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dimanche, 20 décembre 2020

Macron président : « Gamelin, sors de ce corps ! »

56887120_10218463944291227_3326376008096940032_n copie 2.jpgEntretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne EuroLibertés.

Propos recueillis par Guirec Sèvres

Les mois de Covid se suivent et se ressemblent. On sort à peine – et encore à moitié – d’un deuxième confinement et un troisième est déjà annoncé pour janvier prochain. Ça ne finira donc jamais ?

Alfred Capus, romancier et dramaturge français du XIXe et XXe siècle aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli avait eu (entre beaucoup d’autres) ce mot d’esprit : « Il est arrivé… oui, mais dans quel état ! » ; on peut le paraphraser en affirmant : « Nous y arriverons… oui, mais dans quel état ! »

Grâce aux vaccins ? Ça y est, ils sont là ! Enfin !

Non pas « enfin ! », mais « déjà ? » et c’est bien là tout le souci que se font une majorité de nos concitoyens, confortés dans leur doute et leurs craintes légitimes par nombre de médecins qui les mettent en garde, sans que le gouvernement n’en tienne compte. Les études sur les vaccins présentent un risque évident simplement par le fait du peu de recul qu’on peut avoir sur eux… Aujourd’hui, plusieurs millions de personnes ont été infectés par la Covid 19 et ont développé une immunité. Cette immunité est sans doute de meilleur qualité qu’un vaccin quel qu’il soit, injecté dans la précipitation. Se faire vacciner, c’est calculer le rapport entre les bénéfices et les risques ; autant cela peut se concevoir – bien que cela reste risqué, c’est un choix à prendre qui divisent les médecins – dans un ciblage de personnes âgées ou en mauvaise santé, autant c’est carrément stupide que se fasse vacciner toute la population comme plusieurs gouvernements, dont le nôtre, le préconisent.

 Vous ferez-vous vacciner, vous et vos proches… ou pas question ?

Le journaliste Pascal Praud, sur Cnews, a très bien répondu à cette question en rappelant qu’on ne peut se fier, en l’occurrence, qu’à la confiance que l’on a en son médecin habituel… Et il a répondu que oui ! lui se fera vacciner quand il le pourra, n’étant pas prioritaire, car son médecin en qui il a toute confiance le lui conseille. Soit ! En ce qui me concerne, les deux médecins dont je suis proche sont méfiants et me déconseille même carrément vu mon âge et ma santé. L’un (médecin hospitalier actuellement en premier ligne contre le covid), favorable à la vaccination des personnes âgées ou à grande comorbidité, considère néanmoins que ces vaccins n’ayant pas été testés sur des personnes à risque ou de manière très limitée en nombre, ils présentent donc un risque non négligeable… et l’autre, qui n’est autre que mon ami et auteur Bernard Plouvier (ancien chef de service hospitalier, spécialisé en Médecine interne, puis pneumologue des hôpitaux, élu membre de l’Académie des Sciences de New York), je le cite, « qu’on ne sait rien de la protection à distance de la coronarovirose : est-elle immunisante (comme c’est le cas de presque tous les virus) ou la forte propension de ce virus à muter (comme les virus grippaux ou ceux du SIDA) rend-elle cette immunisation illusoire, car chaque souche mutante peut développer sa pathogénicité (son aptitude à rendre malade) ? Il faudra plusieurs années pour le savoir… » et il ajoute que « les génies professoraux qui osent se prononcer un an juste après le début de cette pandémie sont de purs fumistes ! »…

Et donc ?

Et donc, en ce qui me concerne, bien évidemment non ! Mais c’est un choix personnel et chacun doit être libre du sien.

La covid-19 a néanmoins, à ce jour, fait 5 fois plus de morts qu’une grippe…

Il n’en reste pas moins que sa mortalité apparente globale n’est que de 2,1% en 2020 (chiffres de mi-décembre du Resource center de la Johns Hopkins University de Baltimore)… Et puis, il y a effectivement des millions de gens infectés, OK ! Mais pourquoi ne prend-on jamais en considération que seulement 5 % d’entre eux en subissent des conséquences graves, en grande partie dues à l’âge ou à un état de santé physique particulièrement inquiétant (entre autres ceux frappés d’obésité) ? Une moitié des autres n’aura même pas conscience d’avoir été infectée et l’autre moitié n’en subira que des conséquences plus ou moins « légères », telles que des migraines, des douleurs corporelles, une perte provisoire du goût et de l’odorat durant quelques jours, etc. ; les symptômes et les conséquences sont certes diverses, désagréables, mais en rien alarmantes. On saura plus tard quel coefficient multiplicatif il faut appliquer au nombre de cas pour connaître l’expansion exacte de la pandémie, notamment combien de cas totalement inapparents et non dépistés pour un cas réellement dépisté… Toujours selon un autre avis médical, « on saura l’importance des séquelles respiratoires (fibroses pulmonaires et emphysème) grâce à un suivi à 5 ans… ». Alors, tout cela valait-il un gel des économies occidentales, un endettement pharaonique et l’instauration d’un totalitarisme mou ? Bof !

À moins qu’il s’agisse d’une formidable manipulation, tel qu’un film comme Hold-Up entend le démontrer…

Il est certain que la censure scandaleuse et les dénonciations exagérées à l’encontre de ce film regroupant nombre de témoignages et surtout d’interrogations lui a apporté une promotion assez exceptionnelle et sans doute convaincu beaucoup de gens que les thèses qu’il défend sont à prendre en considération. Les réactions de la plupart des gouvernements à la moindre remise en question de leur stratégie de lutte contre la pandémie montrent d’ailleurs beaucoup mieux que tout ce qu’on peut dire ou écrire qu’ils ne sont guère à l’aise avec leurs décisions. Pour ma part, je reste convaincu que nos gouvernants ont uniquement prouvé depuis le début leur parfaite incompétence à gérer la pandémie, commettant bourde sur bourde, appliquant des mesures tardives, décousues, contradictoires, inutiles et catastrophiques ou faisant des déclarations hallucinantes… ne serait-ce que celle du Premier ministre Jean Castex qui interdit aux stations de sport d’hiver tout comme aux bars et aux restaurants d’ouvrir, mais ose dans le même temps conseiller avec une gourmandise de « ravi de la crèche », à ses compatriotes de ne pas hésiter à tout de même aller « respirer le bon air de nos montagnes ! »… C’est quand même digne d’une pochade comique à la Max Pecas, le réalisateur de ces films inoubliables que sont Marche pas sur mes lacets !(1977), Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et malfoutu (1980) ou encore On se calme et on boit frais à Saint-Tropez, son ultime chef-d’œuvre en 1987…

De plus en plus d’observateurs commencent à penser qu’en fait, Emmanuel Macron et ses ministres, ne maîtrisent plus rien…

Il serait temps ! L’histoire l’a amplement démontré : il n’y a pas que des intelligences supérieures à parvenir à se hisser aux postes les plus élevés, à accéder aux responsabilités les plus importantes… Qu’on se rappelle l’armée française de 1940 commandée par Maurice Gustave Gamelin, général de son état ! Sa nullité reste un cas d’école… Lisez ce qu’on dit de lui sur internet (Wikipedia) « une faible capacité à mener les hommes ainsi qu’à les organiser, et un manque de charisme général », « des conceptions obsolètes de l’emploi de l’aviation, des chars, des éléments motorisés, de l’artillerie, des fortifications… », « mauvaise organisation du plus haut niveau de l’armée, se caractérisant par une dilution des responsabilités sur un front crucial… », « commandement privilégiant les contacts avec les hommes politiques parisiens – depuis son quartier général de Vincennes – plutôt que la proximité du front », « vision du théâtre d’opérations qui lui fit regarder le secteur des Ardennes comme impénétrable (malgré les avertissements qu’il a reconnu avoir reçus de Belgique) », « (auquel on) ne cessa de signaler en vain l’insuffisance en hommes et en matériel sur ce front et sa perméabilité de fait… »… Remplacez tous les termes militaires par des termes médicaux et transposez-les à la lutte contre la Covid 19 en France… Quand est-ce que les Français vont enfin hurler à leur Président : « Gamelin, sors de ce corps ! »

19:50 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les dettes du gaspillage, de l’immigration et du Covid ne seront pas annulées

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Marc Rousset

La Bourse de Paris et Wall Street ont légèrement progressé cette semaine, suite à la politique accommodante de la Fed et dans l’attente d’un plan de soutien budgétaire aux Etats-Unis. La bulle continue avec Tesla, AIrbnb qui a doublé le jour même de son introduction en bourse, avec le Bitcoin qui s’envole à 20.000 dollars.

La Fed poursuivra ses achats d’actifs jusqu’à une reprise complète de l’activité avec un « QE » (Quantitative easing ) minimum de 120 milliards de dollars par mois. La masse monétaire M1 aux États-Unis qui était de 200 milliards de dollars en 1980, encore de 1.000 milliards de dollars en 2010, s’élève aujourd’hui à 7.000 milliards de dollars.

Les marchés spéculent aussi sur une issue positive concernant le plan de stimulus de l’activité aux États-Unis, en ignorant les statistiques sanitaires du Covid et en concentrant leur attention sur la vaccination progressive des populations. Les démocrates et les républicains pourraient trouver un consensus pour un plan supplémentaire immédiat de 750 milliards de dollars (bonus hebdomadaire de 300 dollars pour les chômeurs, aides pour les entreprises). La plupart des programmes d’aide du Care Act de 2.200 milliards de dollars, voté en mars 2020, prendront fin le 31 décembre 2020.

La situation de la France est catastrophique. Le système de retraite par répartition est menacé. Le comité de suivi des retraites doit bientôt rendre un avis pour sommer l’exécutif de réformer. Voilà trois ans déjà qu’il tire la sonnette d’alarme. Selon Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, le chômage sera de 11 % en France en 2021. Quant au gouvernement, avec un taux de croissance de 6 % en 2021 qui ne sera jamais atteint, il prévoit un déficit public de 8,5 % et un endettement catastrophique de 122,4 % fin 2021. La Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale) qui porte les déficits cumulés de la Sécurité sociale, vient de prendre 136 milliards de dette sociale. Selon Eric Woerth, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, « quelqu’un va payer un jour ! »

La France est en train de basculer dans l’Europe du Sud. À fin 2020, la dette publique sera déjà de 2.700 milliards d’euros, soit 120 % du PIB. Les rêveurs de l’annulation de dette (Mélenchon, Montebourg) souhaitent effacer les 2.400 milliards d’euros de titres rachetés par la BCE à tous les Etats de la zone euro, soit 556 milliards de dette italienne et 596 milliards de dette française, soit une dette diminuée de 20 % seulement pour la France. Cette dernière n’est pas seule à la BCE et toutes les dettes rachetées aux autres pays devraient aussi être effacées. De plus, si l’on annule les titres détenus par la BCE, cela créera une perte dans ses comptes, qui devra être recapitalisée par tous les États. La BCE ne distribuerait plus aussi les 6,1 milliards d’euros de dividendes payés à la France en 2019. Et d’après Christine Lagarde, cet effacement serait illégal selon les traités. Les effaceurs de dettes sont des vendeurs de vent. Ils risquent seulement de faire monter les taux d’intérêt en effrayant les investisseurs.

Une autre alternative serait la dette perpétuelle des États jamais remboursée, les États ne payant que des taux d’intérêts, mais le jour où les taux remonteront, cela fera très mal aux budgets des États et la dette sera toujours là. La perpétuité véritable des dettes n’existe pas ; un jour ou l’autre, il faut les rembourser.

La troisième possibilité est celle de l’économiste communiste Thomas Piketty qui souhaite faire payer les riches pour rembourser la dette par des hausses d’impôt sur le revenu ou des nouveaux impôts sur la fortune afin de faire fuir les derniers riches qui n’ont pas encore quitté le territoire français. L’imbécillité de l’ISF : rapport annuel de 5 milliards d’euro pour le budget de l’État, coût annuel pour le PIB français, 50 milliards d’euros !

Le processus de destruction des monnaies continue et d’ici un an ou deux le problème des dettes de l’Europe du Sud, dont la France, fera exploser le Système en même temps que la zone euro. La solution retenue sera celle dont personne ne parle : la banqueroute ou, beaucoup plus probablement, la dévaluation des nouvelles monnaies nationales et l’hyperinflation.

Lire aussi Boulevard Voltaire cliquez là

12:07 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Arcadia, le nouvel album CD de Christoff BZH

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En octobre 2019, Christoff BZH se produisait lors du

Rendez-vous Bleu Blanc Rouge de Synthèse nationale

10:32 Publié dans CD | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Entretien avec Thibaud Gibelin : Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne

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Propos recueillis par Lionel Baland

pour EuroLibertés cliquez ici

Thibaud Gibelin publie un ouvrage intitulé Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne (Fauves éditions) cliquez là. Lionel Baland l’a interrogé pour Eurolibertés sur le succès rencontré par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán

Viktor Orbán est un démocrate-chrétien qui adhérait autrefois aux idées libérales et qui est désormais un national-conservateur. Comment expliquez-vous cette évolution ? Quelles sont les parts d’opportunisme politique et de conviction réelle dans ce changement ?

Viktor Orbán n’est pas un idéologue. Les options doctrinales servent seulement de coordonnées sur l’échiquier politique. Par « idées libérales », il faut entendre qu’à la charnière des années 1980 et 1990 Viktor Orbán désire tourner le dos au modèle socialiste sclérosé et à la domination supranationale soviétique qui pèse sur la Hongrie depuis des décennies. Le système qui prévaut à l’ouest semble un contrepoids, un point de fuite pour refonder la Hongrie sur des bases saines.

La volonté de s’affranchir du XXe siècle est très vive chez les jeunes frondeurs à l’origine du Fidesz (le parti fondé en 1988 que préside Viktor Orbán NDLR).

Au point qu’ils siègent dans l’opposition, suite aux premières élections libres en 1990, face à la majorité conservatrice qu’a réunie le Forum démocrate hongrois (MDF) de Jozsef Antall. Mais il s’avère que la Hongrie passe d’une sujétion à une autre, du bloc de l’Est au monde unipolaire qu’entendent mener les États-Unis.

Le modèle libéral n’est pas une option mais une obligation, comme le démantèlement de la Yougoslavie l’illustre impitoyablement à la frontière même de la Hongrie. Les anciens relais de Moscou passent au service des intérêts occidentaux, sous l’étiquette de libéraux et de socialistes. On assiste donc à un repositionnement d’Orbán, et il entraîne le Fidesz dans sa trajectoire. S’il semble de plus en plus éloigné des idées libérales, c’est qu’elles suivent une évolution incompatible avec la sensibilité démocrate-chrétienne d’Orbán.

Le succès de Viktor Orbán a lieu au sein d’un pays, la Hongrie, qui a gardé un relativement bon souvenir du régime de l’amiral Horthy, régent du royaume de Hongrie de 1920 à 1944, et malgré de lourdes pertes en nombre de militaires sur le Front de l’Est, une conscience nette à l’endroit de la Seconde Guerre mondiale. Le succès de Viktor Orbán serait-il possible dans un pays au sombre passé comme celui de l’Allemagne ?

En 2014, une statue a été inaugurée à Budapest, représentant l’ange Gabriel comme allégorie du pays attaqué par un aigle portant la date 1944. Ce monument commémore l’invasion du pays par l’Allemagne en 1944, un an avant le déferlement de l’Armée rouge. Le narratif hongrois est limpide : les deux totalitarismes sont renvoyés dos à dos. Une « Maison de la Terreur » inaugurée sous le premier gouvernement Orbán affiche aux visiteurs nationaux et étrangers cette lecture de l’histoire. Autant dire que la repentance n’est pas à l’ordre du jour. La Hongrie se trouve dans le camp des vaincus dans tous les grands conflits du XXe siècle.

Cette période est pour elle, comme généralement pour l’Europe centrale, une éclipse singulièrement déprimante. Il me semble que la résurgence de l’Europe centrale – qui est le sous-titre de mon livre – tient à un grand détachement vis-à-vis du siècle de 1914 et à la capacité à puiser dans une histoire plus ancienne la force de s’affirmer aujourd’hui. On est loin, en effet, du cas allemand.

La Hongrie actuelle est un peu la France des années 1960. Mais n’est-ce pas une illusion ? Le pays n’est-il pas engagé dans la mondialisation, avec seulement quelques décennies de retard sur l’Europe occidentale ?

Je ne crois pas que le parallèle soit tenable. La Hongrie n’est pas une grande puissance et l’Union Européenne actuelle évoque bien davantage les agonies (et les engendrements) des années décisives que l’évolution muette et irrésistible de sociétés stables. Je ferai plutôt un parallèle franco-français, entre les années 1720 et 1780 d’une part, et les années 1950 à 2020 d’autre part. Une longue sclérose entraîne l’agonie en France d’un « Ancien Régime ». Mais la Hongrie actuelle échappe à nos déterminismes, comme celle de 1780 ignorait nos réalités prérévolutionnaires.

En revanche, depuis trente ans l’Europe centrale est arrimée à l’Europe occidentale. Dès 2010 la volonté d’un relèvement national ramène Viktor Orbán au pouvoir et la crise migratoire a permis à l’Europe centrale de prendre conscience d’elle-même. C’est la très légère et incertaine esquisse d’une alternative générale, mais c’est aussi la seule qu’ait présentée le Vieux continent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le fait que la Hongrie n’abrite pas de nombreux immigrés est-il dû à la politique de Viktor Orbán ou au manque d’attractivité de la Hongrie pour les migrants, attirés avant tout par les pays occidentaux au niveau de vie et aux allocations sociales plus élevés, et au fait que le pays dispose d’un prolétariat autochtone acceptant de travailler pour un salaire relativement bas ?

Les deux raisons sont valables et complémentaires. Les pays centre-européens n’ont pas connu l’aventure coloniale, et cette relation inversée qu’est l’immigration de peuplement en Europe leur est d’autant plus étrangère. La révolution industrielle précoce et les « Trente glorieuses » sont aussi des réalités économiques étrangères à l’est du monde germanique, ce qui rend moins concevable encore de généreuses politiques sociales.

Mais la démographie du Sud est telle que la pression migratoire s’exerce de façon croissante et systématique sur tous les pays du Nord. Quand on observe les conditions de vie des migrants en périphérie de nos métropoles ou sur l’île de Lesbos, comment imaginer que l’Europe centrale demeure longtemps exempte de colonisation sans volonté politique forte ?

Autrefois, le Jobbik, à l’époque parti nationaliste radical, avait le vent en poupe. Désormais, cette formation est affaiblie au niveau de ses résultats électoraux. Viktor Orbán n’a-t-il pas pris un tournant nationaliste afin de couper l’herbe sous les pieds du Jobbik et le réduire ?

En matière de stratégie politique, Viktor Orbán est redoutable : il ne fait de cadeau à aucun parti adverse. Il anticipe des objectifs écologiques pour ne pas abandonner ce terrain aux Verts. Concernant le Jobbik, qui était en pointe sur les questions identitaires, l’agenda international a offert au Fidesz de quoi surclasser son adversaire. Habilement mise en scène, la protection de la frontière et le refus des quotas de migrants ont démontré l’efficacité de Viktor Orbán en la matière. De plus, le Jobbik s’est lui-même tiré une balle dans le pied en cultivant une opposition de principe face à Viktor Orbán et en s’alliant aux partis de gauche.

Le Fidesz de Viktor Orbán est membre du PPE, le Parti populaire européen, avec d’autres partis démocrates-chrétiens et sociaux-chrétiens de pays de l’Union Européenne. Il est aussi proche du parti Droit et justice (PiS) qui dirige la Pologne ou du parti italien Frères d’Italie de Giorgia Meloni. Ces deux formations étant membre du Parti des conservateurs et réformistes européens, le Fidesz pourrait-il changer de parti et rejoindre ce dernier ?

Le Fidesz avait rejoint le PPE à l’invitation du Chancelier Helmut Kohl au début des années 1990. C’est la formation politique la plus puissante, en tout cas la plus présente en Europe. Viktor Orbán n’a aucun intérêt à la quitter. Certes, le Fidesz en est suspendu depuis 2019. Mais il s’avère impossible de l’exclure, de l’aveu même de Donald Tusk, président du PPE. Aussi Viktor Orbán manœuvre-t-il à l’intérieur de ce mouvement sans se priver de nouer des relations avec d’autres partis. Cette réalité nous ramène au début de l’entretien : c’est afin de mener une politique d’intérêt national que Viktor Orbán exploite l’affiliation partisane ou les références idéologiques.

 

10:21 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |