mardi, 27 octobre 2015
L’ISLAM Une religion de culture médiévale ?
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En 1883, Ernest Renan écrivait (in L’islam et la science) : « L’islam a été libéral, quand il a été faible ; il a été violent, quand il a été fort ». Il tentait alors de combattre les sottises de Jules Michelet qui, par haine pathologique du christianisme, avait fait croire que la culture européenne devait beaucoup au monde musulman.
Renan fut le premier à démontrer que les études philosophiques et scientifiques (médicales ou mathématiques) en terres musulmanes, aux XIe-XIIIe siècles, n’avaient été que des commentaires de textes grecs antiques ou hindous. Ces commentaires avaient été rédigés pour l’essentiel par des Persans, obligés d’utiliser la langue arabe, toute autre langue que celle du prophète étant alors interdite.
Dans tous les pays où des États islamiques se sont implantés depuis le VIIIème siècle, ont été détruits les fondements de la civilisation antérieure (hellénistique, romaine ou persane) : le coût culturel de la conquête musulmane fut énorme. Averroès, Avempace, Ababucer, puis Avicenne eurent de gros ennuis avec les autorités religieuses et n’eurent en pratique aucune postérité en terres islamiques, avant leur redécouverte aux XIXème et XXème siècles. Nombreux furent les poètes et les auteurs mystiques condamnés à mort par l’effet du fanatisme religieux, tel Schrawardî en 1191, sur l’ordre du Kurde Saladin, ou en l’an 922 le soufi al-Halladj et des centaines d’autres soufis crucifiés en la ville de Damas. L’idée même d’une philosophie islamique est une absurdité pour un musulman : toute réflexion métaphysique est superflue, car tout ce qui est utile à l’homme est écrit dans le Coran ou dans les hadîths.
C’est ce que répondit à l’étude de Renan, l’imam Djamal ad-Dîn al-Afghani, dans une lettre publiée par Le Journal des débats le 18 mai 1883 : « Tant que l’humanité existera, la lutte ne cessera entre Dogme et Libre examen, entre Religion et Philosophie… Lutte dans laquelle le triomphe ne sera pas pour la Libre Pensée parce que la raison déplait à la foule ». On a rarement aussi bien argumenté en faveur du fanatisme religieux, qui sait excellemment maintenir les peuples dans l’ignorance et la superstition. L’homme avait quitté son pays, l’Afghanistan, menacé par les empires russe et britannique, et s’était réfugié à Istanbul, où il posa les fondements du panislamisme, devenant le grand ancêtre des fanatiques musulmans des XXe et XXIe siècles.
À ce sectaire, qui mourut en 1897, Renan répliqua par un article intitulé Mahomet et l’origine de l’islamisme, en appelant les élites musulmanes à faire leur Renaissance culturelle, leur conseillant de délaisser la charîa et de dissocier la religion de l’étude des sciences et de la philosophie. « Émanciper le musulman de sa religion est le meilleur service qu’on puisse lui rendre ». Cela reste, de nos jours, un vœu, bon ou impie, au gré de chacun !
09:02 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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