mercredi, 15 novembre 2023
Tribune libre : L’Adieu au Front National
Eric Delcroix
Le Rassemblement National (RN), à l’initiative de sa présidente, Marine Le Pen, a participé à la grande manifestation d’exorcisme républicain organisée le 12 novembre par les présidents de l’Assemblée et du Sénat, au soutien de la seule communauté juive. Les responsables musulmans, eux, ont logiquement boudé cette marche en faveur des israélo-israélites (les Arméniens, chrétiens pas même sémites, étant tombés dans la « boîte à oubli » orwellienne).
Ce genre de manifestation, organisée par les pouvoirs publics et non pour faire pression sur ceux-ci, a quelque chose d’incongru et de malsain. Il s’agit toujours de rechercher l’unanimité, autour de la République, comprise non pas comme le régime du temps, mais comme l’adhésion à une conception révolutionnaire et abstraite de la Nation.
En la rejoignant inconsidérément, le RN a rompu définitivement avec ce qu’était le Front National, savoir une sorte de syndicat informel des Français de souche européenne ou assimilés. Il s’agissait alors de défendre une conception charnelle et affective de la Nation, dont même De Gaulle avait reconnu la nature avec sa « race blanche » et sa « religion chrétienne » (1959)…
Le RN abaissé a n’être plus qu’un parti
A un moment, les troupes de Marine Le Pen se sont retrouvées entre le groupe de la sulfureuse Ligue de défense juive, qui a largement applaudi la chef [sic] de file frontiste, et une délégation du Crif i, largement hostile au RN. » (le Figaro, 13 novembre, page 3).
Le RN ne pourra plus s’en sortir et, le judaïsme ne connaissant pas la Rédemption, il n’y aura pas de pardon pour le parti de Mme Le Pen. Après ce choix déterminant et historique de sa cheftaine, adoubée par Serge Klarsfeld, il y aura désormais une exigence permanente d’humiliation justificatrice de conformité. Il faudra toujours et encore en faire plus, au regard de ces institutions juives agréées, sous le regard vétilleux du CRIF.
D’ailleurs, Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes que l’on découvre arbitre des élégances hébraïques, l’a annoncé urbi et orbi :
[Marine], personnellement, n’est pas antisémite [lire anti-juive]. Mais est-ce que que le RN a purgé tous les éléments de l’antisémitisme ? Je ne le crois pas. » (le Figaro, 13 novembre, page 4).
Appel explicite à une purge au sein du RN de la vieille garde frontiste, supposée éventuellement non pro-sioniste ou simplement rétive à ce que Renan appelait le sémitisme. La dissolution du syndicat des Français est donc acquise, la survie du peuple français historique contre son Grand remplacement n’a plus guère pour défenseurs que nous autres, souvent anciens membres ou sympathisants historiques du Front National, dispersés façon puzzle…
Le reniement n’est pas toujours payant, même en politique
Si le reniement vis-à-vis de son père, par opportunisme, absence de culture politique, demeurait pour Marine une question de famille, le ralliement au conformisme dit républicain et de tradition maçonnique, sonne le glas du syndicat des français.
Tout le monde n’a pas droit à une protection communautaire. Pour avoir tenté néanmoins d’ être le tribun des Français, Jean-Marie Le Pen l’a payé très cher devant les tribunaux de l’iniquité de la République. Et l’ingratitude de sa fille.
Mais c’était hier…
Si elle accède un jour au pouvoir, Marine sera au mieux une pâle Georgia Meloni française, incapable de trouver le ressort héroïque pour juguler le Grand remplacement. On lui concédera peut-être quelques victoires symboliques, car c’est aussi ça la politique politicienne à laquelle elle aspire. Et si elle n’accède jamais au pouvoir, elle recevra sûrement la Légion d’honneur en lot de consolation.
Mais le Grand remplacement continuera, au milieu des manifestations contre le racisme et les discriminations…
Et si elle accédait à la Présidence et… que lui succédait à l’Élysée un président musulman ?
Voire… Mais lit-elle seulement Michel Houellebecq ?
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La France n’a pas gagné la Première Guerre mondiale grâce à l’Afrique et aux Africains
Bernard Lugan, universitaire africaniste, historien, écrivain
Source Polémia cliquez là
Dans la grande entreprise de réécriture de l’Histoire de France par les partisans du « Grand Remplacement », la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement la bataille de Verdun, constituent un argument de poids. Son résumé est clair : les Africains ayant permis la victoire française, leurs descendants ont donc des droits sur nous.
Voilà qui explique pourquoi ces ardents défenseurs du « vivre ensemble » que sont MM. Samuel Hazard, maire socialiste de Verdun, et Joseph Zimet, à la ville époux de Madame Rama Yade et en charge de la Mission du centenaire de la Grande Guerre, ont voulu mettre le sacrifice de millions de Poilus au service de leur idéologie.
Laissons donc parler les chiffres (*) :
Effectifs français (métropolitains et coloniaux)
- Durant le premier conflit mondial, 7,8 millions de Français furent mobilisés, soit 20% de la population française totale.
- Parmi ces 7,8 millions de Français figuraient 73.000 Français d’Algérie, soit environ 20% de la population « pied-noire ».
- Les pertes françaises furent de 1.300.000 morts, soit 16,67% des effectifs.
- Les pertes des Français d’Algérie furent de 12.000 morts, soit 16,44% des effectifs.
Effectifs africains
- L’Afrique fournit dans son ensemble 407.000 hommes, soit 5,22% de l’effectif global de l’armée française.
- Sur ces 407.000 hommes, 218.000 étaient des « indigènes » originaires du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, soit 2% de la population de ces trois pays.
- Sur ces 218.000 hommes, on comptait 178.000 Algériens, soit 2,28% de tous les effectifs français.
- L’Afrique noire fournit, quant à elle, 189.000 hommes, soit 1,6% de la population totale et 2,42% des effectifs français.
- Les pertes des unités nord-africaines furent de 35.900 hommes, soit 16,47% des effectifs.
- Sur ces 35.900 morts, 23.000 étaient algériens. Les pertes algériennes atteignirent donc 17.98% des effectifs mobilisés ou engagés.
- Les chiffres des pertes au sein des unités composées d’Africains sud-sahariens sont imprécis. L’estimation haute est de 35.000 morts, soit 18,51% des effectifs ; l’estimation basse est de 30.000 morts, soit 15.87%.
Pour importants qu’ils soient, ces chiffres contredisent donc l’idée reçue de « chair à canon » africaine.
D’ailleurs, en 1917, aucune mutinerie ne se produisit dans les régiments coloniaux, qu’ils fussent composés d’Européens ou d’Africains.
Des Africains ont donc courageusement et même héroïquement participé aux combats de la « Grande Guerre ». Gloire à eux !
Cependant, compte tenu des effectifs engagés, il est faux de prétendre qu’ils ont permis à la France de remporter la victoire. Un seul exemple : le 2e Corps colonial engagé à Verdun en 1916 était composé de 16 régiments. Les 2/3 d’entre eux étaient formés de Français mobilisés, dont 10 régiments de Zouaves composés très majoritairement de Français d’Algérie, et du RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc), unité alors très majoritairement européenne.
Autre idée reçue utilisée par l’idéologie dominante : ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre.
Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, si la France importa six millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire, elle en importa 170 millions du reste du monde.
Conclusion : Durant la guerre de 1914-1918, l’Afrique fournit à la France 3,5% de toutes ses importations et 5,22% de ses soldats. Ces chiffres sont respectables et il n’est naturellement pas question de les négliger. Mais prétendre qu’ils furent déterminants est un mensonge doublé d’une manipulation.
Bernard Lugan
13/05/2016
(*) Les références de ces chiffres sont données dans mon livre Histoire de l’Afrique du Nord des origines à nos jours, Le Rocher, juin 2016.
12:47 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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