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jeudi, 23 mars 2023

Chou blanc

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Yves Thréard

Comme il était exclu qu’Emmanuel Macron retire sa réforme des retraites, il ne fallait pas attendre grand-chose de son intervention télévisée. Le texte adopté par 49.3, qu’il veut voir entrer en application avant la fin de l’année, sera certes assorti de quelques mesures « sociales » d’accompagnement. C’est donc l’état d’esprit du président qu’il était intéressant de scruter ce mercredi, lors de son entretien avec deux journalistes. Sans surprise, le chef de l’État a été égal à lui-même. Pas dos au mur, mais droit dans ses bottes. Il reconnaît n’avoir pas réussi à convaincre, mais il n’a pas de regrets puisqu’il n’avait pas d’autre choix que d’allonger l’âge légal de départ à la retraite, compte tenu de l’évolution démographique. Dans ces conditions, certains penseront qu’il n’a rien dit - ce qui est presque vrai -, mais qu’il aurait peut-être pu le dire autrement - ce qui n’est pas complètement faux non plus. Avec plus d’empathie, moins d’arrogance.

Comment envisage-t-il l’avenir immédiat ? Le propos ne manque pas d’aplomb. Le temps où Emmanuel Macron promettait de se réinventer paraît bien loin. C’est à Élisabeth Borne, confirmée sans surprise dans sa fonction, qu’il demande de « changer de méthode ». À elle de jouer pour élargir la majorité avec des femmes et des hommes « de bonne volonté » et de « co-construire » un agenda parlementaire avec les forces des deux chambres. Comme il est permis de douter de la longévité de la première ministre à Matignon, on voit mal comment l’exécutif va pouvoir rapidement rebondir. Bien que le président s’en défende, le risque d’immobilisme est grand.

Déjà, le projet de loi asile et immigration de Gérald Darmanin va être détricoté pour être remplacé par, on ne sait trop quoi. Et les ambitions sur l’école, la santé et l’écologie, une nouvelle fois répétées, ressemblent de plus en plus à des mots vides de toute réalité.

Comme prévu, le président a fait chou blanc. Comme prévu, entre les opposants à la réforme et l’exécutif, le face-à-face continue. Et, comme prévu, la porte de sortie, forcément étroite, reste à trouver.

Source Le Figaro 23/3/2023

10:52 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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