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lundi, 25 janvier 2016

L’Europe face au nouveau type de Djihâd

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Dr Bernard Plouvier

Il est évident que le Coran, qui prêche l’amour mutuel entre fidèles (muslim, en langue arabe), au moins de façon théorique - car son enseignement n’a jamais empêché les assassinats pour raison privée ou pour cause de différend politique, voire ethnique (en Algérie, par exemple) -, prône également la lutte impitoyable contre les apostats (sourate 4) et les infidèles (athées et croyants en un autre dieu). Les sourates 2, 8, 9, 22, 47, 58, 59, 60 et 61 ordonnent à tout muslim en bonne santé de participer à la guerre sainte (ou Djihâd), tandis que d’autres sourates (3 et 10) glorifient la mort au combat des guerriers de l’islam. Nul lecteur du Coran ne peut le nier.

Toutefois, les condamnations du récent terrorisme djihadiste par de nombreux musulmans (pas tous, loin de là, et singulièrement pas par les jeunes voyous qui ravagent tant de quartiers de cités européennes, qui trafiquent, volent et violent dans les zones de non-droit et dans les lieux où ils se sentent en nombre et en force face à des policiers fort peu présents et rarement pugnaces) sont probablement honnêtes et justes.

La lutte pour imposer l’islam là où il n’est pas pratiqué par tous - ce qui définit le domaine de la guerre, Dâr al-Harb, par opposition au domaine de l’islam - est une affaire de combat entre hommes et seuls des lâches osent s’en prendre armés à des hommes désarmés, à des femmes et à des enfants. Dès son origine, l’islam fut une religion d’hommes rudes, mais non de lâches, bien au contraire. C’est une affaire de combat, voire de corps à corps, qui engage physiquement et moralement le guerrier d’Allah, pas une affaire de meurtre.  

Il est exact que les sourates 8 et 47 n’encouragent pas à la clémence envers les vaincus qui refusent de se convertir à l’islam. Le djihadiste peut tuer ses prisonniers, les vendre comme esclaves, prendre tous leurs biens (dont femmes et enfants). Il ne doit y avoir ni compromis avant ou durant le combat, ni bienveillance envers le vaincu infidèle, mais jamais la doctrine de Mahomet n’a encouragé l’assassinat pur et simple d’individus désarmés, si elle autorise les relations sexuelles avec les femmes non-musulmanes, considérées à l’égal d’esclaves… l’actuel comportement des jeunes mâles envoyés en Europe, pour former l’avant-garde de l’islam conquérant, ne surprend que ceux qui n’ont rien compris à la mentalité des djihadistes ni au contexte géopolitique actuel.

Aucune sourate du Coran, aucun des innombrables volumes de hadiths (des commentaires sur le Coran) n’envisagent la participation des femmes au combat, encore moins celle des enfants impubères. Il serait donc absurde, pour un véritable fidèle, d’armer femmes et enfants ou de les envoyer en kamikazes, porteurs de charges d’explosifs, pour tuer à l’aveugle fidèles et infidèles. En outre, cette forme de terrorisme, responsable de morts instantanées, contrevient à l’enseignement coranique qui proclame que tout être humain peut se convertir jusqu’à son dernier instant de vie : le tuer de façon inopinée lui ôte cette ultime chance. À l’évidence, le terrorisme aveugle est opposé à la pure doctrine coranique.

Il en va autrement de certains ulémas et mollahs, infiniment plus agressifs en paroles, tout en se gardant bien de s’exposer eux-mêmes. Quand l’un d’eux est tué, c’est par une action de commando nord-américain ou israélien, voire par l’effet d’un de ces « dommages collatéraux », inhérents aux bombardements de populations civiles.

Il importe de comprendre que les règles du Djihâd ont récemment changé par la volonté d’un homme : Abou Bakr II, autoproclamé calife le 29 juin 2014 et intronisé le 5 juillet suivant dans la grande mosquée de Mossoul, et de ce fait paré du titre de commandeur des croyants.

Un calife est le personnage religieux le plus important de l’islam en sa variété sunnite (qui regroupe plus d’un milliard de fidèles), à condition, bien sûr, d’être reconnu comme tel par les fidèles et surtout par les docteurs de la loi coranique, les très nombreux ulémas. La différence essentielle avec la papauté réside dans l’absence d’élection et même de collège électoral. Le fait même qu’Abou Bakr II n’ait pas été immédiatement réduit en cendres, lors de sa proclamation du 29 juin 2014 et de la cérémonie du 5 juillet, est la meilleure preuve pour ses fidèles qu’il est bien l’envoyé d’Allah, qui l’inspire directement ou par le biais de l’archange Gabriel.

Ibrahim Awad est né en 1971, dans une famille de chorfa (des individus réputés descendre de Mahomet par les femmes). Théologien islamique de la mouvance salafiste irakienne, il a été arrêté par les troupes d’occupation nord-américaines en 2004, détenu quelques mois, puis relâché, étant officiellement considéré comme quantité négligeable. Or, en mai 2010, cette soi-disant nullité succède au premier émir du tout jeune État Islamique du Kurdistan irakien, créé, armé, financé par les émirs et roitelets pétroliers de la péninsule arabique pour détruire leurs ennemis d’Irak et de Syrie et servir d’épine irritative à l’allié trop arrogant des USA.

Dès l’an 2010, Awad ordonne de multiplier les attentats, à la fois contre les chrétiens, les Juifs et les Yézidis (de lointains descendants de Zoroastriens qui refusent tout prosélytisme et pratiquent l’endogamie). De même, il lance l’offensive qui permet à l’État Islamique d’Irak et du Levant de contrôler actuellement le Nord de l’Irak et l’Est de la Syrie, en n’oubliant pas que la très riche zone pétrolifère de Mossoul sert de quartier général à cet État, le pétrole étant commercialisé par des Turcs (de l’entourage intime du Président Erdogan) et en partie acheté par des négociants israéliens !

Depuis 2010, une nouvelle forme de terrorisme djihadiste exerce ses ravages, à la fois en Occident et en terres d’islam (par exemple au Pakistan, en Malaisie et en Indonésie), par décision du calife autoproclamé. Désormais, des musulmans jugés tièdes, voire honorables, sont devenus des cibles d’attentats meurtriers, imprévisibles sauf à infiltrer le quartier général de l’État islamique. Abou-Bakr II a une vision très personnelle du djihad, peu conforme à la pure tradition coranique. Il a réactualisé, vis-à-vis des victimes musulmanes des attentats qu’il commandite, la très cynique phrase d’un prélat français lors de la Croisade des Albigeois : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ».  

La simple honnêteté commande de reconnaître ces faits, tandis qu’une nouvelle guerre religieuse féroce, impitoyable et très stupide, commence à ensanglanter notre continent.

09:27 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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