Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 novembre 2016

Jean-Marie Le Pen accuse Paul Vergès d'avoir tué Alexis de Villeneuve

10573965-17388158.jpg

Source cliquez ici

Un seul homme est venu jeter un pavé dans la mare des hommages rendus à Paul Vergès avec plus ou moins de sincérité depuis sa disparition hier.

Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, a publié un tweet cet après-midi dans lequel il rappelle que le leader du PCR (NDLR : Parti communiste réunionnais) avait tué Alexis de Villeneuve le 25 mai 1946 devant la cathédrale de Saint-Denis.

Jean-Marie Le Pen accuse Paul Vergès d'avoir tué Alexis de Villeneuve

Ce jour-là, Alexis de Villeneuve tenait un meeting devant la cathédrale, à quelques jours de l'élection qui voyait Raymond Vergès, le père de Paul et son adversaire politique, tenter de se faire réélire comme député.

Les pronostics sont mauvais pour Raymond Vergès et surtout, la campagne électorale a été très dure, marquée par de multiples incidents qui avaient fait plusieurs blessés. Un proche de de Villeneuve avait même fait l'objet d'une tentative d'assassinat ratée uniquement parce que l'arme s'était enrayée, tandis que Raymond Vergès semblait craindre pour la vie de Paul sur la tête duquel un contrat aurait été lancé.

Devant la gravité de ces incidents, le gouverneur Capagory convoque les deux candidats le 25 mai en début d'après-midi à une réunion de conciliation de laquelle il est ressorti qu'ils s'engageaient à ne plus perturber les réunions de leurs adversaires.

Pourtant, peu de temps après, alors qu'Alexis de Villeneuve tient un meeting en présence d'environ 500 militants place de la cathédrale, un dénommé Vlody souffle trois fois dans un clairon. A ce signal, des militants du Dr Vergès sortent de la maternité située près de la cathédrale (dans les locaux occupés actuellement par les services du conseil général) et se dirigent vers la manifestation de de Villeneuve.

Averti, ce dernier ne veut pas y croire dans un premier temps, repensant à l'accord qui venait d'être conclu dans le bureau du gouverneur. Puis, devant l'évidence et le peu d'empressement des policiers municipaux à faire dégager les manifestants, il s'adresse à un de ses bras droits et lui dit : "Marmaille, amène les hommes. Nous allons les baiser".

Ce disant, il s'avance en direction de ses opposants et une bagarre s'engage. Très vite, deux coups de feu claquent et le leader du MRP s'écroule.

Les témoins désignent immédiatement Paul Vergès comme étant le tireur. Roger Bourdageau est également cité. Il n'est autre que le rédacteur en chef de Témoignages et chef nervi notoire.

Peu de temps après, un gendarme et un policier remarquent un homme qui essaie de s'enfuir en tentant de dissimuler un pistolet dans sa poche révolver. Il est arrêté. Il s'agit d'un dénommé Auré. Le pistolet, qui s'avèrera bien être celui qui a tiré sur Alexis de Villeneuve, appartient au Dr Raymond Vergès.

Paul Vergès, Raymond Orré, Roger Bourdageau et Emile Quessoi seront jugés en juillet 1947 par la cour d'assises de Lyon pour "meurtre avec préméditation" pour le premier et "coups et blessures avec préméditation" pour les autres.

Paul Vergès, au terme d'un procès marqué par une tension extrême avec des manifestations orchestrées par la CGT dans toute la France -rappelons que des ministres communistes siégeaient à l'époque au gouvernement du général de Gaulle au nom de leur rôle dans la Résistance- et des pressions sur les jurés, est condamné à 5 ans de prison avec sursis pour avoir "volontairement porté des coups et fait des blessures au sieur de Villeneuve, avec cette circonstance que les coups portés et les blessures faites sans intention de donner la mort, l'ont pourtant occasionnée". Comprenne qui pourra. Il est reconnu coupable d'avoir tiré sur le concurrent de son père, sans avoir eu l'intention de le tuer...

Quelques années plus tard, en 1953, Paul Vergès bénéficiera même d'une amnistie, du fait qu'il ait fait partie de la Résistance.

L'amnistie n'efface pas la condamnation, mais interdit qu'on en parle. Ce qui a permis à Paul Vergès de faire condamner tous ceux qui ont osé évoquer sa condamnation, et à son parti d'accréditer l'idée que tout cela n'était que pure invention. A tel point qu'aujourd'hui, très peu de Réunionnais savent que Paul Vergès a été condamné, en juillet 1947, pour avoir tué Alexis de Villeneuve...

19:12 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.