samedi, 26 juillet 2014
Palestine : Dominique de Villepin sauverait-il l’honneur de la France ?
Nicolas Gauthier
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En politique, il est toujours possible de faire illusion. Un temps. Mais pas forcément très longtemps. D’où l’absence durable – mais pas forcément équitable – de position de la France vis-à-vis de ce qui se passe en Palestine. C’est-à-dire rien. Les plus audacieux se contentent de renvoyer dos à dos les deux protagonistes en question ; ce que fait aussi le Front national, qu’on a autrefois connu plus audacieux en matière de politique étrangère.
Le PCF et les Verts s’insurgent. Logique : à gauche, ils sont encore les derniers à tenter de faire de la politique. À l’UMP, c’est morne plaine. Et au gouvernement, quand Laurent Fabius ne pique pas du nez dans les réunions internationales, c’est encéphalogramme plat. À l’exception, peut-être, de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, qui refuse la « communautarisation » du conflit. Mais, quand la Place Beauvau commence à emprunter le vocabulaire du Bloc identitaire, ça donne une assez bonne idée de l’étendue du marasme.
Après, sachant que l’on ne saurait être à l’abri d’une bonne surprise, reste Dominique de Villepin qui vient de tenter une sortie en répondant aux questions du Parisien, ce vendredi dernier. Avec la préretraite vient le temps des audaces : « D’un côté, Israël vit dans la peur et l’insécurité. De l’autre, les Palestiniens sont un peuple sans terre et sans espoir. Avec une disproportion dans la réaction israélienne que l’on observe par le décompte macabre des victimes : près de 700 tués, en grande majorité civils, côté palestinien ; une trentaine de soldats côté israélien. »
De l’homme ayant prononcé le fracassant discours qu’on sait, dans l’enceinte de l’ONU, en 2003, on aurait pu attendre mieux ; mais au service de la France, le service minimum, c’est toujours mieux que rien.
Pour le reste, l’ancien Premier ministre ne fait rien de moins que de rappeler la voix du bon sens : « Il faut reconnaître la responsabilité des Nations unies dans ce dossier et leur confier un mandat sur la Palestine pour obtenir un processus de paix et aboutir à la création d’un État palestinien. Pour cela, six impératifs. Il faut une administration provisoire sur ce territoire avec le déploiement de Casques bleus. Des zones humanitaires protégées pour que la Palestine retrouve une vie normale. Un dialogue politique interpalestinien qui débouche sur des élections. La relance du processus de paix par une conférence internationale qui doit signer la création de ce nouvel État avec toutes les garanties données à Israël, sur sa sécurité en particulier. L’adhésion de cet État à la Cour pénale internationale, ce qui permettra de sanctionner les crimes contre l’humanité. Et enfin un plan d’aide et de développement économique qui enclencherait un cercle vertueux. C’est la responsabilité des Nations unies. Et qui, mieux que la France, peut porter un tel projet ? »
En gros, les données sont posées. Et les propositions avancées par Dominique de Villepin ne sont pas insensées. D’ailleurs, Élisabeth Lévy ou Alain Finkielkraut, qui ne sont pourtant pas des pro-Palestiniens frénétiques, ne disent finalement pas autre chose. Alors, la France, porte-parole idéal de ce projet de bon sens ? Bonne question, mais notre Président, François Hollande, n’incarne peut-être pas la réponse attendue. Normal, il a mieux à faire : officialisera-t-il sa liaison avec Julie Gayet avant l’automne ? Autre bonne question, car si les feuilles mortes se ramassent à la pelle, il y a aussi des coups de pelle dans la gueule qui se perdent…
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