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mercredi, 29 avril 2020

LE JOURNAL DE TV LIBERTÉS (MERCREDI 29 AVRIL)

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Thomas Joly, président du Parti de la France, répond aux questions de Riposte laïque

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Source Riposte laïque cliquez là

Avant d’aborder les questions politiques, une question personnelle : comment se passe, pour vous, le confinement, et comment le vivez-vous ?

Thomas Joly : Je suis chez moi depuis bientôt deux mois avec femme, enfants et animaux de compagnie, je n’ai travaillé que quelques jours de ci de là. J’ai la chance d’habiter une maison assez spacieuse et d’avoir un jardin, ce qui me rend sûrement cette séquestration arbitraire plus supportable que pour quelqu’un coincé tout seul dans un appartement. Donc je le vis plutôt bien même si j’estime que ce confinement est une aberration et qu’il ne réglera rien.

Riposte Laïque : Quel est votre regard sur la situation ahurissante que connaît notre pays, depuis deux mois, et surtout depuis un confinement qui doit durer jusqu’au 11 mai ?

Thomas Joly : La gestion de cette crise sanitaire a révélé, une fois encore, la nullité affligeante des petits bureaucrates émasculés qui sont aux manettes.

Loin d’être la solution, le confinement général fait partie du problème. Il révèle l’impuissance du pouvoir qui tente ainsi de camoufler sa gestion initiale chaotique et idéologique de la crise (comme par exemple son refus de fermer les frontières quand il était encore temps), son imprécision en matière sanitaire, les carences lourdes de conséquences de notre économie nationale en matière industrielle dues aux délocalisations et à la doxa mondialiste, la situation dramatique de notre système hospitalier et, plus généralement, la tiers-mondisation de l’État, le confinement retarde l’immunité collective, impose un contrôle de masse de type soviétique et ruine le pays (effondrement de 8 % du PIB).

Riposte Laïque : Sur la gestion de ce dossier, qu’avez-vous pensé de l’attitude de l’opposition de gauche de Macron, et de celle du camp patriote, ou nationaliste, notamment le Rassemblement national, qui a demandé, dès le début, des mesures que le gouvernement a prises bien plus tard ?

Thomas Joly : Comme souvent, j’ai trouvé l’opposition bien mièvre et peu combative (RN compris). Les opposants au gouvernement qui ont accès aux médias sont soigneusement choisis, à gauche comme à droite, pour jouer un rôle de contradicteur de façade, mais en aucun cas ils ne doivent remettre en cause un Système pourri jusqu’à la moelle. Sous peine de se voir exclu des médias d’État.

De son côté le Parti de la France a dénoncé sans aucune ambiguïté ce confinement de type totalitaire, en particulier pour les petits Blancs, car dans les nombreuses enclaves afro-islamiques, la racaille le brave, depuis le début, dans une impunité quasi totale.

Riposte Laïque : Quel est votre regard sur l’attitude de ce gouvernement, face aux émeutes des quartiers islamisés, et à la pratique du ramadan ?

Thomas Joly : Comme d’habitude, alors que le gouvernement a donné des consignes aux forces de l’ordre pour traquer les Gaulois dans les forêts, sur les plages, dans les montagnes, dans les champs, dans les parcs, etc., parfois à l’aide de drones, d’autres consignes ont été données pour ne surtout pas intervenir dans les banlieues afro-musulmanes qui ont pris pour prétexte, pour s’enflammer une nouvelle fois, l’interpellation musclée d’une racaille par la BAC à Villeneuve-La-Garenne.

Le ramadan a également fait l’objet de directives de complaisance, le préfet des Bouches-du-Rhône, Emmanuel Barbe, est venu rassurer les musulmans de Marseille au micro d’une radio communautaire locale. Il a expliqué que la police n’interviendra pas pour empêcher les voisins de se visiter pour fêter, nuitamment et bruyamment, la rupture du (faux) jeûne. Alors même que le moindre barbecue de Français repéré par des policiers ou gendarmes zélés fait l’objet d’une amende…

Il y a d’ailleurs eu, jusqu’alors, plus de 950 000 amendes distribuées, selon Castaner, aux contrevenants au confinement républicain. Je serai curieux de connaître les territoires où ont été dressés les procès-verbaux ainsi que les origines ethniques des personnes verbalisées. Sachant que le tarif est de 135 € par contravention, je vous laisse faire le calcul de ce que ce racket, qui ressemble étrangement à celui des automobilistes, va rapporter à l’État…

Riposte Laïque : Édouard Philippe a présenté son plan de déconfinement, ce mardi 28 avril. Que demande le Parti de la France ?

Thomas Joly : Comme prévu, l’intervention d’Édouard Philippe a été longue, verbeuse et confuse. La réouverture prématurée des écoles va conduire à des contraintes insupportables et surtout inapplicables. Et tout le reste est du même acabit. Le confinement fut une improvisation, le déconfinement sera hasardeux.

Le Parti de la France demande  depuis le 14 avril :

1 – De procéder rapidement à la mise a disposition de masques de protection pour l’ensemble des Français, masques produits par des entreprises françaises, au besoin par réquisition d’entreprises compétentes ;

2 – De recourir à un usage massif de tests ;

3 – De permettre sur l’ensemble du territoire, y compris en médecine de ville, le traitement par chloroquine de tous les cas avérés au moment de l’apparition des premiers symptômes ;

4 – De procéder à un contrôle drastique et permanent de nos frontières nationales.

Dès lors, rien ne justifiera plus le maintien de la chape de plomb que le régime a abattu sur la Nation.

Le Parti de la France appelle les Français à la responsabilité individuelle et collective. Le port du masque doit être généralisé et les mesures barrières et de distanciation plus respectées que jamais. L’interdiction des grands rassemblements doit être maintenue pour un temps. Mais le confinement général, lui, doit cesser, la vie économique et sociale reprendre, les commerces être rouverts.

Riposte Laïque : Tout le monde parle du jour d’après. Dans le contexte actuel, comment voyez-vous les choses après le déconfinement ?

Thomas Joly : Je crains que le « retour à la normale » prenne énormément de temps. D’une part parce pour l’instant, nous ne sommes toujours pas débarrassés de ce virus aux origines mystérieuses et aux inquiétantes mutations. D’autre part parce que nos gouvernants ont pris goût au contrôle totalitaire des Français. Je crains que, sous le prétexte fallacieux de la « santé publique », l’État pérennise un grand nombre de mesures liberticides ; l’occasion est trop belle, et les Français toujours si naïfs…

Riposte Laïque : Le Parti de la France a-t-il quelques projets à l’étude, dans ce contexte fort difficile ?

Thomas Joly : Le Parti de la France reprendra les activités militantes de terrain dès que ce sera possible. Le grand meeting contre la colonisation migratoire et islamique qui devait avoir lieu le 18 avril prochain est reporté en septembre. La date sera annoncée sous peu.

Tous les 15 jours environ, j’enregistre une vidéo où je réponds aux questions des internautes, j’invite les lecteurs de Riposte Laïque à y participer.

Le Parti de la France réagit également à l’actualité quotidiennement par l’intermédiaire de communiqués, d’articles ou de tweets.

Le site du PdF cliquez ici

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Vers un nouvel ordre mondial. Pour une communauté européenne de destin

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Auteur de nombreux ouvrages et chroniqueur régulier sur le site EuroLibertés, militant depuis toujours du combat nationaliste et européen, Richard Dessens nous apporte aujourd'hui sa contribution à notre enquête sur "l'après crise du coronavirus".

S.N.

Richard Dessens

La globalisation financière du début des années 1980, a reposé sur la déréglementation (disparition dès 1971 du système des parités stables entre les monnaies), puis sur la désintermédiation bancaire, enfin sur le décloisonnement des marchés bancaires. Le trading haute fréquence qui automatise à la nanoseconde les transactions grâce à des algorithmes mathématiques  en a rendu l’application effective.

Cette globalisation financière a entraîné la mondialisation des échanges à tous les niveaux, en faisant passer les préoccupations économiques au second plan, sans parler des impératifs sociaux qui devenaient peu à peu une variable d’ajustement au service des intérêts financiers et non plus économiques. L’économie s’est financiarisée en opérant une distinction effective entre l’économie réelle, celle des qui préoccupe les chefs d’entreprise, et l’économie financière devenue une économie virtuelle dominée exclusivement par le seul profit financier. Cette dichotomie a entraîné une course aux profits déconnectée des réalités de la production des entreprises et de leur développement. Des entreprises saines économiquement ont été détruites parce qu’elles ne versaient pas des dividendes suffisants à des actionnaires attirés exclusivement par un taux de rentabilité de leurs investissements.

Le second effet a touché la célèbre répartition tripartite de Keynes pour lequel la répartition du résultat d’une entreprise devait s’effectuer entre le capital, le travail et l’innovation à parts à peu près égales. La mondialisation a poussé à verser des dividendes de plus en plus importants au capital, au détriment du travail – c’est-à-dire des salaires et de l’emploi - et même de l’innovation. Faute de quoi le capital s’envolait vers d’autres entreprises partout dans un monde avide d’un profit nouveau, facile et permettant l’émergence d’Etats et de financiers sans scrupules.

Le troisième effet consécutif se répartit entre l’effondrement du tissu industriel français, et la délocalisation d’une autre partie de la production vers ces Etats émergents et/ou aux exigences sociales et fiscales très faibles.

Les bienfaits de la mondialisation se sont faits principalement aux dépends de l’Europe qui s’est dépouillée de toute indépendance vitale dans une interpénétration des économies qui livrait au reste du monde ses productions essentielles, en lui laissant l’illusion de conserver son ingénierie, ses avancées technologiques et sa puissance financière. Dans le même temps la population du globe doublait en cinquante ans, poursuivant sa folle expansion au rythme de 80 millions d’humains supplémentaires tous les ans, grâce aux bienfaits économiques à tout prix de la mondialisation, et en massacrant ce qui restait de la Nature et de ses possibilités vitales.

En outre, la mondialisation renforçait l’idée posée par la DUDH de 1948 d’une race humaine globale, sans frontières illusoires entre des hommes sans distinction et uniformisables dans toutes les dimensions, en faisant table rase de tous leurs passés et de toutes leurs Histoires. La mixité, le cosmopolitisme, le brassage institutionnalisé devenaient la pensée évidemment dominante et le but suprême à atteindre.

Le grand vainqueur de cette folle mondialisation est sans conteste la Chine, les économies des autres pays dits émergents restant très fragiles et toujours incertaines, portées par des intérêts financiers fluctuants. Mais la Chine, usine du monde, riche aussi de ses devises considérables, infiltrée dans toutes les grandes organisations internationales, avide de revanche sur ses faiblesses passées, forte de son milliard et demi d’habitants, a profité dans de grandes proportions des effets d’une mondialisation dont elle est devenue une pièce majeure et inquiétante pour le futur.

En-dehors de l’indépendance de l’Europe, la grande perdante de la mondialisation est l’Afrique, abandonnée à sa surpopulation galopante, aux mutations climatiques, à sa pauvreté et à son désordre endémiques, mais dont la capacité migratoire est très inquiétante pour l’avenir de l’Europe notamment. L’Afrique n’étant pas un marché suffisamment fructueux de consommateurs potentiels, elle n’intéresse pas la mondialisation. Seul son sous-sol attire des investisseurs avides de nouveaux et faciles profits supplémentaires.

*   *.  *

La remise en cause d’un tel ordre international, qui n’est que l’organisation d’un grand désordre humain au profit de seuls intérêts financiers de quelques-uns,  était jusqu’alors interdite par l’idéologie dominante qui se contentait de promettre quelques calages à la marge pour calmer la colère grandissante de peuples inquiets en Occident. Il a fallu l’arrivée d’un virus pour découvrir une partie des dégâts de la mondialisation, avec un étonnement d’une naïveté renversante. Tant qu’un malheur n’est pas effectivement arrivé, les grands esprits progressistes en nient toujours la possibilité, rejetant les dénonciateurs de la mondialisation dans l’obscurantisme. Et lorsque le danger sera passé, on retournera à ses anciennes passions idéologiques, en pire peut-être, sans rien changer de systémique à l’ordre ancien.

Pourtant la mondialisation n’est pas une écrite dans le marbre d’une Vérité divine. Le retour à des économies de proximité, même relative au niveau européen, des « économies de la vie » ; le rétablissement de l’efficience des identités et des valeurs des peuples ; la reconnaissance effective des différences ; la volonté de réintégrer l’Homme dans la Nature, non pour lui-même mais pour sauver d’abord la Nature ; le réveil décisionnaire des peuples jusqu’alors anesthésiés par les discours idéologiques et la surconsommation ; l’arrêt de la déification de l’être humain ; sont autant d’éléments qui permettraient de changer l’ordre des choses censé être acquis pour toujours.

Par ailleurs la maîtrise du monde par deux Blocs n’a jamais pu perdurer (Bloc Est/Ouest ; Bloc USA/Chine). La réponse repose dans un monde multipolaire, plus atomisé, qui diminue les risques conflictuels majeurs et permet une relative autonomie des uns par rapport aux autres. Mais ce monde multipolaire passe par la disparition d’un certain nombre d’Etats – notamment en Europe mais pas seulement - au profit d’entités plus larges et aptes à constituer des pôles homogènes et puissants qui s’équilibrent.

Révolutionnaire ? Utopique ? Irréalisable ? Ou au contraire nécessaire pour éviter de gigantesques cataclysmes ravageurs de toute nature?

Le premier problème qui se pose est celui des élites occidentales – politiques et médiatiques notamment - qui verrouillent tout un système de pensée entraînant une adhésion d’une majorité des peuples, au prix de discours, d’informations et de communication massifs. Cette mise en coupe réglée très sophistiquée empêche de répandre d’autres propositions dont les élites ne veulent pas. C’est cette sorte d’impasse terrible qui a contribué à fabriquer le terrorisme apparu en même temps d’ailleurs que les premiers effets notables de la mondialisation. Terrorisme islamiste certes, au prétexte religieux, mais qui traduit aussi une volonté farouche de conserver une identité forte contre l’aseptisation mondialiste.

Si l’on exclut bien sûr cette méthode, tout changement passe par une véritable et durable rébellion populaire par les voies démocratiques. Il ne semble pas à ce jour que les peuples de l’Europe y soit prêts. C’est le second problème auquel un vrai changement systémique se heurte. Car ce sont bien les peuples qui sont aussi, et même surtout dans nos démocraties, les consommateurs de productions aux profits ravageurs pour les élites financières du monde. Des modifications de comportements de consommation pourraient porter des coups terribles à ceux qui ont organisé la mondialisation. Là encore, il faudrait une révolution des esprits, une vision d’un intérêt général supérieur à l’égoïsme individualiste, une redécouverte d’autres valeurs, pour infléchir un processus d’enfants gâtés par lequel les élites ont asservi les peuples.

Le fait est qu’un nouvel ordre mondial doit passer par le politique qui reprendrait ses droits sur la toute-puissance économico-financière. C’est la question centrale pour qu’un ordre nouveau puisse s’instaurer. La prise de pouvoir des financiers sur le monde est à l’origine de la mise en œuvre de la mondialisation. Seule une forte volonté politique soutenue par les peuples peut inverser la tendance actuelle.

Tous ces points sont incontournables pour tenter de redessiner un nouvel ordre mondial qui reste une chimère sans la chute de ces barrières idéologiques.

Le rétablissement d’une souveraineté européenne sur ses besoins majeurs – économie de la vie- est une première nécessité préalable, même au prix d’un renchérissement de la production, mais au bénéfice des exigences naturelles. Mais la proposition entraîne immédiatement un nouveau problème : celui de la réorganisation du continent européen débarrassé des miasmes de l’Union Européenne, qu’il serait trop long de développer ici. Mais une Europe de près de 500 millions d’habitants doit pouvoir être autonome et autosuffisante. Une quasi autarcie à un tel niveau est parfaitement envisageable dans la variété de l’espace européen prolongé peut-être jusqu’à l’Oural.

De la même manière, l’ordre mondial peut également se remodeler et se recentrer par continents ou sous-continents : l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Afrique. L’Asie pose un problème dans la compétition entre le Japon en déclin et la Chine expansionniste pour un partage de zones autonomes dans la région Asie/Pacifique. Reste la question russe, véritable continent eurasiatique, trait d’union entre l’Europe et l’Asie, qui doit lier son destin à celui d’une Europe nouvelle dans ses échanges comme dans ses impératifs sécuritaires. Il y a ici une communauté de destin entre l’Europe et la Russie.

Cette « infra-mondialisation » régionale est déjà timidement mise en œuvre mais doit s’amplifier largement sur les bases assumées identitaires pour créer des zones aux intérêts et histoire distincts, en redéployant les particularités et les spécificités de chacune de ces grandes zones. La difficulté réside là encore dans la position chinoise qui, elle, repose déjà sur une forte identité à laquelle elle n’a jamais renoncé – et ne renoncera jamais - contrairement aux abandons d’identités de l’Europe honteuse, et seule dans ce cas, de sa culture. Le mastodonte chinois, dans tous ces domaines, a acquis une avance considérable sur le reste du monde développé.

Un monde régionalisé n’exclut pas des échanges économiques, mais favorise une mixité culturelle et des populations, à l’intérieur de chaque zone en limitant un cosmopolitisme effréné et mortifère pour chaque grande communauté. Il y a un enjeu majeur dans la séparation des échanges économiques d’une part, et culturels et identitaires d’autre part.

Les économies actuelles sauront parfaitement s’adapter, comme elles l’ont toujours fait au fil de l’Histoire,  à un new deal de la postmodernité du monde. Les firmes multinationales, monstres américains ou chinois devront se recalibrer en fonction d’une nouvelle conception des échanges et de la consommation. Une modification des systèmes monétaire, financier et économique est toujours réalisable lorsque les volontés populaires et politiques l’exigent. Un système n’est jamais unique ni figé, l’Histoire le montre depuis toujours.

Au contraire, les débuts de siècles sont très souvent des passages révolutionnaires de fin de monde ancien: 1314, mort de Philippe le Bel et début d’un siècle de troubles majeurs (grande Peste, guerre de cent ans…) ; 1430, Jeanne d’Arc et libération de la France, début d’une ère nouvelle ; début XVIe : exploitation du Nouveau Monde, révolution économique ; 1715, mort de Louis XIV et changement de monde ; 1815 : fin du règne napoléonien, révolution culturelle et industrielle ; 1918 : fin de la Grande Guerre et du bouillonnement du XIXe siècle, bouleversements mondiaux majeurs, Révolution bolchévique, capitalisme débridé aboutissant à la Crise de 1929. Les vingt premières années de tous les siècles sont toujours marquées de grands bouleversements que personne n’avait jamais prévus ni voulus.

Le nôtre aussi.

Les livres de Richard Dessens cliquez ici

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La révolution est dans l’assiette

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Par Périco Légasse*

Aors que l’agriculture paysanne se met en ordre de bataille pour maintenir et renforcer les circuits courts malgré le confinement, que des élus, des associations de consommateurs, des citoyens engagés se démènent pour développer des réseaux de proximité, notamment avec l’installation de drives paysans, permettant aux Français d’accéder à des aliments de qualité tout en soutenant les producteurs émérites durant cette période de crise, une autre France, souvent la même à l’heure de la débâcle, se précipite vers les fast-foods ayant rouvert leur vente à emporter. Files interminables, malgré l’attente, pour arracher un petit paquet de merde saturé de sucres et de gras insalubres. Les scènes font frémir en ce sens que, quoi qu’il arrive, les addictions de masse vers la mal- bouffe semblent inscrites dans certains gènes sociétaux.

Tout continue donc comme avant... Les plus pessimistes considèrent en effet qu’au-delà des promesses politiques et des serments philosophiques, une fois l’ouragan calmé et quelques gestes symboliques concédés en guise de B.A., les vieux réflexes reprendront vite le dessus. Ni Wall Street ni les Gafam ne se laisseront si facilement déposséder des outils du profit néolibéral globalisé. Comptons sur leurs séides et leurs satrapes pour veiller au grain.

Il n’y a pourtant pas d’alternative – pour le coup, la formule est à reprendre dans une approche humaniste – si l’on veut sauver cette planète. Il faut repenser notre façon de consommer ou nous courons au chaos. Considérons que les dégâts collatéraux de cette pandémie ne sont qu’une première et gentille alerte au vu de la prochaine épreuve. Tous les indicateurs signalent que l’acte alimentaire est au cœur de cette révolution salvatrice.

Soulèvement alimentaire

Dans son ouvrage Pour une révolution délicieuse, le cuisinier Olivier Roellinger décrypte l’ampleur du fléau et en appelle à une sorte de soulèvement alimentaire si nos gouvernants se dérobent. Conscient de la tragédie en cours face à une pandémie d’obésité qui concerne 35 % des enfants et avec un Français sur deux en surpoids, et les risques corollaires de diabète, de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de dépressions, le chef de Cancale se lamente que la France soit le pays où les enseignes de fast-foods réalisent leurs meilleurs scores financiers, que l’agriculture intensive représente, dans le monde, 30 % des gaz à effet de serre, que 75 % de la biodiversité ait disparu en Europe en cinquante ans, que chaque jour, un agriculteur se suicide dans notre pays, que 95 % des prises de poissons soient réalisées par 5 % des pêcheurs, que 30 % des terres arables soient asphyxiées par des intrants chimiques trop violents, que les valeurs nutritives des légumes et des fruits aient chuté de plus de 60 % en quarante ans, etc.

Après cet impitoyable inventaire et pour éviter le chaos, Olivier Roellinger propose la création d’un cercle vertueux, consenti et partagé, une initiative citoyenne solidaire qui permettrait au consomateur de reprendre son destin alimentaire en main en s’émancipant, autant que faire se peut et là où la solution existe, de tout ce que les lobbies industriels et distributeurs, avec leurs alliés de la finance, ont installé depuis des décennies pour aliéner le marché.

Les ravages économiques et sociaux du Covid-19 sont en train d’éveiller les consciences, encore faut-il savoir saisir la balle au bond. Il y a donc urgence à réunir de nouveaux états généraux de l’alimentation en évitant les mensonges et les duperies de ceux de 2017, et d’obtenir du pouvoir, avec le soutien de toutes les énergies concernées, de véritables mesures et résolutions nous permettant de sortir de l’impasse. La vraie révolution commence dans l’assiette.

Périco Légasse est critique gastronomique à Marianne. Il est un ardent défenseur d’une France enracinée, des paysans et des produits du terroir. Il anime une émission sur Public Sénat : Manger, c'est voter.

Source : Marianne 30/04/2020

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Macron demande l’annulation de la dette de l’Afrique !

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par Bernard Lugan*

Le président Macron appelle à effacer la dette africaine, étape selon lui « indispensable pour aider le continent africain à travers la crise du coronavirus ». Les PME, les TPE, les professions libérales et les commerçants français qui vont, eux, devoir rembourser  les emprunts qu’ils vont être contraints de faire pour tenter de survivre, apprécieront !

Trois remarques :

1) Si une telle mesure était réellement prise pour aider l’Afrique à lutter contre la pandémie, l’on pourrait la juger comme légitime. Mais, au moment où cette unilatérale proposition présidentielle était faite, et fort heureusement, le continent africain était quasiment épargné par le coronavirus.

2) Depuis des décennies, les pays "riches" ne cessent de consentir à l’Afrique des allègements et des suppressions de dette. Au début des années 2000, les PPTE (Pays pauvres très endettés) ont ainsi bénéficié de considérables remises par les créanciers bilatéraux. Or, à peine sauvés du gouffre de l’endettement, ils y ont replongé...

3) En plus des remises de dette, l’Afrique engloutit année après année, des sommes colossales versées au titre de l'APD (Aide pour le Développement). De 1960 à 2018, le continent a ainsi reçu en dons, au seul titre de l'APD, près de 2000 milliards de dollars (pour une dette d’environ 400 milliards de dollars dont entre 180 et 200 milliards de dollars de dette chinoise), soit en moyenne 35 milliards de dollars par an.

En dollars constants, le continent a donc reçu plusieurs dizaines de fois plus que l’Europe du lendemain de la guerre avec le plan Marshall. Or, ces prêts, ces allègements de dette, ces aides et ces dons n’ont servi à rien car, en plus de sa suicidaire démographie, le continent est paralysé par son immobilisme. En effet, en dehors du don de la nature constitué par le pétrole et les minerais contenus dans son sous-sol, l’Afrique ne produit rien, sa part de la valeur ajoutée mondiale dans l’industrie manufacturière est en effet de moins de 2% dont les 9/10e sont réalisés par deux pays sur 52, l’Afrique du Sud et l’Egypte…

L’annulation de la dette proposée par le président Macron ne changera donc rien à cet état des lieux. D'autant plus que la Chine, prédatrice souriante, est désormais à la manœuvre. Mue par le seul moteur du profit, elle endette chaque jour un peu plus le continent à travers des prêts généreusement octroyés.

Ces derniers font replonger les pays bénéficiaires dans la spirale de l’endettement dont ils commençaient tout juste à sortir après les considérables allègements consentis dans les années 2000 aux PPTE par les Occidentaux. Comme ces prêts ne pourront jamais être remboursés, Pékin va mettre la main sur les grandes infrastructures données en garantie par ses débiteurs. Ainsi en Zambie où le gouvernement, après avoir été contraint de céder à la Chine la ZNBC, la société radio-télévision, s’est vu contraint d’engager des discussions de cession concernant l’aéroport de Lusaka et la ZESCO, la société  nationale d’électricité.

Morale de l’histoire : quand la Chine endette l’Afrique, la France propose de renoncer à sa propre créance…

* Lugan est un spécialiste reconnu de l'Afrique et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet.

Source : le blog de Bernard Lugan cliquez ici

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