lundi, 20 mai 2024
Nouvelle Calédonie… que faire ?
Bernard Germain
Les évènements tragiques qui sont en train de se dérouler en Nouvelle Calédonie sont de la plus haute importance, et surtout placent tous et chacun au pied du mur.
En préalable, on me permettra de noter qu’en France, un étranger Africain ou Afghan fraîchement naturalisé est considéré Français. À l’inverse, en Nouvelle Calédonie - donc également en France - on parle de colons pour des blancs dont la famille est présente depuis bien plus de 100 ans au travers de ses multiples générations.
De plus, que la population française de souche devienne minoritaire sur son propre sol est même clairement voulu par certains tel Mélenchon qui déclare souhaiter la créolisation de la population française, manière fort hypocrite de dire qu’il souhaite la disparition des Français de souche. Mais à l’inverse, la même gauche, sans employer explicitement le terme - grand remplacement - dénonce ouvertement le fait que les Kanaks sont minoritaires sur leur propre terre en Nouvelle Calédonie.
On peut donc constater que lorsque la gauche passe du nord au sud de la planète, ses principes s’inversent.
S’agissant de la population de Nouvelle Calédonie, il faut savoir qu’elle est composée de 40% de Kanaks, 30% de Caldoches (blancs issus de métropole) et 30% de mélanésiens, d’asiatiques, etc.
Et cette réalité ne date pas d’hier. Cela fait des décennies que c’est ainsi.
Alors qu’est-ce qui a mis le feu au poudre ?
C’est la modification constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron afin de « corriger » un problème démocratique bien réel : les Français qui n’étaient pas sur place avant 1998 n’ont pas le droit de vote pour les élections locales, ce qui fait la part belle aux Kanaks qui pourtant sont minoritaires. En clair, sur ce territoire de la république, des Français sont privés du droit de vote pour que d’autres aient plus de droits.
La modification constitutionnelle vise donc à « corriger »… un peu, cette invraisemblance et à instaurer que ceux qui n’ont pas 10 ans de présence sur le territoire ne peuvent pas voter aux élections locales. Ce qui est encore une entorse, moins importante certes, mais toujours une entorse au principe en vigueur partout ailleurs dans notre république.
En réponse, des Kanaks (environ 5 à 6 000) surtout des très jeunes (12 ans à environ 25-30 ans) ont pris les armes et déclenché une véritable insurrection.
Pour sa part la gauche a fustigé cette modification constitutionnelle et condamne par avance la tenue du congrès à Versailles pour valider ce que l’assemblée et le sénat ont voté.
Il est assez amusant de voir qu’en France, la gauche veut donner le droit de vote aux étrangers aux élections locales sans condition. Mais en Nouvelle Calédonie, la gauche refuse le droit de vote à des Français (42.000 sur une population totale de 269.220 en 2022) aux élections locales. Cherchez l’erreur…
On pourra également sourire en se souvenant qu’en 2007, Christiane Taubira déclara : « Nous sommes à un tournant identitaire, les Guyanais de souche sont devenus minoritaires sur leur propre terre. ».
Ou en prenant connaissance de la déclaration du député LFI Andrée Taurinya le 16 mai 2024 à propos de la crise en Nouvelle Calédonie : « Tout le monde savait que mettre le peuple Kanak en minorité sur ses terres conduirait à sa colère. »
Cette seconde déclaration est mensongère car cela fait belle lurette que les Kanak sont minoritaire sur le « cailloux ». Ils ne le sont pas devenus du fait du texte constitutionnel en cause. Mais passons.
Ces deux déclarations me font constater deux choses :
- Quand il s’agit de la Guyane, il existe un peuple guyanais et il a une terre historique
- Quand il s’agit de la Nouvelle Calédonie, il y a un peuple Kanak et il a une terre historique
Oh, mais dites-moi, c’est du Renaud Camus dans le texte. La gauche ne dit pas « grand remplacement » mais tout le monde comprend que c’est bien cela que la gauche dénonce pour ces territoires.
En revanche en France, c’est "fasciste" de le dire. Parce qu’il n’y a pas de peuple français de souche. Macron l’a dit « la France a de tout temps été une terre d’immigration » et d’ajouter « il n’y a pas de culture française, il y a des cultures en France ». Soutenu et applaudi par la gauche pour ces affirmations.
En chimie, lorsqu’on a un tube à essai contient une substance, dans certaines circonstances, il suffit d’une goutte d’un autre produit pour totalement changer le contenu du tube. Cela s’appelle un précipité.
Là, la Nouvelle Calédonie joue le rôle de la petite goutte qui provoque le précipité. Avec ces évènements, tout devient clair. Les positions des uns et des autres, hier ambiguës, deviennent d’une clarté d’eau de roche.
Certains pourraient en conclure que la gauche se noie dans ses contradictions. Ce serait une erreur.
En effet, ses positions en apparence contradictoires deviennent parfaitement logiques si on les voit du point de vue du wokisme. À Paris, la gauche veut la destruction de la France, de sa culture, son identité et son peuple. L’ennemi c’est le blanc, le français de souche.
À Nouméa, la gauche veut le départ de la France, combat sa présence dans l’archipel, sa culture, son identité et sa population locale. L’ennemi, c’est donc aussi le blanc, comme à Paris. Le soutien apporté au Kanak est donc logique.
Vu comme cela il n’y a pas de contradiction dans les positions de la gauche puisqu’elle a adopté le combat et les positions du wokisme. Dans les deux cas, la France et le blanc sont l’ennemi. C’est donc tout à fait cohérent.
On notera également que tous ceux qui prônent l’indépendance sans vouloir tenir compte des résultats des trois référendums qui ont eu lieu, sont de dangereux démagogues.
Il faut le dire sans détour : la Nouvelle Calédonie est incapable de s’assumer seule. Elle est clairement sous perfusion de la métropole qui lui accorde des moyens qui s’ils n’arrivaient pas plongeraient l’archipel dans la misère totale. Ainsi en est-il par exemple des structures de santé. La Nouvelle Calédonie seule pourrait est-elle faire face aux montants des dépenses de ce seul secteur ? Évidemment que non.
Quitter la France et devenir indépendante ne serait donc nullement la solution d’autant que la Nouvelle Calédonie possède le 2° plus gros gisement de nickel au monde. Si la France devait quitter le territoire, la Chine ne tarderait pas -ou la Russie- à y mettre les pieds et ainsi remplacer le prétendu « colonisateur » français, qui est en fait le « bienfaiteur » de la Nouvelle Calédonie avec tous les moyens qu’elle y met en œuvre.
Est-ce l’arrêt de toutes ces aides que veulent pour les Néo-Calédoniens ceux qui prônent l’indépendance ?
Ceux qui écoutent ces démagogues prônant l’indépendance devraient prendre une minute pour voir ce qui se passe en Afrique d’où la France a été chassée. La Russie, et la Chine surtout, pillent tranquillement le continent africain et ne font pas grand-chose pour lui.
Alors, que faut-il faire en Nouvelle Calédonie ? La première chose à faire c’est de rétablir l’ordre.
Il y a un peu plus de 25 ans j’ai été deux semaines en Nouvelle Calédonie, à Poum, sur la côte dans le nord, au beau milieu des territoires des tribus Kanaks. À l’époque, donc une dizaine d’années après la tuerie de la grotte d’Ouvéa (25 morts dont 19 Kanaks et 6 militaires.), les chefs coutumiers « tenaient » en main la situation, mais il était clair qu’il ne fallait surtout pas aller se promener dans ces territoires. La braise était présente sous les cendres et ne demandaient qu’à se rallumer. Surtout le vendredi soir lorsque les jeunes ont largement consommé des bières et fumer du cannabis. Un très puissant racisme anti blanc n’y était pas une légende. Hier comme aujourd’hui.
Aujourd’hui, visiblement, les chefs coutumiers ne contrôlent plus la situation et ne sont pas écoutés par ces jeunes ultra-violents, eux aussi gros consommateurs de bières et de cannabis. Pas de négociation possible.
Il n’y a donc qu’une solution possible : la force, pour faire revenir l’ordre et arrêter les individus à l’origine de ces émeutes et ceux qui ont commis crimes et exactions.
On n’oubliera pas de relever que les « blancs » sont principalement dans le sud et surtout à Nouméa. Ville qui regroupe une très grande partie de l’économie de l’île ainsi que les principales infrastructures. Les émeutiers sont donc venus du nord pour « attaquer » Nouméa ses infrastructures et tout mettre à sac. Il se trouve que la plupart des émeutiers étaient extrêmement jeunes. Ce n’était nullement des militants politiques « en colère ». En effet, on aura du mal à me faire croire qu’un gamin de 12 ou 13 ans a fait une analyse politique de la situation et est arrivé à la conclusion qu’il fallait aller en ville, piller et tout casser, en plus de tuer des gendarmes et des blancs.
Donc, sur ce plan, le gouvernement joue très gros. La métropole observe, notamment les « quartiers ».
Si le gouvernement fait preuve de faiblesse avec les émeutiers, notamment vis à vis de ceux qui utilisent des armes contre les forces de l’ordre, on peut être sûr que la leçon sera retenue par de nombreux membres de la diversité. Et des émeutes ne manqueront pas de se déclencher à nouveau en métropole, comme en juin-juillet 2023, mais cette fois on verra sortir les armes. C’est cela qui se joue avec le traitement de la crise en Nouvelle Calédonie.
Soit le gouvernement reprend la situation en main par la force, impose l’ordre et arrête et condamne ceux qui doivent l’être, soit bonne chance pour la période des JO cet été ainsi que les mois et années qui suivront.
La France deviendra une véritable poudrière et les mains ne manqueront pas pour allumer la mèche.
Quand au texte constitutionnel, bien sûr que le congrès doit être réuni et adopter la modification constitutionnelle.
Ceux qui hésitent ou veulent différer sa tenue sont des faibles et des pleutres qui ne comprennent rien à la politique. Que ce soit en Nouvelle Calédonie ou dans nos banlieues, si l’État est faible et que sa main tremble, tout le monde comprendra qu’il faut faire comme en Nouvelle Calédonie puisque le recours à la violence permet de faire fléchir les autorités qui n’en portent que le nom. Ce sera le début du chaos…
Tout le monde est au pied du mur, à commencer par le pouvoir.
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17:20 Publié dans 13 - Les 13e Journées de Synthèse nationale, Bernard Germain | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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