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jeudi, 30 avril 2020

Le JOURNAL DE TV LIBERTÉS (JEUDI 30 AVRIL)

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REVUE DE PRESSE : « Nous entrons dans une nouvelle guerre froide qui pourrait marquer notre sortie de l’histoire »

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La pandémie révèle des évolutions profondes du système international que les Occidentaux ont souvent été tentés d’ignorer, analyse le haut fonctionnaire Pierre-Henri d’Argenson. Seules une politique de puissance et une vision réaliste des enjeux mondiaux permettront selon lui à l’Europe d’éviter la marginalisation stratégique.

Par Pierre-Henri d'Argenson
 
Il est rare que l’on puisse tirer les enseignements d’une crise lorsque l’on est au milieu de celle-ci. Les grands bouleversements intervenus depuis la fin de la guerre froide n’ont ainsi pas toujours été déchiffrables au moment où ils se sont produits, sans doute parce qu’ils appartenaient à une ère de transition accouchant d’un monde nouveau qui se présente aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, sous une lumière crue. La pandémie, en effet, agit comme un révélateur de tendances certes perçues par notre intellect, mais qui n’avaient pas suffisamment frappé notre imagination pour modifier nos représentations du monde. Or désormais le monde est nu, et nous n’avons pas d’autre choix que d’abandonner nos coupables pudeurs pour regarder la vérité géopolitique qu’il nous donne à voir, et les conséquences que nous devrons rapidement en tirer pour y survivre en hommes libres.
 
Nous ne croirons plus à l’article de la doxa mondialiste qui prétend que tout le monde est chez soi partout.

Examinons les faits. Trois choses absolument frappantes se sont produites durant la crise. La première, c’est qu’aux premières alertes, chacun est rentré chez soi, dans son pays. Du jour au lendemain, les touristes sont passés du statut d’heureux voyageurs nomades à celui d’étrangers indésirables, parfois objets de comportements hostiles de la part des populations locales. La mondialisation heureuse venait de tomber le masque. Les citoyens du monde se sont évaporés. Le touriste, l’étudiant, l’homme d’affaires sont redevenus, chez les autres, ce qu’ils ont toujours été : des étrangers. Bien sûr, lorsque la crise sera passée, la circulation des biens et des personnes reprendra son cours, mais nous ne croirons plus, en particulier nous les Européens à qui l’on a enjoint de « s’ouvrir » toujours plus, à l’article fondateur de la doxa mondialiste qui prétendait que tout le monde est chez soi partout.

Le deuxième fait frappant est la quasi-absence de solidarité internationale dans la crise. Le virus, pas plus aujourd’hui que dans le passé, n’a été traité comme un ennemi commun de l’humanité. Chaque État a mis en œuvre sa stratégie propre, sans se coordonner avec les autres, sans faire appel aux organisations régionales et sans trêve des ambitions géopolitiques. Lorsque des aides ont été consenties, c’est avec des arrière-pensées si voyantes que leurs bénéfices pour l’amitié entre les peuples en ont été annulés. Cette compartimentation nationale de la lutte contre le virus oblige les élites européennes à admettre ce qu’elles récusent depuis des décennies: la nation reste la brique fondamentale de la société mondiale.

La Chine est le seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté de détrôner les États-Unis et l’Occident de leur place de leader mondial

Le troisième fait marquant est la cristallisation des tensions géopolitiques entre la Chine et l’Occident, qui dessinent les contours d’une nouvelle guerre froide structurée par l’axe Chine-États-Unis. Privé de son antagonisme idéologique, le monde issu de la chute de l’URSS avait restauré les clivages civilisationnels dans un monde multipolaire dominé par les États-Unis. La nouveauté, mise en lumière par la crise actuelle, est l’émergence de la Chine comme seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté affichée de détrôner les États-Unis, et l’Occident au sens large, de leur place de leader mondial. C’est donc autour de ce clivage que les relations internationales vont désormais s’organiser. La grande politique des alliances, tombée en désuétude avec la prolifération des organisations internationales et l’illusion d’un grand marché global post-national, est appelée à revenir au premier plan. L’Europe est la plus mal armée pour y prendre sa part compte tenu du déclin organisé de sa culture stratégique et de sa réticence à accepter que l’interconnexion croissante des sociétés humaines, envisagée seulement comme un facteur de paix, puisse aussi nourrir les guerres informationnelles, les clivages identitaires et les agressions commerciales. L’idée de «doux commerce» répandue par les courants libéraux depuis le XIXe siècle a vécu.

L'Europe est aujourd'hui devenue la zone tampon de l'affrontement entre la Chine et les Etats-Unis

Dans l’affrontement titanesque qui s’annonce entre les États-Unis, puissance menacée, et la Chine, puissance ascendante, affrontement porteur d’un risque de guerre comme l’a montré Graham Allison dans son ouvrage Vers la guerre (Odile Jacob, 2019), l’Europe se trouve, comme elle l’a été durant la guerre froide, le centre des enjeux. Un coup d’œil à la carte des flux économiques mondiaux permet de comprendre que, loin d’être périphérique, l’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Cela peut expliquer que le «pivot» annoncé par Barack Obama vers la zone indo-pacifique n’ait pas eu l’envergure annoncée, contrairement au projet de «nouvelle route de la Soie» poursuivi par la Chine, avec pour but la domination du continent eurasiatique. L’exposition médiatique des ambitions chinoises oblige les dirigeants occidentaux à affronter les réalités désagréables jusque-là repoussées sous le tapis. C’est notamment le cas de l’Europe: si elle poursuit sa trajectoire, sans révision de son modèle économique de transfert à l’Asie de son industrie, d’ouverture commerciale asymétrique et de financement à crédit de sa consommation par l’épargne chinoise, l’Européen de 2030 (plutôt celui du Sud, dont le Français) travaillera à bas coût pour un groupe chinois, sera surveillé par des technologies chinoises et des logiciels américains, consommera encore plus de sous-culture américaine, n’aura plus qu’un accès payant à la santé, et aura perdu sa liberté. La crise grecque de 2010, qui a vu ce pays traité comme un pays en développement, en donne un avant-goût. Le coronavirus arrache tous les masques.

L’Europe doit se recentrer sur son marché intérieur.

Dans cette nouvelle configuration, que peut, que doit faire l’Europe pour conserver la maîtrise de son destin ? Trois actions me paraissent urgentes et déterminantes. La première est de recentrer l’Europe sur son marché intérieur. Cela concerne tout d’abord la demande, qui doit être orientée, par la voie dirigiste si besoin, vers les circuits courts et la production locale. Il serait aberrant que nos vastes plans de relance soient, comme après 2008, absorbés par des importations ne créant aucune valeur ajoutée sur le sol français et européen. Cela suppose de se doter de protections tarifaires et normatives actuellement vidées de leur portée par les accords de libre commerce peu réciprocitaires négociés par la Commission européenne et d’une politique de soutien à l’industrie impossible dans le cadre européen actuel, qui a au contraire montré, en ouvrant, en pleine pandémie, de nouveaux chapitres de l’élargissement à l’Albanie et à la Macédoine du Nord, en signant un traité de libre-échange avec le Vietnam, ou encore en sanctionnant les aides d’État, que sa vision des choses était diamétralement inverse. Cette réorientation sera toutefois sans effet si la politique d’offre ne suit pas, et son principal frein, en France, est le niveau excessif des prélèvements obligatoires, qui pèsent sur une partie de plus en plus restreinte et asphyxiée de la population et du tissu productif. Il serait intéressant de demander aux paysans chinois ce qu’ils ont pensé de l’appel du ministre de l’agriculture français pour trouver 200 000 volontaires pour les travaux des champs, en remplacement des travailleurs saisonniers, dans un pays qui compte près de 2 millions de bénéficiaires du RSA.

La seconde action concerne la maîtrise des frontières physiques, et la crise a justement montré qu’elle était parfaitement réalisable. Il n’est nul besoin d’insister sur la déstabilisation des sociétés européennes induite par des décennies d’immigration incontrôlée et instrumentalisée par de nombreux États, la Turquie en dernier lieu. Si rien n’est fait, il faut s’attendre à l’installation d’un état de fracturation permanente au sein d’une Europe connaissant successivement le destin de l’Autriche-Hongrie, de la Yougoslavie puis du Liban, débouchant sur une partition politique croissante, notamment avec les pays de l’Est. Aucune politique de puissance n’est possible lorsque l’on est miné par des dissensions internes irréconciliables, l’histoire montrant que l’éclatement était invariablement au bout du chemin.
 
Si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe

La troisième action consiste à ressouder le bloc de l’Ouest sur une base plus équilibrée avec les États-Unis, mais non tournée contre la Russie. La paix n’a jamais été possible sans une conscience claire des rapports de force sur la scène internationale et la volonté de les assumer. S’affaiblir, c’est inciter l’adversaire à frapper. Or l’Ouest apparaît plus divisé que jamais, ce qui est sa principale faiblesse. Il y a là un enjeu civilisationnel qui n’est pas correctement perçu par l’Europe et les États-Unis, alors qu’il l’est, grand paradoxe, de ses rivaux. La balle est bien sûr largement dans le camp des États-Unis, dont le traitement de l’Europe comme marche de l’Empire assignée à l’absorption des charges russes et moyen-orientales pouvait se justifier tant qu’ils étaient la seule superpuissance. Mais comme pour l’empire romain, la désagrégation des marches ne peut qu’annoncer la chute de l’empire lui-même. Un effondrement européen laisserait en tout cas les États-Unis très exposés au géant chinois et à ses obligés. Passer d’une logique de protectorat à une stratégie d’alliance implique, il est vrai, une révolution de la pensée stratégique américaine, dont le renoncement avec ses alliés au privilège d’extraterritorialité de son droit, véritable tribut qui mine ses relations bilatérales (comment apprécier un allié ayant infligé aux entreprises françaises plus de 13 milliards de dollars d’amendes sur ce fondement depuis 2010 ?). Mais si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe. Autrement, cette dernière ira chercher son intérêt dans d’improbables compromissions tactiques avec ses pires concurrents.

Cette crise nous offre peut-être une occasion d’échapper à la décomposition poursuivie depuis quelques décennies

La crise du coronavirus, en dépit des nombreux appels à l’émergence d’un « monde d’après », ne changera pas, dans l’immédiat, la physionomie des relations internationales et de nos modes de vie. En revanche, au-delà du drame humain dont elle est porteuse, elle offre peut-être une occasion à la France et à l’Europe, en abrogeant pour de bon le récit de la mondialisation heureuse et en les plaçant devant la brutalité du monde, d’échapper à la trajectoire de décomposition poursuivie avec assiduité depuis maintenant quelques décennies. Mais son enseignement le plus « disruptif », et certainement le plus subversif pour les dirigeants actuels, est d’avoir prouvé que la volonté politique pouvait, en quelques jours, rendre possible ce que l’on prétendait impossible, de la même manière qu’on jugeait inenvisageable il y a peu le départ d’un membre majeur de l’Union européenne. Le niveau de tolérance pour l’immobilisme risque donc, après le déconfinement, de dangereusement se réduire.

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Xavier Raufer fait l'état des banlieues

Source Sputnik via Terre & peuple cliquez là

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14:36 Publié dans TV SYNTHESE | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Durant la pandémie, la mondialisation se poursuit !

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Lorsque l'on veut savoir ce qui se passe en Europe du côté des nationalistes et des identitaires, c'est simple. Il suffit de consulter l'excellent site animé depuis près de douze ans par notre ami Lionel Baland cliquez ici. Chaque jour ce Liégeois à qui rien n'échappe dans le milieu au niveau de notre continent nous livre en effet l'essentiel de ses recherches.

Régulièrement, il donne aussi des articles à notre revue Synthèse nationale ainsi qu'au site EuroLibertés. Il nous expose dans ce nouveau volet de notre enquête sont point de vue sur la crise actuelle.

S.N.  

Lionel Baland

La mondialisation ultralibérale et la personne qui la symbolise, George Soros (né en 1930), spéculateur, mais surtout militant politique utilisant une partie de sa colossale fortune afin de réaliser son rêve messianique inspiré par le philosophe - théoricien de la société ouverte - Karl Popper (1902-1994), ne peut à long terme qu’être un échec, car elle résulte d’une croyance non-conforme à la réalité humaine visant à réaliser sur terre un « paradis » de la consommation au sein duquel l’homme ne sera plus impliqué dans des conflits et n’aura plus comme but ultime que de produire et de consommer.

La théorie de la fin de l’histoire nous est une nouvelle fois servie. Alors qu’Alexandre Kojève (1902-1968) l’avait vue au travers de l’avènement d’une société sans classes, elle avait été mise au goût du jour par Francis Fukuyama (né en 1952) dans sa version libérale : à la suite de la disparition des dictatures militaires du sud de l’Europe et d’Amérique du Sud et du communisme, la démocratie libérale et l'économie de marché ne sont plus entravées. Cette thèse contenue dans son ouvrage, paru en 1992, La Fin de l'histoire et le Dernier Homme avait été réfutée par les événements historiques survenus ensuite, des guerres de démembrement de la Yougoslavie aux attentats du 11 septembre 2001. Pourtant la revoilà, sous la même forme idéologique, mais cette fois accompagnée de changements technologiques majeurs la rendant plus virulente et tendant à réduire le globe à un village planétaire.

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla et Uber), les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) et autres géants du Web, détruisant de nombreux commerces locaux, de nombreux producteurs régionaux et concurrençant même fortement les grandes surfaces, sont les vecteurs de cette nouvelle éruption amplifiée du mondialisme.

La mondialisation actuelle étant libérale, elle est comme cette dernière de gauche antisociale. De gauche, car progressiste, par opposition à la droite conservatrice. Cette situation nous renvoie au XIXe siècle, époque à laquelle les paysans, leurs femmes et leurs enfants étaient poussés au travail, dans des conditions abominables, au sein des usines et des mines, au nom du progrès ; les libéraux de l’époque étant favorables à ces évolutions et la droite conservatrice et catholique s’y opposant au nom de la préservation des liens traditionnels.

Que faire ?

Que le virus disparaisse de lui-même, qu’il soit terrassé par la médecine ou que nous devions créer des aménagements afin de vivre avec lui ne change pas sur le long terme la situation.

La crise virale n’étant pas solutionnée, connaître son impact économique est difficile : une crise économique comme celle qui a suivi les événements de 2008 n’atteindra probablement pas fondamentalement, à longue échéance, le système – bien que la crise de 2008 ait conduit en partie au Brexit et à l’élection de Donald Trump –. Seule une crise économique gravissime peut éventuellement mener à de fortes agitations et à une déstabilisation du système politique, voire de la société. Cette éventualité est, pour le moment, peu probable.

La donne n’est donc pas fondamentalement modifiée. Quelques mesures phares seront prises – stocks stratégiques et production nationale de masques, de produits désinfectant, de tests, … –, mais le système poursuivra sa route mondialiste et la population n’aspirera qu’à tourner au plus vite la page de ce qui ne lui apparaîtra que comme un incident de parcours.

La France continuera sa descente aux enfers, la France périphérique son appauvrissement et sa tiers-mondisation, la protection sociale et l’État leur affaiblissement.

La couche boboïsée de la population, qui pense à tort ou à raison être la grande bénéficiaire de la mondialisation et dont les intérêts sont parallèles à ceux de la haute-finance internationale, chantera encore les louanges de la globalisation.

Mais les mondialistes n’attendent pas la fin de la pandémie et poursuivent leur œuvre durant celle-ci, tout en étant contraints par les faits de recourir très temporairement à des mesures prônées depuis toujours par les nationalistes. Dès que possible, ces dispositions seront démantelées et les globalistes continueront leur politique mortifère et catastrophique … jusqu’à la prochaine crise.

Quant au système politique en place, ayant une fois de plus échoué à gérer correctement la situation, il surmontera sa débâcle et tentera de se maintenir en augmentant encore la dose de conditionnement idéologique de la population via les médias et l’enseignement.

En clair, rien n’a vraiment changé et le combat des patriotes se poursuit !

Comme l’a écrit, à propos de la Seconde Guerre mondiale, l’as de l’aviation Pierre Clostermann dans son ouvrage Le Grand cirque : « On en reparlera en famille quelques jours encore. […] La pluie et l’oubli en effaceront vite les traces. » (1) … Sauf pour ceux dont un proche est décédé lors de la crise du coronavirus à cause de l’incurie du pouvoir.

Notes :

(1) Pierre Clostermann, Le grand cirque. Mémoires d’un pilote de chasse FFL dans la RAF, Flammarion, 1948, p. 405.

13:03 Publié dans Notre enquête sur l'après mondialisme | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Des nouvelles (rassurantes) de Christian Bouchet

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Nous l'avions appris à la fin du mois de mars, notre confère, camarade et ami Christian Bouchet, directeur des Editions nantaises Ars Magna, présentes chaque année à nos journées nationalistes et identitaires, était hospitalisé dans un état très grave en raison du Coronavirus. De nombreux lecteurs de Synthèse nationale, inquiets, nous ont interrogés régulièrement sur l'évolution de sa maladie mais nous n'étions pas en mesure de les informer.  

Bonne nouvelle, nous sommes rassurés ! Depuis hier, Christian est sorti de l'hôpital et nous nous en réjouissons tous. Certes, il devra se reposer mais nous espérons le revoir bientôt à nos côtés. Nous lui souhaitons tous un prompt rétablissement.

R.H.

13:02 Publié dans Informations nationales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

« Pour la Troisième Voie solidariste » disponible en espagnol

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par Bastien Valorgues

À l’occasion de cette traduction, Georges Feltin-Tracol a revu, enrichi et corrigé les textes. Il en aussi modifié l’agencement. Ceux-ci sont désormais regroupés autour d’un thème commun dans cinq parties différentes : « Après le Bastion social », « Un autre socialisme », « Pour le solidarisme », « Sur la troisième voie » et « En entreprise ». Inexistante dans l’original français, cette répartition donne au livre un ton plus incisif qui, ajouté à la somme historique qu’il représente, propose un vaste panorama d’idées politiques, sociales et économiques anti-conformistes majeures.

Le lecteur hispanophone découvre ainsi le gaullisme de gauche, la troisième voie défendue par Bruno Mégret alors délégué général du Front national, l’ergonisme de Jacob Sher révélé par Robert Steuckers dans les revues Orientations et Vouloir, l’histoire tourmentée des solidaristes russes du NTS, les essais de Serge Ayoub de relancer une troisième voie sociale et nationale, la vision du socialisme chez Jean Mabire ou le point de vue percutant de Philippe Schleiter sur le monde de l’entreprise. L’aventure du Bastion social, trop tôt interrompue par un assassinat légal (un gouvernement d’amateurs a prononcé sa dissolution), y tient une large part.

Juan Antonio Llopart a en effet tenu que le lecteur des éditions Fides connaisse cette expérience étonnante qui se rapproche des initiatives nationalistes-révolutionnaires du Hogar social espagnol. Inspirées par le précédent CasaPound – Italie, leurs actions non conformes subissent les mêmes discriminations ainsi que diverses vexations de la part des gouvernants en faillite de la droite financière et de la gauche cosmopolite (à moins que cela soit le contraire…).

Cette édition dont l’intention évidente ne se restreint pas à la seule Espagne, mais s’adresse à l’Amérique hispanique, comporte deux textes inédits spécialement rédigés pour la circonstance. Avec « Après le Bastion social », Georges Feltin-Tracol dresse le bilan du Bastion social. Il insiste sur les nombreuses avanies que ce jeune et dynamique mouvement a subies de la part des antifas, des municipalités, des journalistes et des préfectures. Il attire par ailleurs l’attention sur de fâcheux travers dus trop souvent à la grande jeunesse des militants, à leur dépendance complète aux réseaux sociaux et à leur faible propension à accepter (et à appliquer) une réelle discipline, personnelle et collective. Ces manquements ont pu nuire à telle ou telle section locale du Bastion social.

Le second texte est la préface de l’auteur pour le lecteur espagnol. Georges Feltin-Tracol revient sur les racines ibériques de la troisième voie qui récuse autant le collectivisme marxiste que l’étatisme bureaucratique et l’individualisme libéral. Comme pour la France, l’Espagne est un terrain propice aux expériences tercéristes : le carlisme, le phalangisme, le national-syndicalisme, voire certaines tendances du nationalisme basque ou catalan. Cette exhaustivité se retrouve au-delà de l’Atlantique avec le péronisme argentin, le premier chavisme vénézuélien ou l’indigénisme andin.

En attendant d’éventuelles traductions allemandes, anglaises, italiennes, néerlandaises, portugaises ou russes, il faut se féliciter qu’après Elementos para un pensamiento extremo en 2018, un nouveau titre de notre ami rédacteur en chef d’Europe Maxima cliquez là paraisse à l’étranger. Remercions le courage éditorial de Fides, saluons son formidable travail esthétique autour du livre et souhaitons que Por une Tercera Via Solidarista incite les Espagnols et les Américains romans à mieux comprendre l’urgence d’une troisième voie politique, sociale et économique plus que jamais… justicialiste !

• Georges Feltin-Tracol, Por une Tercera Via Solidarista, Ediciones Fides, 2020, 204 p., 20 €.

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