jeudi, 17 octobre 2024
Délire d’extrême gauche : à lire, sur le site Paris-Luttes.Info, un texte hystérique intitulé : « Trans Ultra Violence - Retour sur l’action du 5 octobre contre Stern et Moutot, et mise au point sur l’usage de la violence » .
Pour lire ce texte, cliquez ici.
Maurice Bernard
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de rappeler le contexte : il y a douze jours, à Paris, les deux autrices du livre Transmania, Marguerite Stern et Dora Moutot, étaient conviées à une séance de dédicaces de leur ouvrage. Une soixantaine de nervis d’extrême gauche (qui se présentent comme des activistes trans) ont alors décidé d’opérer ce qu’ils considèrent comme une "action d’autodéfense". Mais pour une fois, la police les a interceptés avant leur descente et les a placés en garde à vue…
Louis-Marie de Narbonne-Lara (1755-1813), ministre de la guerre de Louis XVI, puis confident de Napoléon 1er, dit un jour de ce dernier (« parlant, selon Maurice Maloux, auteur de L’esprit à travers l’histoire - Albin Michel, 1977 -, de l’éloignement que [l’empereur] marquait pour les choses de la féminité ») : « Quand on a ses facultés dans la tête, on ne peut pas les avoir en même temps dans la culotte ».
Après la lecture - assomante - de l’interminable bouffée délirante, qui plus est écrite avec un pied gauche, sur le site mentionné dans le titre, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est cette citation du comte de Narbonne, mais avec les compléments circonstanciels inversés : « Quand on a ses facultés dans la culotte, on ne peut les avoir dans la tête »…
L’auteur anonyme de la diarrhée verbale susnommée se revendique comme membre d’une curiosité : le courant « anarchiste et autonome trans »…
Contrairement à ce qu’il pense et écrit, le "facho" de base se fout, comme de son premier bâton à touiller la colle, de sa "transidentité". Qu’il se sente femme alors qu’il est né garçon (ou l’inverse), c’est son affaire, c’est son problème, rien à cirer. Qu’il libère son endorphine en faisant du sport, qu’il prenne une douche froide ou des médocs, mais qu’il se calme ! Et surtout, qu’il ne vienne pas gueuler à nos oreilles ses états d’âme et de genre.
Qu’il soit anarchiste-autonome, là encore, ça le regarde. Nul n’est parfait, et les gauchos moins que quiconque. Certes, cet éructant scribouillard trans aurait pu s’ouvrir aux félicités du nationalisme identitaire (et apprendre au passage à maîtriser à peu près notre langue). Au lieu de cela, il a préféré sombrer dans la haine logorrhéique "antifa" rouge-noire et massacrer l’orthographe. C’est triste, pour lui et pour le français, mais c’est son choix…
En revanche, ce qui nous intéresse au premier chef, ce qui nous interpelle grave, comme disent les cuistres d’aujourd’hui, c’est le contenu de sa longue vomissure-défouloir - pas très inclusive pour les ennemis à abattre qu’elle désigne - ; et ce qu’il nous dit de son émetteur et de ces petits (petites ?) camarades…
Mais, le mieux étant que vous jugiez par vous-mêmes, voici, pour votre édification, quelques extraits (bruts de décoffrage), parmi les plus "signifiants", glanés dans l’éructation mise en ligne par l’histrion vibrionnant, en pleine crise :
« (…) En effet, certaines personnes sont venues équipées de matraques télescopiques, de fumigènes, de mortiers d’artifice, de pétards, d’œufs de peinture ou d’un opinel (qu’il traînait au fond d’un sac ou qu’il fut destiné à un faf, on ne le saura jamais...). Évidemment, tout le monde s’était masquée ou cagoulée ».
« (…) Appel à l’insurrection il y avait, et il y aura toujours. Peu importe les dissociations, l’absence supposée de dégradation ou de violence n’est pas justifiée par une absence de désir (…), mais bien par l’interception précoce par les keufs. Que les bisounours se tiennent sages si iels le veulent, certaines d’entre nous auraient coulé la péniche et tous ses fafs avec si nous en avions eu l’occasion. (…) Certaines d’entre nous avaient bien la volonté d’en découdre ».
« Nous ne nous opposons pas aux transphobes et aux fascistes dans le joyeux monde du débat des idées, ni pour s’imposer dans l’espace médiatique : nous nous opposons physiquement et violemment à leur existence toute entière, comme eux s’opposent aux notres. Il n’y aura pas de réconciliation possible avec les fascistes, et il faudra bien un jour en découdre. Il faudra bien que la peur s’installe durablement dans leur camp et dans leurs têtes pour que leurs idées mortifères disparaissent à tout jamais. Cela ne pourra se faire que par la force et la violence, et donc par l’éclatage des têtes en question. Dans cette optique, une matraque télescopique semble être un pas dans la bonne direction ».
« Nous sommes violentes et dangereuses car ce monde est violent et dangereux. Nous sommes violentes et dangereuses car nous vivons la violence de la transphobie, du sexisme, de l’hétérosexualité et du capitalisme au plus profond de nos chairs. Nous sommes violentes et dangereuses car c’est le seul langage que les classes dominantes puissent comprendre. Nous sommes violentes et dangereuses car il est nécessaire et impératif de l’être. Nous sommes violentes et dangereuses car nous pensons que c’est la seule stratégie révolutionnaire valable. Nous sommes violentes et dangereuses car nous désirons nous venger. Nous sommes violentes et dangereuses car nous le désirons au plus profond de nos êtres. Nous sommes violentes et dangereuses car nous aimons ça. Nous sommes violentes et dangereuses car nous aimons et désirons les sensations et sentiments que l’usage de la violence fait surgir de nous ».
« Nous sommes de celles qui ont formé un black bloc le 6 mai dernier devant Assas, pour perturber la conférence de Stern et Moutot et en découdre avec leurs copains fachos. Nous sommes de celles qui ont crâmé le compteur électrique et fracassé les vitres de l’école de Marion Le Pen, contre la venue de Stern et Moutot en conférence le 19 septembre, et qui n’auraient pas hésité à en découdre avec leurs copains fachos. Nous sommes de celles qui sommes venues pour en découdre à « l’arme blanche », aux « explosifs » et aussi sans rien dans les poches, ce 5 octobre à la péniche où se rassemblaient Stern, Moutot et leurs copains fachos. Elles désirent notre mort, et nous désirons la leur ».
« Il n’existe qu’un seul moyen de mettre fin à la violence transphobe exercée par les flics dans chacune des interactions que nous avons avec eux : la violence, insurrectionnelle et trans. S’il nous paraît évident qu’un bon faf est un faf mort, et s’il nous paraît tout aussi évident qu’un bon flic est un flic mort, alors il n’y a qu’une seule conclusion qui s’offre à nous. Nous le répétons : nous ne voulons voir des fachos qu’en train de courir, apeurés de ce que nous leur ferons si nous les rattrapons ; nous ne voulons voir des flics qu’en train de courir, apeurés de ce qu’il leur arrivera si tel molotov ou tel mortier les atteint ou s’ils se retrouvent coincé au milieu du bloc. C’est en tant que trans que nous désirons cette violence. C’est en tant que trans que nous nous masquons, et jamais nous ne nous sentons autant affirmées dans nos expériences de meufs trans que sous la cagoule ».
« Crèvent les flics, les transphobes et les fachos. Pour une insurrection totale contre le genre et l’État. Soyons dangereuses ! Feu à toutes les prisons ! Que crèvent les juges et les matons ».
Aux dernières nouvelles, Marguerite Stern et Dora Moutot ont porté plainte contre le site qui héberge cette logorrhée pathologique. Espérons que la justice saura pour une fois bien mesurer la gravité de cette dernière et sévir en conséquence (l’espoir fait vivre, on se sait jamais). Ne serait-ce que pour éviter à l’auteur des lignes citées ci-dessus de passer à l’acte un jour ou l’autre, de commettre ainsi l’irréparable et d’avoir à subir en prison les marques d’affection de ses codétenus, en toute intersectionnalité…
10:34 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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