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Sibeth Ndiaye se demande si RT France est bien un média, elle veut un conseil de déontologie pour en être sûre
Sibeth dans ses oeuvres
Le 4 novembre dernier, Sibeth Ndiaye était l’invité d’une émission de France Culture à la Maison de la Radio où elle a pu faire part aux auditeurs de sa définition très restrictive du journalisme : elle s’est notamment demandé si RT France était réellement un “média”. Le monde à l’envers.
On a tous vu que sur Youtube, lorsqu’on regarde une vidéo de RT France, il y a désormais un petit encart pour nous prévenir des risques que nous encourrons, comme pour les paquets de cigarettes. Alors certes, ce n’est pas encore : “Regarder RT France tue” mais l’idée est là : “RT est financée entièrement ou partiellement par le gouvernement russe.” suivi d’un petit lien Wikipédia. Le sous-entendu est clair : cette chaîne n’est pas une chaîne comme les autres : vous êtes susceptibles de vous faire manipuler par le méchant Poutine. Et lorsqu’on regarde une vidéo de France24 (l’équivalent français de Russia Today), curieusement, les termes sont différents, moins anxiogènes : “France 24 est une chaîne du service public français.”
C’est de cette différence de traitement entre les médias dont parle Sibeth Ndiaye sur France Culture pour en approuver le principe. Il y aurait en quelque sorte les “vrais” et les “faux” médias. Extrait (le passage commence à 27’16) :
« Je ne sais si on peut les considérer [RT et Spoutnik] en tant que [médias]. C’est une vraie question déontologique que la profession, à mon sens, doit se poser. Je sais que la réponse est difficile à apporter d’un point de vue déontologique, mais moi je considère que ce n’est pas tout à fait des médias libres tels qu’on peut les connaître en France. En France, vous n’avez personne qui relit les éditos de Frédéric Says, je ne suis pas sûre que ce soit complètement le cas pour les reportages de Poutin… heu de Sputnik ou RT».
On apprend, grâce à Sibeth Ndiaye, que les journalistes de BFMTV, TF1, CANAL+ et autres grandes chaînes sont libres de leurs propos. C’est une bonne nouvelle, nous qui pensions – mauvais esprits que nous sommes – que les milliardaires qui étaient à leur têtes’en servaient pour défendre des intérêts bien précis (les leurs ou celui de leurs amis, par exemple) sous couvert bien sûr d’incarner une presse “libre” et “indépendante”. Complotisme ! En revanche concernant Russia Today et Sputnik, là il y a complot. Sibeth a raison de nous avertir, nous qui voyons le mal là où il y a la pureté et le professionnalisme là où il y a le vice. Lorsque Sibeth nous autorise à voir un complot quelque part, c’est que c’est forcément vrai, c’est un bon complot, donc on y croit ! La Russie conspire contre le gouvernement français en finançant des “médias” pour propager des fake news. Une évidence.
Répétons-le inlassablement : en France, il n’y a aucune connivence entre le pouvoir et les médias, comme le montre par exemple cette vidéo ci-dessous :
Si l’on prend un peu de hauteur, il est logique, même si nous aimerions que le monde soit différent, que chaque État mette en place des outils de communication pour servir la politique de son gouvernement à l’international. Que les Qataris possèdent Al-Jazeera, que les Russes possèdent RT, que les Américains possèdent VoA, les sud-américains TeleSur, la France France24, idem pour les chinois, etc. cela se comprend et existera sûrement toujours. En revanche, et c’est ce qui rend le numéro d’équilibriste de Sibeth Ndyaye très gênant, ce qu’elle s’aligne sur une politique atlantiste anti-russe primaire tout en prétendant défendre corps et âmes la liberté de la presse. C’est ce grand écart grossier qui nous rend la porte-parole du gouvernement particulièrement antipathique : elle nous prend pour des cons, tout simplement. N’a t-elle pas d’ailleurs assumé de mentir pour protéger Emmanuel Macron ? Quelle confiance peut-on lui faire désormais ? Et c’est elle qui donne des leçons sur les fake news? Pas crédible.
Par ailleurs et sur le fond, RT France fait aujourd’hui un travail beaucoup plus professionnel du point de vue journalistique que les grands médias financés par la pub ou le gouvernement français. On l’a vu par exemple lors de la crise des Gilets Jaunes où nous étions. Nous pouvons témoigner de la plus grande ouverture d’esprit et du plus grand soucis de la vérité dont font preuve les médias russes, par rapport au médias “français” : davantage d’interviews, de travail, moins de coupures au montage, meilleure couverture des événements, commentaires des journalistes plus proches de la réalité des faits, bref : le jour et la nuit. De plus, nous faisons remarquer que ces médias russes sont ceux qui accueillent les émissions de débats qui ne sont plus autorisées dans les médias du système. On pense à Jacques Sapir (dont le travail lui a permis d’être membre de l’Académie des sciences de Russie, une première depuis Maurice Allais, c’est dire la qualité de son travail pour comprendre les problèmes que posent l’UE et l’euro) ou encore Olivier Delamarche qui intervenaient sur des chaînes françaises et qui ont dû migrer vers des chaines étrangères pour continuer à s’exprimer. Nous avons aujourd’hui en France un vrai problème avec la liberté d’informer, droit garanti par la constitution française, rappelons-le.
Mais pour “résoudre” ce problème, Sibeth Ndiaye a la solution :
« Il y a ce sujet d’un conseil déontologique, qui est aujourd’hui en discussion. Je pense que si on ne fait rien, on finira par se faire tous avaler par la fake news »
Imaginons un seul instant si la Russie réfléchissait à construire un tel organe : cela ferait un tollé international et Sibeth Ndyaye serait la première à monter sur ses grands chevaux. Mais non, nous sommes en France en 2019 et une porte-parole du gouvernement – par ailleurs donneuse de leçon de démocratie – parle tranquillement de bâtir un organe de contrôle de la presse qui déterminerait qui est journaliste ou non. Derrière cela, bien sûr, plane la menace de se voir évincé des réseaux sociaux, d’Internet, pour ne pas avoir été validé par cet organe sous prétexte d’être un diffuseur potentiel de fake news. C’est tout simplement un projet en totale contradiction avec un pilier fondamental de la démocratie, à savoir que chacun peut prendre la plume ou tenir une caméra et, suivant son talent et ses moyens, écrire, alerter, polémiquer : devenir une sentinelle du peuple. Assujettissez ce droit à la validation d’un quelconque organe officiel et vous anéantissez la démocratie dans son fondement. Après cela, ne nous étonnons pas que la France se retrouve 32ème dans le classement sur l’état de la liberté de presse dans le monde (derrière le Surinam, la Lituanie ou les Iles Samoa).
La bonne nouvelle, c’est que quoique fasse ou dise Sibeth Ndyaye, rien ne peut désormais arrêter ce qui a été mis en mouvement. Elle ne pourra pas rendormir les millions de Français qui se réveillent peu à peu du long sommeil léthargique dans lequel on les a plongé durant des décennies. Le réveil est bien là et il passe par les médias alternatifs. Et la nature ayant horreur du vide, nous trouverons toujours un moyen pour produire une information honnête, financée par le peuple directement comme c’est notre cas, quelles que soient les barrières que le pouvoir disposera devant nous. Nous allons réussir car c’est le sens de l’Histoire.
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