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dimanche, 06 mars 2016

Crises économiques et crises financières

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Dr Bernard Plouvier

Trop souvent, l’on confond crise financière et récession économique. Cela se comprend volontiers, car presque toujours la première engendre l’autre, de façon fugace ou durable. Or, les mécanismes de survenue peuvent être différents et les moyens d’en sortir le sont aussi.

De 1830 à nos jours, la totalité des crises financières multinationales a résulté de l’explosion de bulles spéculatives :

  • 1837, New York, spéculation sur les prix du coton
  • 1847, Londres, sur les actions des chemins de fer
  • 1857, New York, sur les cotations et les achats à découvert de nombreuses variétés d’actions
  • 1866, Londres, mêmes anomalies
  • 1873, Reich et Autriche-Hongrie, spéculation de banquiers ni véritablement allemands ni réellement autrichiens sur l’immobilier et les valeurs boursières, crise exportée vers les cousins de Londres et de New York qui avaient participé à la spéculation
  • 1882, Paris, à la suite de deux années d’agiotage boursier, dans ce qui était devenu en 1877 « la République aux Républicains »
  • 1893, New York et Francfort/Main, spéculation hasardeuse sur les chemins de fer et diverses actions (s’ensuivit une crise économique de 3 années)
  • 1907 et 1913, New York et « les cousins» de Berlin, Hambourg, Londres et Francfort (avec une moindre participation des correspondants de Paris), par spéculation boursière effrénée (ce qui mène à la constitution de la Federal Reserve en décembre 1913)
  • 1929 et 1937, New York : spéculation boursière effrénée (tout le monde connaît « La Grande Crise » ; on connaît moins la rechute dramatique de 1937)
  • 1989 et 1997, explosions de deux bulles spéculatives, la première japonaise, la seconde touchant l’ensemble de la péninsule malaise et des marchés financiers de l’Asie du Sud-Est 
  • 2001-2002, énième explosion d’une bulle spéculative aux USA (sur les entreprises informatiques)
  • 2007, 2009 et 2011, New York : monstrueuse spéculation immobilière et financière

En Europe, on avait connu au XVIIe siècle l’explosion de la spéculation sur les bulbes de tulipes, aux Pays-Bas néerlandais, et, en France, vers 1720, l’ascension puis la chute tout aussi vertigineuses l’une que l’autre du système de John Law.

Le point de départ n’est pas toujours absurde : investir dans la mise en culture de terres vierges sous un climat fertile (c’était l’origine du système de Law), promouvoir des secteurs d’innovation (du chemin de fer à l’informatique), c’est le fondement même de l’investissement intelligent et rentable sur le long terme.

Or, les spéculateurs à grande échelle exigent des profits à court terme. Le financier avide est un joueur et un psychopathe qui veut rafler une mise maximale et le plus tôt possible. C’est parfaitement incompatible avec une économie saine, qui - par définition – exige du temps, de l’ingéniosité, enfin énormément de travail.

Les trop célèbres cycles de Nicolas Kondratiev (placé sous la sainte garde de la bienveillante autorité du GOULAG en 1930 et liquidé en 1938, lors de la dernière purge du bon Joseph du Kremlin), font sourire. Pour fonder sa Loi simpliste, il a mélangé des crises économiques d’intensité, de diffusion géographique et de durée très variables, élaborant de jolis schémas de phases ascendantes et descendantes, durant approximativement 25 à 30 années chacune, se terminant par une crise économique durable. En outre, ses renseignements étaient parfois erronés : il estimait que 1788-89 avaient été en France des années de bas prix de vente (ce qui est entièrement faux) ; de la même façon, la reprise de 1896 avait été précédée d’une remontée des prix durant le lustre précédent, ce qu’il semble méconnaître.

Les seuls enseignements à tirer du XIXe siècle économique et financier sont la rapacité des boursicoteurs, qui se comportent comme des flambeurs, voire comme des psychopathes, et le fait que toute grande poussée économique est liée à l’introduction puis l’exploitation d’une innovation technique : transports rapides, domestication de la vapeur puis de l’électricité, explosion de la chimie de synthèse, bouleversements de la métallurgie etc.

La France est devenue un pays riche de 1830 à 1914, alors que plus de 70% des Français étaient pauvres. Grâce à une conception meilleure de l’économie : une forte consommation induite par de bons salaires, les Français travailleurs des années 1955-1975 sont devenus aisés (surtout si l’on compare leur niveau de jouissances matérielles avec celui de leurs pères) en travaillant énormément.

Une crise économique survient faute de crédit (quand ceux-ci se sont volatilisés lors d’une bulle spéculative ou que l’État ne remplit pas sa fonction de créateur de monnaie saine) ou lorsque le marché est saturé. De nos jours, d’absurdes règlements communautaires brident toute initiative, tandis qu’un libre-échangisme stupide, car déséquilibré, favorise l’invasion du marché intérieur par des produits médiocres voire des imitations réalisées à très bas coût par des populations exotiques peu exigeantes (l’économie chinoise est en grande partie fondée sur l’imitation des innovations occidentales).

Notre enseignement (primaire, secondaire, technique et universitaire) est devenu lamentable, incapable de produire des techniciens, des savants en nombre suffisant [pour prendre un exemple bien connu de l’auteur : la qualité actuelle des étudiants en médecine est absolument navrante].

Nos travailleurs veulent du loisir et nos chômeurs ne sont que modérément motivés pour œuvrer. Nous souffrons, certes d’une invasion d’immigrés extra-Européens, grotesque en période d’énorme chômage des autochtones. Mais nous souffrons aussi de sous-instruction et de sous-motivation des autochtones et c’est infiniment plus grave que l’immigration-invasion, à laquelle d’énergiques mesures mettront fin, d’une façon ou d’une autre.

Pour guérir d’une crise économique, il faut innover, soit créer, produire et répandre des produits nouveaux. Cela ne se fait que grâce à une forte technicité, un labeur immense et la protection par l’État du ou des secteurs porteurs.

Il nous faut retrouver notre liberté d’action en même temps que le feront les autres Nations européennes : instaurer un nouvel esprit européen, en liaison avec l’immense Russie et en rupture des USA. Il faut surtout nous reprendre : enthousiasme, respect des valeurs du travail, de la famille et de la race européenne… que cela plaise ou non au demi-monde des politiciens et des media aux ordres des multinationales.

Chaque Européen doit désormais clamer son indignation face à l’existant et réclamer de véritables consultations populaires sur les grands choix de société. Il ne s’agit pas d’élire un clown à la place d’un autre, de faire triompher l’un ou l’autre des partis vautrés devant les maîtres de la spéculation. Il importe de créer une société nouvelle, fondée sur nos valeurs, en rejetant avec force les nouveautés de Wall Street et les vieilleries proche-orientales.  

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11:29 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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