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mercredi, 25 mars 2020

Effets d’annonce, bobards et complotisme : le coronavirus et les Fake News

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Bernard Plouvier

Les pandémies ont souvent donné lieu à des rumeurs. Lors de la Grande Peste du XIVe siècle, on a accusé les lépreux (alors très nombreux en Europe, par importation d’Afrique et du Proche-Orient), les sorciers & sorcières et, parfois, des Juifs d’empoisonner l’eau et les aliments. On a brûlé, pendu, passé par le fer. De nos jours, on se contente du lynchage médiatique.

En 1918, la pandémie était appelée « Grippe espagnole » et cette soi-disant origine ibérique était une Fake New. Mais, lors des tractations de Paris pour établir le soi-disant Traité de Paix, on inventa un autre bobard : « La grippe de 1918 est bien partie de l’Est, ayant eu son premier foyer en Allemagne, où l’on s’était efforcé de tenir la chose secrète » (in Le Concours médical du 20 avril 1919)… le vaincu, tenu pour unique responsable du déclenchement de la guerre, devait l’être aussi de la propagation de l’épidémie meurtrière !

Pour le SIDA, la CIA et le KGB furent accusés de façon contradictoire et parfaitement stupide, d’avoir procédé à des manipulations d’un virus simiesque... c’était il y a tout juste 40 ans !

On récidive avec Maître Coronavirus, passé au rang de superstar lors de sa 3e épidémie, devenue pandémie par la stupidité & l’avidité des maîtres du négoce intercontinental. Les vrais patrons de notre monde frelaté avaient réussi jusqu’à présent à interdire les contrôles sanitaires des cargaisons et des passagers en provenance des pays sales.

On peut laisser tomber les accusations complotistes de manipulations virales sur ordre des organisations d’État. C’est du pur délire, car une arme virale est une arme-boomerang qu’aucun stratège politique ne voudrait utiliser.

En revanche, il faut exiger la protection de l’Occident par des contrôles sanitaires stricts aux frontières, pour les voyageurs et migrants venant des pays sales, et l’établissement de zones de quarantaine près de tous les ports et aéroports à gros trafic intercontinental.     

Les discours sur le « vaccin qui sauve » sont déplacés lorsqu’une épidémie virale est déclenchée. Un vaccin n’a d’effet que de façon préventive. Lorsqu’il est mis au point lors d’une épidémie, il arrive trop tard... et risque fort de n’avoir aucun intérêt par la suite, car les virus (notamment ceux contenant de l’ARN, comme les coronavirus, les virus du SIDA ou celui de l’hépatite B) mutent très vite, surtout lorsqu’à l’occasion d’une pandémie, ils sont hébergés par quantité d’espèces animales et quantité d’individus humains : ils s’adaptent aux défenses immunitaires qu’ils rencontrent et deviennent de plus en plus virulents.

On pourra créer un vaccin polyvalent pour les coronavirus, comme on l’a fait pour les Myxovirus influenzae de la grippe, mais sans pouvoir en garantir une grande efficacité. Tout ce que l’on peut dire, c’est que si le coronavirus Covid-19 revient dans l’hémisphère Nord, il sera beaucoup moins nocif, rencontrant des millions d’individus immunisés par un premier contact.

Il est, en effet, probable que l’on peut multiplier par 1 000 (voire plus) le nombre des malades reconnus pour estimer le nombre des contaminés asymptomatiques (les « porteurs sains »). Les études épidémiologiques des années à venir nous apprendront quel coefficient multiplicateur l’on doit appliquer aux coronavirus.

L’hydroxy-Chloroquine et ses dérivés sont à l’étude dans de nombreux laboratoires de virologie depuis plus de dix ans, sans que jusqu’à présent les chercheurs aient crié : Victoire ! Rien ne prouve pour l’instant que ce traitement soit statistiquement efficace : pour la grippe, la Chloroquine est un échec, idem pour le SIDA. Rien, en revanche, ne s’oppose à un essai de traitement, moins coûteux que les antiviraux, dont l’efficacité reste discutée.

Mais si l’on se décide à utiliser ce produit, il doit l’être dès les premiers symptômes de coronavirose - plus tard, il risque de n’être plus efficace -, en respectant toutefois certaines contre-indications. Ce produit peut être très dangereux dans certaines atteintes du myocarde, chez les épileptiques et les myopathes, ou encore chez les sujets atteints de pathologie de la macula - la zone la plus importante de la rétine. Si l’on exclut ces sujets à risque, son utilisation à moins de 10 mg/kg et par jour durant deux à trois semaines est probablement dépourvue de gros risque - sauf allergie, bien sûr.

Sur ce point, l’on n’a du mal à comprendre les réticences de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) que si l’on ignore son fonctionnement. Cette organisation supra-étatique est une féodalité, à la tête de laquelle se battent divers clans de médicastres et experts, davantage politiciens que professionnels de la santé. La direction arbitre, ses choix n’étant pas toujours heureux - l’abandon de la vaccination jennérienne contre la variole risque d’être une catastrophe sanitaire infiniment plus grave que la coronarovirose actuelle.

Les rumeurs complotistes sur la guerre entre multinationales de la recherche et de la commercialisation des produits pharmaceutiques sont amusantes. Elles ne sont ni neuves ni originales. La guerre existe de façon permanente, évoluant en fonction du lobbying de tel ou tel groupe sur tel ou tel gouvernement, mais jamais la direction d’un groupe n’oserait empêcher la diffusion d’un produit efficace. L’effet boomerang serait catastrophique pour l’image de marque, la direction et les bénéfices du groupe... et il s’agit de centaines de milliards de $. On ne joue pas avec le feu, lorsqu’on est à la tête de tels groupes.     

Quant à la panique des populations, elle ne devrait toucher que celles et ceux qui ont tout à redouter de ce virus et qui seuls devraient rester chez eux, « confinés ». Depuis le début de la pandémie – avec un décalage moyen de 10 à 15 jours entre les premiers symptômes et le décès -, la mortalité reste stable, aux alentours de 4% (entre 3,7 et 4,5%) des sujets malades.

Les seules mesures de précaution auraient dues être appliquées aux plus de 65 ans, aux immunodéprimés, insuffisants respiratoires chroniques, alcooliques et tabagiques chroniques. On a préféré paniquer l’ensemble de la nation française. Ce fut une erreur tactique, qui s’intégrait peut-être dans une stratégie politique ! La médecine est une chose trop sérieuse pour être confiée à des politiciens ne pensant qu’à leur image de marque et à leur réélection.      

11:44 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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