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mercredi, 16 octobre 2024

Le Mondial de l’automobile s’ouvre en pleine déprime. La pression fiscale, normative, écologiste semble bien partie pour avoir la peau de l’industrie automobile française et européenne

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Didier Lecerf

En septembre, le marché automobile français a enregistré son cinquième mois consécutif de baisse, avec un recul de 11,07% des immatriculations de véhicules neufs (après -24,3% en août), par rapport à la même période en 2023. Au niveau européen, la tendance est identique : en août, les immatriculations de véhicules neufs ont baissé de 16,5% (-27,8% en Allemagne, -24,3% en France, -13,4% en Italie, etc…). Comme l’écrivait Alain-Gabriel Verdevoye, le 20 septembre dernier, sur le site du magazine Challenges, une « crise structurelle (…) frappe l’industrie automobile européenne » avec « en toile de fond, la concurrence des constructeurs chinois et les objectifs de neutralité carbone imposés par Bruxelles ».

Traduction de cette crise, selon Verdevoye toujours : la capitalisation boursière des grands constructeurs européens a chuté entre avril et septembre derniers : Mercedes, de 82 milliards d’euros à 58,5 ; BMW, de 72 milliards à 45 ; ou encore Stellentis, de 78 milliards à 41… Quant à Volkswagen, le 1er constructeur européen, sa capitalisation a reculé de 29% sur la même période…  

Au même moment, face à cette réalité déprimante, Xavier Horent, le délégué général de Mobilians, la principale organisation patronale des métiers de la mobilité, a vivement réagi sur Twitter. Soulignant, pour le secteur, un « état d’urgences (…) permanent », il a dénoncé « un dédale d’incertitudes et de contraintes qui cadenasse (le) marché automobile ». Il en a profité aussi pour exprimer son absence totale d’illusions quant aux choix à venir du nouveau gouvernement, ainsi que ses doutes quant à une future -éventuelle- amélioration. « Comme un symbole, a-t-il ainsi écrit, l’abaissement à 50 km/h sur le périphérique parisien est la marque d’un pays au ralenti, et où le nouveau gouvernement, pour la troisième fois de suite, ne peut que renoncer à solliciter la confiance de l’Assemblée. En attendant la déclaration de politique générale (intervenue le 1er octobre dernier, NDLR), (…) on regardera dans le détail le PLF (projet de loi de finances, NDLR) 2025. Tout y est à craindre, tant le réflexe de la pression fiscale paraît l’emporter sur les économies structurelles des dépenses publiques courantes : resserrement des bonus -s’ils sont maintenus-, articulation avec les autres dispositifs d’aides dans une enveloppe globale réduite. Côté recettes fiscales, la créativité prospèrera : hausse prévisible des malus, abaissement des seuil, au CO2 et au poids, assujettissement des hybrides, nouveau déplafonnement et coups de rabot plus ou moins ciblés, tels que les avantages en nature sur les véhicules électriques de fonction. (…) Avec une montée en puissance du 100 % électrique très inférieure à la trajectoire prévue, l’impasse qui se profile est grave. Elle nourrit un sauve-qui-peut délétère, fragilisant le tissu industriel et entrepreneurial. (…) Une évaluation sérieuse de la situation s’impose, dans un concert européen divisé face à la concurrence chinoise et aux échéances réglementaires ».

De son côté, AAA Data (entreprise spécialisée dans le traitement et la transformation des données d’immatriculations en France), citée sur le site Auto Infos Distribution cliquez ici a pointé du doigt « un marché stagnant, proche des niveaux de 2021, qui reste fragmenté et sans véritables périodes de pic. Suite à la chute des volumes en 2020 et à la stabilisation du marché autour de 1 700 000 immatriculations par an, environ 550 000 véhicules manquent chaque année. Comparé à septembre 2019, les volumes actuels du marché sont inférieurs d'environ 20 % ». 

Allons, M’sieurs-dames les virtuoses de la gouvernance, les techno-eurocrates, les militants-pastèque de la transition écologique, encore un effort et l’industrie automobile se retrouvera par terre, le nez dans le ruisseau (c’est la faute à…), pour le plus grand bonheur de l’Empire du milieu. Après Vladimir Poutine, c’est Xi Jinping qui doit bien se marrer…

14:03 Publié dans Didier Lecerf | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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