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dimanche, 25 juin 2023

Coup de torchon !

Le billet de Patrick Parment

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Vincent Bolloré qui vient de mettre définitivement la main sur les restes de l’empire médiatique Lagardère, a trouvé dans son escarcelle la station de radio Europe 1 et l’hebdomadaire Le Journal du dimanche. Comme à la télévision, sur CNews notamment, il a fait le ménage. Que faut-il entendre par ménage ? Tout simplement sortir de la doxa officielle de ce mainstream qui glorifie un libéralisme financier et qui répercute comme un bon Toutou les ordres de Washington et de la CIA. Autant dire que pour le mainstream, Bolloré c’est le diable.

Dans la reprise du Journal du dimanche, où sévissent une majorité de thuriféraires de la doxa officielle, il n’en fallait pas plus pour se mettre en grève avec la nomination, à la tête de l’hebdomadaire de Geoffroy Lejeune, viré de Valeurs actuelles, Jérôme Béglé prenant lui la direction de Paris-Match.

Certes, me direz-vous, Vincent Bolloré est un capitaliste qui a fait fortune en sachant se servir du système. A l’image d’un Bernard Arnault ou d’un François Pinault. Certes. Sauf qu’il y a une petite nuance, et elle est de taille, Vincent Bolloré, est Breton, catholique,  enraciné et entend défendre notre culture pour ne pas dire notre civilisation. Vincent Bolloré n’est pas plus « zémmourien » que « frontiste » comme on cherche à l’accuser, il défend lui aussi la même idée que nous qu’il se fait de la culture et de la civilisation française, celles-ci étendues à l’échelle de l’Europe par-delà ses frontières. Comme nous, il considère que l’Europe est une terre de culture façonnée par la religion chrétienne, elle-même héritière d’Athènes et de Rome. Le ciment européen, c’est Homère avec l’Iliade et l’Odyssée plus sûrement que la Bible.

Bernard Arnault et François Pinault sont deux satrapes sans grand état d’âme du capitalisme dont ils savent mieux que personne en tirer la substantifique moëlle. Pour se donner bonne conscience, Bernard Arnault avance qu’il protège le savoir-faire  français à travers la cohorte d’artisans qu’il emploie dans ses usines du luxe (Dior, Vuitton, etc.). Ce qui est vrai. En revanche, ce bel édifice s’écroule quand notre homme – tout comme François Pinault d’ailleurs – se targue d’être protecteur des arts au regard des œuvres  d’artistes contemporains qu’il ne cesse d’acquérir et qui ne sont rien moins à l’art que celui de la poubelle. Depuis 1920 environ, est apparu un second marché de l’art, dit moderne, qui a radicalement rompu avec la tradition européenne et qui est entièrement basé sur le fric. C’est un marché tenu par de riches collectionneurs qui déterminent les prix et qui font monter ou descendre les enchères. En veut-on un exemple ? Les frères Saatchi – galiéristes londoniens – qui soutenaient Gérard Garouste, ont décidé un beau jour de le lâcher. Sa cote s’est effondrée du jour au lendemain. Il faut bien dire que Garouste s’était fourvoyé dans « l’art moderne ». Il s’est repris depuis et a repris le chemin de la vraie peinture. Autre exemple, plus amusant celui-là, c’est François Pinault qui a fait la fortune de Jeff Koon, un de ces nombreux clowns qui vend gadgets et barbouillages à de très riches ignares.

Tout cela pour dire qu’aussi bien Arnault que Pinault, également patrons de presse, ont une notion de note culture fort différente de celle qu’entend défendre et imposer dans ses médias Vincent Bolloré. D’où ces coups de torchon salutaires au sein de son groupe dans un pays où la gauche elle-même se fait le valet du pire capitalisme anglo-saxon. Sans parler de son addiction aux islamistes, dans sa version Mélenchon. Pour ce qui concerne Marcon, rassurez-vous, il n’est rien mais respire l’air fétide de Washington.

09:55 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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