jeudi, 05 septembre 2019
Tout ça va très mal finir
Par Alain Sanders
D’un côté, l’entre-soi des puissants comme on a pu le mesurer lors du dernier G7. Biarritz en « zone rouge ». Aéroports et gares fermés, zones d’exclusion maritime, rues et avenues coupées ou interdites, habitants contraints à une sorte de couvre- feu... Ce qui a fait dire à un journal du matin (pourtant très Macron-compatible) : « Cette démonstration de puissance prouve, paradoxalement, la faiblesse des États qui ne peuvent plus organiser ces rencontres internationales ailleurs que derrière des barrières anti-émeutes. » C’est vrai : leur problème, c’est le peuple.
De l’autre, pendant que les puissants se claquemurent derrière leurs polices et se gobergent à l’abri du vulgus pecum, les pékins de base abandonnés à toutes les ra- cailles. Au point, par exemple, qu’un maire, incapable de juguler les délinquants qui faisaient régner la terreur dans un immeuble de sa ville, a choisi d’évacuer les résidents pour les reloger ailleurs. Et de laisser la place libre aux voyous ! On ne peut pas mettre des milliers de policiers et de gendarmes pour le pince-fesses de Biarritz et en trouver cinquante pour protéger les sans-dents...
Nous pourrions multiplier les exemples de ce genre ad libitum. Mais cantonnons-nous, pour illustrer notre propos, à cette Bretagne, qui vote si mal et va s’en mordre les doigts, mais qui reste chère à notre cœur.
Ainsi, à Brest, une rixe dans les quartiers de Kerourien et de Pontenezen (il n’y a plus que les quartiers qui portent des noms bretons dans le coin...) a-t-elle vu s’affronter des dizaines de « jeunes ». Façon 9-3. Armés de bâtons, mais pas seulement : une fusillade, façon Marseille pour le coup, a blessé deux lascars. Quelques-uns ont été arrêtés. Et remis dans la nature aussitôt (il n’y a que les jeunes identitaires qui se prennent six mois ferme...). Tous, dont certains originaires – si on peut dire – de Quimper, sont « connus des services de police et de la justice » selon l’expression consacrée.
Commentaire du maire de Brest, François Cuillandre, une véritable engeance, par ailleurs favorable à une législation laxiste sur le cannabis : « Ce sont des affrontements classiques (sic) entre des bandes rivales. » Des bandes de quoi ? Un policier brestois ne cache pas son écœurement : « On peut dire que ça fait plaisir de bosser avec des élus à plat ventre devant la délinquance... »
Quand les racailles de Brest (qui va finir par ressembler à Nantes) ne s’entretuent pas, elles font cramer des voitures. Dans la nuit du 28 au 29 août dernier, des voitures, un camping-car, un scooter sont partis en fumée. Dans le quartier de Bellevue, mais dans d’autres encore dont les noms nous parlent d’une Bretagne qui n’existe plus (i’sont où les chouans, i’sont où ) : Lanredec, Kérinou, Lambézellec. Trois hommes d’origine albanaise, donc pas vraiment apparentés à Cadoudal, ont été arrêtés.
Certains se rassureront, face à ces « faits divers » contre lesquels les cogneurs de Castaner et de l’abominable Nuñez ne font rien (mais on va les activer lors des manifs contre la PMA et la GPA), en se disant que cela se passe dans les villes affligées de quartiers ethniques. Ils ont tort.
A Plouguin, un bourg de 2000 âmes du Finistère Nord, le traditionnel Pardon a été attaqué par une cinquantaine de racailles, des gens « extérieurs à la commune » selon les témoignages des victimes. Badauds insultés, jeunes filles molestées, voitures dégradées, un arbre coupé à la hache (!), etc. Dans le Léon, on parle désormais d’une « tribalisation » de la région à cause de banlieues « à fortes populations extra-européennes ». Et les maires des communes rurales font profil bas.
Mais le principal n’est-il pas que Brigitte Macron (je ne voudrais pas faire mon Bolsonaro, mais elle ressemble de plus en plus à Danielle Mitterrand) puisse aller, sous puissante escorte, se promener dans les rues d’Espelette et d’ailleurs avec ses copines nanties ?
A Villeurbanne, « promenade » aussi, mais à coups de couteau, d’un Afghan musulman et demandeur d’asile. Là, encore, un simple « fait divers ». La preuve, c’est que le lendemain de ce « fait divers », Le Journal du Dimanche a fait sa une sur Macron, portrait à l’appui, sans référence à l’attentat terroriste de Villeurbanne. Comme Le Parisien Dimanche qui, lui, a réservé sa une à Brigitte Macron, là encore avec portrait en majesté, et avec comme accroche pour les articles intérieurs un surréaliste : « Comment s’habillent les ados pour cette rentrée. » Tout ça va très mal finir...
Source : Présent 05/09/2019
12:10 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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