mercredi, 23 février 2022
À quand des vaccinoriums ?
La chronique de Philippe Randa
On ne dit pas « enfermer », n’est-ce pas ? Le terme est bien trop violent pour notre société de bisounours… enfin, de bisounours parfois quelque peu agressifs, comme ces voix qui s’élèvent pour réclamer de confiner les non-vaccinés, à l’exemple de l’Autriche qui a montré le vilain exemple en novembre dernier : tous les non-vaccinés étaient assignés à résidence… et, aux États-Unis d’Amérique, patrie auto-proclamée de la Liberté avec un grand « L », près de 40 % des démocrates seraient d’accord de « foutre tout ce misérable monde » en quarantaine, tandis qu’ils ne seraient que 30 % à nourrir de telles charitables intentions en Grande-Bretagne.
Et en France ? Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, à l’époque tous deux candidats à l’investiture LR, l’envisageaient « au cas où », tandis que Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, n’en rejetait pas l’hypothèse.
D’autres suggèrent désormais la fin des soins gratuits pour les non-vaccinés… sans évidemment qu’il soit question de leur rembourser les cotisations obligatoires qu’ils ont payés des années durant ; c’est la proposition de Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP : « Les non-vaccinés doivent-ils bénéficier des soins gratuits ? » Brave gars, va !
Tout ce tohu-bohu m’en rappelle un autre, vieux d’une quarantaine d’années : dans les années 80, le Sida, maladie effrayante, faisait alors la Une des médias. Jean-Marie Le Pen préconisa la création de sidatoriums – comme il existe des sanatoriums pour les tuberculeux pulmonaires – afin d’isoler les porteurs du VIH et protéger ainsi le reste de la population.
Bonne ou mauvaise solution, chacun est libre d’en penser ce qu’il veut, mais au moins le leader du Front national ne refusait (évidemment !) pas qu’on soigne les malades, ni qu’on leur refuse une gratuité de soins à laquelle tout Français cotisant a droit…
Et pourtant ! Que ne l’a-t-on traîné dans la boue : les médias déchaînés comparèrent les sidatoriums – mais étrangement pas les sanatoriums – à des camps de concentrations et une telle stigmatisation des malades à une odieuse discrimination nous rappelant, bien sûr, les heures les plus sombres de…, etc., etc.
Comme quoi un « bien-pensant » d’aujourd’hui peut préconiser de faire bien pire que ce qu’un « mal-pensant » d’hier proposait sans déclencher les mêmes réactions d’hystéries.
Lisez EuroLibertés cliquez là
02:24 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.