dimanche, 08 décembre 2024
La chute de Bachar Al-Assad : l’Occident marche sur la tête !
Richard Dessens
Le régime de Bachard Al-Assad vient de tomber sous les coups des Islamistes qui rêvent d’y créer un Califat servant de nouvelle réserve de terroristes. L’Occident applaudit à tout rompre cette excellente nouvelle à laquelle il a travaillé sans relâche depuis plus de quinze ans. Il n’y a pas de mots assez forts dans la bouche de nos élites pour stigmatiser le « boucher » sanguinaire Al-Assad, le dictateur tortionnaire à la tête d’un parti unique – quelle horreur ! – qui va être remplacé par un pluralisme qui va enfin permettre aux communautés de pouvoir s’épanouir dans une nouvelle Syrie libérée (mots entendus ce jour dans la bouche de nos commentateurs avisés). Ces mêmes commentateurs se demandent toutefois s’il n’y a pas un petit risque de voir les Islamistes prendre le pouvoir et qu’il conviendra d’être « vigilants », comme si on découvrait ce qu’étaient les Islamistes qu’ils soient djihadistes, de l’État islamiste ou ex-Al-Qaïda ! On feint d’une sorte de bénéfice d’inventaire car rien ne peut être pire que le boucher Al-Assad. On croit rêver devant de telles manipulations de l’opinion !
Mais l’Europe est parfaitement cohérente depuis quinze ans et cet épisode est une preuve supplémentaire du projet idéologique de nos élites. Qu’on se souvienne de l’enthousiasme de l’Union européenne, France en tête, lors des « printemps arabes » des années 2010, lorsque les Islamistes avaient déstabilisé ou tenté de déstabiliser plusieurs régimes arabes dont la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et quelques autres. Qu’il était porteur d’espoir ce « printemps arabe » destiné à remplacer des dictatures laïques par des régimes islamistes beaucoup plus tolérants comme chacun sait, et ouverts aux belles démocraties européennes !
Tout cela est la continuité d’un plan qui commence par l’élimination de Saddam Hussein en Irak, régime laïque qui combattait l’islamisme… mais au prix d’une dictature intolérable pour nos démocraties. Mieux valait un bon régime islamiste respectueux sûrement des cultes et de toute opposition politique. Un premier verrou sautait sous les bravos de l’Europe et des USA.
Puis ce fut le tour du colonel Kadhafi, traqué et abattu comme un chien. Il avait certes combattu les USA et ses alliés au prix d’attentats meurtriers car il était toujours dans l’esprit de ces pays « non alignés » dont la construction politique était déjà dépassée. Mais il bloquait aussi les courants d’immigrations vers l’Europe et s’était rangé de ses politiques anciennes. La destruction de son régime sous les coups de Nicolas Sarkozy a semé un désordre indescriptible en Lybie encore jusqu’à nos jours, ouvert les portes de l’immigration et installé des islamistes au pouvoir. Bien joué monsieur Sarkozy !
Irak, Lybie, Syrie, sans même évoquer l’Iran en avant-garde : trois verrous susceptibles d’endiguer le flot des Califats islamistes ont sauté sous les applaudissements de l’Europe après y avoir déversé tous les « persécutés » de ces trois horribles régimes dictatoriaux ; « persécutés » constitués d’islamistes alors, qui ont pu ainsi s’installer tranquillement dans nos pays européens et notamment la France, terre d’accueil la plus généreuse de tous les « persécutés » islamistes de régimes dictatoriaux intolérables. La France s’y était déjà illustrée en recueillant le doux ayatollah Khomeini en 1979 sous la bienveillance de Giscard d’Estaing. On a vu là aussi le résultat en Iran, précurseur et fer de lance des politiques européennes. L’Europe est folle et suicidaire en travaillant à de tels plans soutenus par une idéologie mortifère et encourageant un raz-de-marée islamiste jusqu’à y adhérer un jour peut-être. Dans la joie et la bonne humeur.
Et on entend aujourd’hui les beaux esprits démocratiques, tolérants, humanistes et droits-de-l’hommiens se réjouir de la chute de la Syrie car « à moins d’être russophile et pour les dictatures, on ne peut que se réjouir de la chute de Bachar Al-Assad » dixit Pierre Moscovici ce jour, se faisant le porte-parole de l’essentiel de nos élites européennes. Argument plus que spécieux…
En politique étrangère, le bon choix est le moins pire de deux. Préférer l’islamisme aux dictatures laïques est-il vraiment le bon choix, ou la priorité donnée à une certaine morale sur une realpolitik favorable à ses intérêts ?
Voilà le vrai visage de l’Union européenne et des projets portés par son idéologie largement approuvée par monsieur Macron.
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