dimanche, 24 septembre 2017
La leçon de Standing Rock
Georges Feltin-Tracol
Standing Rock est une réserve de la tribu des Sioux Iakota qui s’étend du Dakota du Nord au Dakota du Sud aux États-Unis. Une véritable révolte écologique, spirituelle et ethnique s’y développe depuis avril 2016. Ses habitants s’opposent en effet à la construction d’un oléoduc de 1900 km, le Dakota Access, propriété de la société Energy Transfer Partners.
Cet oléoduc menace la qualité des cours d’eau, peut polluer les nappes phréatiques et va détruire de nombreuses terres arables. Il traverse par ailleurs la réserve et bafoue des sites sacrés amérindiens dont les cimetières. Les Sioux Iakota et d’autres tribus refusent avec force ce tracé qu’ils assimilent avec raison à une profanation. Ils ne sont pas seuls. Le 4 décembre 2016, le Corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis n’accordait aucun permis de forage sur la rivière Missouri. Barack Obama a lui aussi tergiversé. Les opposants ont espéré voir annulé ce projet coûteux pour les écosystèmes.
Cependant, à peine installé à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé les travaux si bien qu’en mars dernier, plus de 600 personnes manifestaient sans grand succès à Washington. Sur place, les tensions s’exacerbent entre les Amérindiens excédés et des vigiles aux ordres des kleptocrates. L’oléoduc est vital pour des banques qui y ont placé des sommes vertigineuses. Marionnette du BigBusiness, la justice fédérale vient d’entériner tout le projet. Or cette décision judiciaire scandaleuse viole les clauses des traités de paix conclus entre 1851 et 1861 entre les États-Unis et les tribus amérindiennes parmi lesquelles l’interdiction faite aux gouvernements fédéral et locaux de s’accaparer des terres tribales.
Par delà de simples considérations écologiques, sociales et économiques, Standing Rock prouve une nouvelle fois toute la malhonnêteté des États-Unis. Il est dans leur nature profonde de ne jamais respecter les traités signés. La Seconde Guerre mondiale fut en partie due au refus de leur Sénat de ratifier le sinistre traité de Versailles. Avec le TAFTA pour l’heure en sommeil, les Européens risqueraient de se faire escroquer par des Yankees hâbleurs. On comprend mieux pourquoi la Corée du Nord se montre si vigilante face aux entourloupes permanentes de l’entité étatsunienne.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 45, diffusée sur Radio-Libertés, le 22 septembre 2017.
19:00 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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