vendredi, 05 septembre 2025
"Bayrouzina", J -3
Didier Lecerf
Lundi prochain, 8 septembre, Le gouvernement Bayrou aura cessé d’exister. Le Premier ministre engagera la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, conformément à l’article 49-1 de la Constitution, une majorité de députés lui refusera la confiance et il devra démissionner.
Ce résultat est inscrit dans les effectifs des différents groupes parlementaires. Il suffit de regarder les chiffres :
- À gauche, 192 députés : 71 pour LFI-NFP, 66 pour les socialistes et apparentés, 38 pour les verts et 17 pour les communistes.
- Au centre, 184 députés, avec LIOT : 91 pour Ensemble (Renaissance), 36 pour le Modem, 34 pour Horizons et indépendants et 23 pour LIOT.
- À droite, 187 députés : 123 pour le RN, 49 pour LR et 15 pour l’UDR.
- 11 non-inscrits.
À cette heure, pour pouvoir espérer se maintenir, François Bayrou devrait être quasi certain d’obtenir, lundi, le soutien de la totalité des députés du centre (184), de LR (49) et du PS (66). Sans ces derniers, impossible pour lui d'obtenir plus de voix que les partisans de sa chute ! Autrement dit, la messe est dite, les carottes sont cuites, la "bayroute" est certaine. Tchao et bon retour à Pau !
Exit Bayrou, donc. Comme Barnier avant lui. Et alors ? Mais après ?
Gouvernement Barnier, gouvernement Bayrou, les deux étaient la traduction de la composition de l’Assemblée nationale issue de la dissolution hasardeuse de juin 2024 et des législatives ratées qui ont suivi. Ils étaient le résultat des rapports de force au sein de l’hémicycle. Or, si les gouvernements tombent, la Chambre, elle, demeure la même : 11 groupes parlementaires (sans compter les non-inscrits), trois grands "blocs" et aucune majorité !
Dès lors, il est illusoire d’attendre un véritable changement. La situation est bloquée, nous sommes au fond de l’impasse et le pays trinque. Pour en sortir, il n’y a qu’une solution : redonner la parole aux Français.
Pour ce faire, Emmanuel Macron peut d’abord dissoudre l’Assemblée et provoquer de nouvelles législatives. Mais on ne peut être certain qu’une majorité sortirait enfin de ces nouvelles élections. Il peut aussi tirer la conclusion de son échec, assumer ses responsabilités dans la débâcle actuelle et démissionner. Mais il ne faut pas rêver.
Le blocage demeure donc. Il faudra bien le faire sauter. Pour la France, le plus tôt sera le mieux !
17:40 Publié dans Didier Lecerf | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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