dimanche, 21 décembre 2025
Elections en Estremadure (Espagne) : Vox, la droite nationale espagnole, renforce considérablement ses positions
Ce dimanche 21 décembre, avait lieu des élections anticipées au parlement régional d’Estremadure. Cette région située au sud-ouest du pays, jouxtant la frontière portugaise, a comme capitale Merida, mais les villes les plus importantes sont Badajos et Cáceres.
Chaque communauté autonome espagnole dispose d’un parlement et d’un exécutif local. Il s’agit comme dans la quasi totalité des pays européens, d’un vote à un seul tour, au scrutin de listes, en fonction de l’importance de la population, avec un minimum de 5% pour être attributaire de sièges. Cette règle simple et claire, devrait être appliquée en France, pour tout type d’élections, ce qui éviterait bien des tambouilles politiciennes entre les deux tours.
En 2023 le Parti populaire de centre-droit dirigé ici par María Guardiola, était arrivé à égalité avec le PSOE, 28 élus chacun, et elle n’avait pu prendre la gouvernance qu’avec l’apport des 5 élus Vox, après bien des tergiversations et des psychodrames, l’extrême gauche Podemos n’ayant eu que 4 élus. Tout c’était donc joué à une voix.
Mais Vox avait finalement refusé de continuer à soutenir le gouvernement régional PP, suite à un différend sur l’arrivée de centaines de migrants qualifiés de mineurs non accompagnés, que María Guardiola avait accepté d’accueillir, ce que Vox refusait. Doutant de faire approuver son budget, María Guardiola a donc dissous le parlement, d’où ces élections anticipées, dans le but d’obtenir seule la majorité absolue de 33 sièges, sur les 65 que contient l’hémicycle .
Pari a demi perdu pour le Parti populaire. S’il devient la première force politique de cette région, avec 29 députés, un de plus donc, il n’atteint pas la majorité absolue des 33 élus. Le grand perdant est le Parti socialiste, qui perd 10 sièges alors qu’il était à égalité avec le PP. Le grand gagnant est donc Vox qui engrange 11 élus, soit 6 de plus, il fait plus que doubler son résultat de 2023. Les communistes ont visiblement profité de l’effondrement du PSOE en passant de 4 à 7 élus.
María Guardiola avait voulu jouer le coup de force, pensant obtenir seule la majorité absolue sans Vox, c’est visiblement raté. Elle devra recommencer à négocier avec Vox et son chef local Oscar Fernandez.
Cette région pauvre, classée 13e sur les 17 communautés autonomes que compte l’Espagne, a été historiquement la terre des conquistadors, qui partaient tenter l’aventure au nouveau monde. En sont issus, Hernando Cortes conquérant du Mexique ou encore Francisco Pizarro pour le Pérou. Depuis 1983, elle avait quasiment sans interruption été dirigée par la gauche jusqu’en 2023, sauf un court intermède .
À noter que le 8 février prochain, en Aragon, dans le Nord, strictement les mêmes causes produisant les mêmes effets, des élections régionales anticipées auront lieu dans les mêmes conditions et pour les mêmes raisons. Espérons là aussi que Vox tienne la barre et empêche par son score, les manœuvres du Parti populaire qui après avoir signé des accords avec Vox, essaie sournoisement de s’en dégager.
Ce résultat va fragiliser Pedro Sanchez, le Premier ministre PSOE, grandement empêtré dans de multiples affaires judiciaires, et qui vient de perdre l’appui de 7 élus indépendantistes catalans aux Cortes. Pour l’instant il refuse d’organiser des élections générales, mais si les résultats continuent à être aussi mauvais, la donne pourrait grandement changer.
23:51 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) |
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