lundi, 09 septembre 2024
Michel Barnier, hélas !
Le billet de Patrick Parment
Peut-on demander à une belette de se transformer en lion ? Que nenni a priori. C’est pourtant ce qui devrait se passer pour notre nouveau Premier ministre Michel Barnier. L’homme se veut gaulliste social – la bonne idée que fut la participation est un échec -, mais c’est surtout un centriste qui comme tout bon centriste ne veut froisser personne. Certes, face au Brexit anglais, il a joué les Jeanne d’Arc ! Mais il a préservé une institution qui est aujourd’hui un handicap pour les peuples et les nations européens. Cette Europe de l’uniformisation est un non-sens face à la diversité culturelle de notre continent. Mais, revenons à la France. On voit mal comment, malgré toute sa bonne volonté, Michel Barnier effacerait d’un trait trente ans et plus de pleutrerie politique, d’idéologie gauchisante et masochiste, d’interprétation irréelle du racisme, d’immigration incontrôlée et surtout de soumission à un islamisme conquérant qui gangrène nos institutions.
Pour redresser ce pays, il faudrait une grande ambition. Les Français ne demandent qu’à être convaincus. Mais rien dans la carrière carriériste de Michel Barnier ne laisse présager d’une ambition de renverser la table, de jouer les Bonaparte au pont d’Arcole. Michel Barnier appartient génétiquement à cette génération de politicards qui a mis délibérément les choses qui fâchent sous le tapis. Quand on pense que tous – sauf peut-être Balladur -, se sont inclinés devant cet imbécile de Chirac et son sicaire Alain Juppé en dit long sur leur capacité de réflexion et de courage. Loin de nous l’idée de flinguer d’emblée Michel Barnier, mais il est face à un champ de ruines, une classe politique idiote et imbécile où le frapadingue Mélenchon est en liberté, où la mère Le Pen n’a aucune idée, aucune vision de la France et de la société française. Quant à Bardella, il n’est passé par aucune de nos familles politiques qui arment nos jeunes au combat politique et culturel. Marine Le Pen s’est empressée de mettre à la poubelle tout l’héritage intellectuel de son père. Son parti, qui est un simple « gueuloir » n’offre aucune perspective autre que de fournir aux Français la possibilité de manifester leur rejet de cette classe politique. On imagine mal Madame Le Pen faire la synthèse des œuvres fort éclairantes de Christophe Guilluy, Jérôme Fourquet, Emmanuel Todd, Jean-Claude Michéa, Michel Onfray et consorts. Certes, il ne manquera jamais un énarque pour tenter de se faire une place au soleil. Mais tout cela ne fait pas une politique. Comme le notait fort justement le philosophe Alain de Benoist lors de l’une de ses contributions, ce qui manque à nos hommes politiques, c’est le courage. Ce que résumait Jean-Marie Le Pen d’un tonitruant : « On cherche un homme avec une paire de c… ». Si d’aventure, Michel Barnier parvenait à simplement limiter les dégâts, alors nous lui porterons crédit.
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