mercredi, 03 juillet 2024
Aux urnes...citoyens !
Le billet de Patrick Parment
La crise que vit la France n’est pas propre à notre pays mais concerne aussi l’ensemble des pays européens. C’est sur le fond une crise du capitalisme financier, à l'origine de la mondialisation, qui appauvrit plus encore les plus pauvres ainsi que la classe moyenne au profit de quelques-uns qui jouissent pleinement de ce capitalisme financier et non plus de ce capitalisme qualifié hier de paternaliste – malgré ses défauts -, qui avait pour axiome une plus juste répartition des richesses. Il faut bien avouer aussi que ce capitalisme de répartition éait sous surveillance d’une classe politique qui était, elle, très politique. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où nos gouvernants ne sont plus que des gestionnaires. Ils ne font plus de politique. Et c’est encore plus criant au sein des instances de l’Union européenne qui n’a d’union que le nom. Cette Europe-là renonce à exister, préférant de loin vivre sous la tutelle américaine pour de mauvaises raisons. D’où ce refus d’ériger une Europe en puissance, ce que les Américains redoutent par-dessus tout. C’est ainsi qu’on a été entraîné à voter des sanctions contre la Russie qui pénalisent les Européens, et plus encore leurs industries, que l’Amérique elle-même. Si les Européens faisaient de la politique, cela ne serait jamais arrivé. On pense à De Gaulle évidemment ! Mais depuis Georges Pompidou, la France ne fait plus de politique.
Voici qui explique, pour l’essentiel, la montée inexorable du Front national hier, du Rassemblement national aujourd’hui. Reste à savoir si Marine Le Pen fait de la politique comme en faisait son père, ce dont nous ne sommes pas persuadés du tout. D’année en année, elle n’a cessé de se « centraliser » tout en conservant son fond de commerce : l’immigration.
Cette élection est un piège dans lequel elle risque fort de tomber. Assoiffé de pouvoir par vanité, si d’aventure elle disposait d’une majorité à l’Assemblée nationale, elle s’empressera de faire nommer Jordan Bardella à Matignon. Et le piège se refermera sur elle. Si d’aventure, elle était politique, deux choix s’offriraient à elle. Si son parti et ce qui reste des Républicains faisaient majorité, leur proposer de gouverner ensemble. Si les LR n’étaient pas aussi idiots, ils accepteraient cette chance de retourner au pouvoir et de tenter de remettre de l’ordre dans un pays qui se défait. L’autre solution, qui serait la plus intelligente, consisterait à refuser de gouverner avec Emmanuel Macron – donc éviter le piège -, et le laisser constituer une sorte de gouvernement technique qui vivrait sous perfusion du Rassemblement national. Est-ce viable ? Toute la question est là. Quant à savoir si la gauche pourrait de nouveau, et grâce à Macron, revenir au pouvoir, dans une sorte de bougli bougla macro-front populaire sous perfusion LFI, on en doute. Ce qui demeure, en revanche, c’est l’exaspération des Français, leur ras-le-bol d’une classe politique qui les enfume depuis des décennies. On est bel et bien à la fin d’un cycle. Le tout est de savoir si notre avenir proche s’inscrit dans le calme ou la violence.
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