mardi, 22 juin 2021
La station Europe 1 en grève
Le billet de Patrick Parment
Hier encore propriété d’Arnaud Lagardère, qui soit dit en passant, aura passé sa vie à détruire l’empire que son père avait construit, Europe 1 vient de tomber dans l’escarcelle de Vincent Bolloré, via Vivendi dont il est l’actionnaire majoritaire. Il faut bien dire que cette station n’a cessé de perdre son audience malgré la valse des « patrons » qui se sont succédé à sa tête. On arrive donc en fin de course, avant liquidation serait-on tenté de dire. Bolloré ramasse donc la mise d’une station qu’il lorgnait depuis belle lurette. Vincent Bolloré est un personnage intéressant, un grand corsaire de la finance, issu d’une famille de Bretons qui compte dans ses rangs un homme qui nous est cher, Gwenn-Aël Bolloré. Outre qu’il fut un membre du commando Kieffer pendant la Seconde Guerre mondiale, on lui doit d’avoir financé l’une des plus originales réussites éditoriales avec la maison d’édition La Table ronde, que dirigea de main de maître Roland Laudenbach. L’homme est indissociable de ses auteurs mais surtout amis que furent Antoine Blondin, Jacques Laurent, Michel Déon et bien d’autres. Résolument du côté de l’OAS, cela vaudra à Gwenn-Aël Bolloré bien des ennuis avec un certain De Gaulle. Mais passons.
L’ombre de Vincent Bolloré plane désormais sur Europe 1 où une quarantaine de salariés se sont mis en grève. Au rang desquels d’ailleurs d’illustres inconnus pour la bonne raison que personne ne les écoute. Et pour cause, ils font tous partis de cette bien-pensance qui entend dicter à ses auditeurs où se trouve le bien et le mal. Conclusion, les auditeurs se sont barrés. Dans ce lot s’immiscent quelques figures connues comme Anne Roumanoff ou Nicolas Canteloup qui ne font plus rire personne depuis belle lurette. Et dans une déclaration, tous ces tocards osent affirmer « on ne nous enlèvera pas notre fierté, ni notre déontologie ». Voici longtemps qu’ils se sont assis dessus. Avouez qu’il y a de quoi se marrer.
Car le fond du problème pour ces petits marquis biberonnés aux droits de l’homme, c’est l’éclatante réussite de Vincent Bolloré dans les médias et notamment à la télévision où il a donné vie à CNews et confirmé l’audience d’un Eric Zemmour. D’un Pascal Praud et de quelques autres. Car Vincent Bolloré a compris une chose : les Français en ont marre d’entendre « la voix de son maîtres » matin-midi et soir par une bande d’incultes nettement plus préoccupés de la préservation de leur casse-croûte que d’exercer honnêtement leur profession. Profession qu’ils ne cessent de dévoyer. Le Monde, Libération pour l’écrit et France Télévisions avec Delphine Ernotte aux commandes étant quelques exemples parmi d’autres. Et c’est d’autant plus vrai que le délégué syndical SNJ a vendu la mèche : « Si Bolloré va jusqu’au bout du rapprochement avec CNews, où on entend les discours de l’extrême droite, Europe 1 n’existera plus. Du moins, pas la radio indépendante (?), impertinente (?) et qui a le souci de la vérité (?) des informations ».
Tout est dit, la France des Gilets jaunes n’a pas le droit à la parole ! Sauf chez Bolloré.
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