Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 25 juin 2022

Trop d’immigration pour 65% des Français

chard nn.jpg

Guy Denaere

CNews a publié ce jeudi un sondage de l’institut CSA : 65 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigration en France. Une proportion qui monte à 100 % des personnes interrogées qui se disent RN ou Reconquête, et qui descend à 7 % chez celles qui se disent PS.

S’il y a « trop » d’immigration, ce n’est pas au sens où l’on dit fautivement « c’est trop bien », non, il s’agit bien d’un excès, d’un événement négatif. A quoi les Français jaugent-ils ce trop ? Le sondage ne le dit pas. Il y a d’abord l’insécurité, qui n’est pas un sentiment mais qui se décline, concrètement, jour après jour, dans les violences dont on n’a qu’un écho très affaibli dans les grands médias. Violence à l’égard des personnes, violences à l’égard des forces de l’ordre : un policier agressé samedi 18 juin à Saint-Ouen, un commissariat attaqué le lendemain à Champigny-sur-Marne, deux policiers municipaux violemment agressés mardi 21 dans la cité Gabriel-Péri (Saint-Denis) par une dizaine de personnes après le contrôle d’un guetteur... Mais aussi une violence environnante : au mois de mai, par deux fois, des bagarres avec machettes et couteaux ont éclaté à Noisy-le-Sec devant l’école maternelle Petit-Prince (sur quelle planète vit-on ?), un « jeune ensanglanté » a même tenté de se réfugier dans l’école en pleine journée... Une insécurité qui croît en Seine-Saint-Denis et en région parisienne, mais tout autant en province qu’au cœur de Paris : Rachida Dati propose de clôturer le Champ-de-Mars et de le fermer pendant la nuit tellement la situation y est hors de contrôle.

Les sondages sur l’insécurité donnent d’ailleurs des chiffres proches de celui sur l’immigration : selon un sondage Ifop pour Sud Radio (3 juin dernier), 69 % des personnes interrogées estiment que « l’insécurité a augmenté » ; en septembre 2020, 70 % des Français jugeaient justifié le terme « d’ensauvagement » employé par Darmanin pour qualifier la violence et la délinquance.

Il y a ensuite, pour expliquer ce « trop d’immigration », le Grand Remplacement à l’œuvre. Là encore, croisons les sondages : 67 % de Français se disaient inquiets d’un « grand remplacement » en octobre dernier (sondage Harris Inter-active pour Challenges). Femmes voilées et hommes barbus, populations exogènes majoritaires et qui font sentir aux Blancs qu’ils ne sont pas les bienvenus dans le quartier, ou dans l’établissement scolaire, ou dans la rame de métro, préférence étrangère, etc., chacun de nous en connaît les manifestations.

Mais pourquoi ces 65 % de Français n’ont-ils pas donné 65 % des suffrages à Marine Le Pen et Eric Zemmour lors des présidentielles, ou aux candidats RN et Reconquête lors des législatives ? Le barrage psychologique est solidement ancré dans les consciences depuis les années 1980 : quoi qu’on vive au quotidien, il ne faut pas voter « extrême droite », c’est mal. Comme le barrage « républicain », ce barrage-là n’en finit pas de céder. Il explique sans doute en partie ce mystère du vote et de l’abstention qui ne convertit pas en élection une idée ou une expérience.

Dessin de Chard

Source Présent, 25/6/2022

01:26 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.