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samedi, 10 août 2024

Espagne : Puigdemont a regagné Warterloo avec la complicité active de Pedro Sanchez

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Michel Festivi  

Un petit tour et puis s'en va, c'est ainsi que l'on pourrait résumer l’escapade, jeudi dernier de Carles Puigdemont en Catalogne. Les Mossos d’Esquadra, la police catalane sont sur la sellette pour ne pas avoir arrêter le chef indépendantiste catalan, alors qu’il était annoncé et qu’il a tenu un meeting au vu et au su de tous. Tous les commentateurs espagnols soulignent que l’Espagne est tournée en dérision et que la démocratie espagnole a été profondément bafouée, le pouvoir n’ayant pas permis l’application des décisions de justice. Puigdemont a fait savoir qu’il avait regagné Waterloo en Belgique, où il est en exil depuis 2017, échappant ainsi à un mandat d’arrêt.

Mais à n’en pas douter, cette tragi-comédie n’a pu se faire qu’avec la complicité active du pouvoir, et plus précisément de Pedro Sanchez. C’est l’avis du patron du Parti populaire de Catalogne, 15 élus au parlement de Barcelone, Alejandro Fernandez qui est persuadé qu’un accord occulte avait été passé entre Puigdemont et Pedro Sanchez, du donnant donnant du style : « je te laisse en liberté, tu ne fais rien pour empêcher l’élection de Salvador Illa Président de la Generalitat, et tu continues à me soutenir aux Cortès ». Ce pacte semi-mafieux politiquement, permet aussi à Puigdemont de se valoriser, de démontrer qu’il existe toujours, et que son appui est indispensable au pouvoir.

Car comme convenu, le représentant de Pedro Sanchez en Catalogne, Salvador Illa a été élu jeudi, Président de la Catalogne, avec juste la majorité requise des 68 voix, les 42 de son propre parti le PSC, les 20 de la gauche catalane l’ERC, et les 6 élus de l’extrême gauche Comuns Sumar. Tous les autres partis ont voté contre, même les élus Junts, mais cela était pour la galerie, pour la forme.

Alejandro Fernandez a beau affirmer que “l’alternative en Catalogne doit se construire contre les nationalistes catalans et non avec eux », la Catalogne a obtenu un effacement considérable de ses dettes vis-à-vis du pouvoir central et la possibilité de lever et encaisser les impôts, ce qui met en rage de très nombreux espagnols et d’autres régions qui s’estiment lésées et flouées.

Salvador Illa, qui fut un temps ministre de la santé socialiste lors de la pandémie, avait été très vivement attaqué pour ses mesures liberticides par la Présidente de la Communauté de Madrid, la très vigoureuse Isabel Diaz Ayuso qui a qualifié ce dernier d’être en Catalogne désormais « Le cheval de Troie de l’indépendantisme xénophobe ».  Le quotidien El Español titrait que « cette nouvelle fuite, mettait en évidence l’insoutenable position de Sanchez dans son appui à Puigdemont ».

En tout cas, depuis fin 2018, et grâce à une poignée de députés indépendantistes, dont certains ont du sang sur les mains, comme des élus de Euskal Herria Bildu, Pedro Sanchez, avec l’appui des communistes, se maintient au gouvernement et met l’Espagne en coupe réglée. Lois favorisant les squatters et les occupants illégaux, lois permettant des changements de genre sans aucun contrôle d’aucune sorte, lois liberticides qui effacent la Geste des patriotes nationaux qui ont sauvé le pays du communisme en 1936 et du nazisme en 1940 et les années suivantes, multiplications des atteintes aux libertés publiques qui empêchent les manifestations habituelles du 20 novembre à la mémoire glorieuse de Francisco Franco et de José Primo de Rivera. Bref, l’Espagne profonde est en train de périr sous nos yeux, les anciennes et glorieuses contrées de la Castille se dépeuplent, c’est l’Espagne vide, España vacia, comme l’ont dénommée des observateurs attentifs. Pourtant, à partir des années 1950, l’Espagne connut une croissance économique impressionnante, avoisinant certaines années les 8%. A la fin du Régime franquiste, ce dernier a multiplié les lois qui ont permis et facilité cette fameuse « transition démocratique », comme l’a souligné l’historien Luis Pio Moa. C’est tout ce passé illustre, que sont en train d’effacer des mémoires et des esprits les ayants droit des révolutionnaires qui avaient pris en 1936 le pouvoir par les fraudes et la violence. L’Histoire serait-elle un perpétuel recommencement ?   

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