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mardi, 15 juillet 2025

Vous avez dit budget !

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Le billet de Patrick Parment

La nécessité de voter un Budget gérant les dépenses de l’Etat a pour objet premier, dans le contexte où nous sommes, de continuer de faire tourner la machine étatique mais aussi tous les acteurs économiques du pays. Ce Budget c’est une sorte de poumon économique de la nation. D’ordinaire, le gouvernement, fort d’une majorité à l’Assemblée nationale n’a aucun mal à le faire adopter. Tel n’est pas le cas aujourd’hui. Car de majorité, ce gouvernement n’en a pas. Dès lors, la signification de ce budget devient éminemment politique. François Bayrou annonce vouloir réaliser 40 milliards d’économie, avant qu’Emmanuel Macron ne lui balance dans les gencives l’augmentation du budget des armées. Autant dire qu’on nage dans la guignolade.

Primo, Macron en agitant le chiffon rouge d’un conflit européen en raison d’une putative agressivité de la Russie, tente par là même de reprendre la main dans le champ de la politique intérieure où il est totalement démonétisé. Car, mis à part l’Ukraine, Poutine ne menace pas les Européens. Grossir le budget des armées ? Pourquoi pas. Mais alors qu’elles sont les priorités, outre le fait que cela permettrait de grossir les carnets de commandes des entreprises française d’armement. Et dans ce domaine, on n’est pas trop manchot. Mais cela mérite une plus ample réflexion impliquant également les Etats membres de l’Union européenne. Et dans ce domaine, c’est plutôt la cacophonie. 

Deuxio. Ce Budget est très politique. Bayrou va taper dans toutes les caisses et donc susciter du mécontentement. Chaque parti membre de l’Assemblée nationale a largement de quoi se plaindre. Et de menacer d’une motion de censure, amenant Bayrou à démissionner. Ce qui n’engendrerait pas de nouvelles élections législatives, mais sèmerait de nouveau un chaos institutionnel. Pas de Budget, pas d’action de l’Etat et donc immobilisme assuré. Avec un bout, faute d’issue, de nouvelles élections législatives. Mais aucun parti politique, hormis les Insoumis – quoique – et le Rassemblement national n’y sont favorables. Car, à en croire les récents sondages, la majorité reviendrait au Rassemblement national, avec un Macron obligé de nommer un Jordan Bardella à Matignon, faute de Marine Le Pen qui n’en veut pas. Donc, panique dans le Landernau !

Au final, sans jouer les Madame Soleil, François Bayrou peut présenter le budget qu’il veut. Il passera par nécessité et tout porte à croire qu’il va pouvoir continuer d’amuser la galerie à Matignon jusqu’à la prochaine présidentielle de 2027. Sauf qu’en politiquer, rien n’est jamais écrit d’avance.

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