transformait en un vote pour ou contre Le Pen, pour ou contre le Front national, pour un plébiscite gouvernemental même si Xavier Bertrand, l'homme que la gauche a fait roi semble à ce titre le plus lucide et avoir admis et reconnu la modestie de sa victoire.

Ces élections resteront comme les élections de l'absence de débats, de la paralysie des programmes et de l'impolitique pure. On n'a discuté de rien. Rien en effet sur l'anémie de l'économie et le chômage comme gangrène; rien sur les déficits sociaux (assurance santé et retraites) ; rien sur le gouffre budgétaire, rien sur les bombardements de Syrie et le soutien indirect à Daesh. C'est un bien sombre tableau électoral où nous entraîne depuis trente ans toute la classe politique française.

Les socialistes ont abordé les élections régionales avec un lourd handicap : leurs chefs de file naturels étaient discrédités, excepté le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui a d'ailleurs évité dans toute sa campagne de prononcer le mot "socialiste" et de fusionner avec les écologistes et le Parti communiste. Or la Droite ne gouvernera des régions que parce qu'elle a accepté les voies des socialistes parce qu'elle est comme eux mondialiste.

Sur ce décor sinistre d'une recomposition de la vie politique française, on élira demain les Présidents de région. Ce sera l'élection par défaut des Présidents du Système. Les choses sont claires. Il n'y a plus de tripartisme mais bien un nouveau bipartisme : le Front national et la drauche.

10:08 Publié dans Michel Lhomme | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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