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jeudi, 08 octobre 2020

Un message d'Hervé Ryssen en prison depuis trois semaines

 

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Chers amis,
 
Je reçois bien toutes vos lettres, tout votre courrier, toutes vos prières, et je sais qu’ici, d’autres prisonniers subissent sans doute une détresse plus grande que la mienne. Je vous en remercie du fond du cœur car je ne vous cache pas que l’on passe ici parfois par des moments difficiles.
 
J’ignorais jusqu’à présent le pouvoir de la prière... à ma grande honte. Il m’aura fallu attendre 53 ans et une incarcération pour comprendre le message d’amour porté par le christianisme. J’ignore si ce sentiment perdurera en moi. Je ne suis même pas certain que l’on puisse parler de foi religieuse. Tout ce que je sais est que cette solitude qui m’est imposée depuis maintenant deux semaines et les conditions que l’on me fait subir ici m’ont remué l’âme.
 
Toutes vos lettres m’ont été d’un grand secours. Elles ont aussi visiblement intrigué l’administration pénitentiaire qui, à mon arrivée, ignorait tout des causes de mon incarcération, résumées en un lapidaire chef d’inculpation : « Injure, provocation, haine, etc. » ; tant et si bien qu’ils ont jugé préférable de me placer à l’isolement ; c’est-à-dire qu’on est seul en cellule, au lieu d’être à deux, et à un étage séparé d’un bâtiment.
 
La prison de Fleury-Mérogis, qui est la plus grande d’Europe, a libéré des centaines de détenus au mois de mars, du fait de la crise sanitaire. Il y a donc de la place pour les dissidents.
 
Si la solitude carcérale peut être propice à certains déplacements tectoniques dans l’âme humaine, je ne la conseillerais pourtant pas à certains qui, parmi vous, peut-être, pourraient être tentés par cette expérience. Il faut en effet savoir que les prisons françaises abritent 80 % d’étrangers ; la chose est connue. Mais pour avoir observé les cours de « promenade », où des groupes de 70-80 détenus viennent se dégourdir les jambes, je puis vous dire que la proportion d’Européens ne dépasse ici jamais les 5 % ; et l’on est même souvent plus proche des 2 ou 3 %.
 
Tous ces prisonniers expriment évidemment bruyamment leur désir de se faire entendre et hurlent à n’en plus finir à la fenêtre en conversations croisées – quand ils ne mettent pas leur musique exotique pour réjouir toute la société. Vous comprenez ainsi aisément qu’un intellectuel patriote sensible des oreilles ne puisse pas consacrer autant de temps qu’il le souhaiterait à la lecture ou à l’écriture. J’essaie néanmoins de répondre à vos lettres, autant que faire se peut. J’espère que vous me pardonnerez si je ne suis pas parvenu au bout de cette correspondance à la fin de mon séjour.
 
Je remercie encore une fois tous les sympathisants et les personnalités de la cause nationale qui œuvrent à la défense de la liberté d’expression.
 
N’envoyez pas d’argent, pas de chèque, pas de mandat, pas de virement : rien. Faites un don à toutes les organisations patriotes dont les responsables se sont manifestés sans restriction. Sans omettre les personnalités avec qui nous avons pu autrefois avoir quelques différends et qui ont exprimé leur sympathie.
 
Je n’ai besoin de rien ici mais je serai heureux de vous savoir avec moi le 2 décembre prochain, à la 17e chambre du tribunal de Paris.
 
Que Dieu vous garde.
 
Hervé Ryssen

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