Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 23 février 2024

De reporters à imposteurs sans frontières

Praud-Deloire.jpeg

La chronique de Philippe Randa

L’actualité réserve fréquemment des surprises… tout comme se vérifie souvent cette maxime vieille comme l’Antiquité que « Jupiter rend fou ceux qu’il veut perdre. »

Perdre ou ridiculiser : la preuve par l’explosion en plein vol médiatique de l’association Reporters sans frontières (RSF) et de son secrétaire général Christophe Deloire.

Quelle vilain parasite a donc piqué les dirigeants de cette association (co-fondée voilà des décennies par l’actuel maire de Béziers Robert Ménard) pour exiger en avril 2022 une mise en demeure de la chaîne CNews par l’Arcom, accusant celle-ci de « préférer le commentaire à la neutralité » ? Ce, sans sans s’inquiéter de vérifier si ce n’est pas aussi le cas des autres chaînes de télévision, BFMTV et France info pour ne citer que les plus emblématiques.

L’Arcom ayant alors attesté que Cnews respectait parfaitement les obligations qui lui étaient imposées, RSF a alors saisi le Conseil d’État pour « excès de pouvoir » afin qu’elle reprenne l’offensive contre la chaine d’information en continu… ce qui a aussitôt « réveillé » les chaînes concurrentes qui s’inquiètent brusquement qu’elles puissent être dans le futur, elles aussi, et pour cause !, à leurs tours inquiétées pour les mêmes motifs.

« En ce qui concerne Cnews, c’est presque le plus facile, tout le monde est d’accord », s’est angoissé le journaliste Cyril Lacarrière sur France inter ; angoissé, mais ne réalisant nullement l’intolérance quasi-inquisitoriale des mots– « Tout le monde est d’accord » – qu’il emploie sans honte aucune. Ou toute honte bue, à l’exemple de tous les autres médias de grands chemins, comme les surnomme assez justement l’Observatoire du journalisme (OJIM), dirigé par Claude Chollet.

Cyril Lacarrière ajoute encore avec une lucidité tout autant apeurée : « Cette décision finira par se retourner contre tous les médias. »

Mais plus qu’une lueur de lucidité – tout arrive ! – n’est-ce pas surtout un cri du cœur… ou du portefeuille, l’un étant souvent proche de l’autre chez les éternels donneurs de leçons.

En tout cas, ce n’est pas la prestation télévisuelle de Christophe Deloire, invité le 14 février dans l’émission de Pascal Praud sur Cnews, qui mettra du baume au cœur à tous les imposteurs de la liberté d’expression…

Il s’attendait visiblement à pérorer sans contradiction aucune, convaincu d’être un preux chevalier défenseur de « la » Vérité et plus encore de « la » Liberté. Mal lui en pris… et le téléspectateur attend encore un début de semblant de commencement d’argumentation de l’intéressé, voire de défense de RSF ou encore de justification de la folle accusation auprès du Conseil d’État.

Sa sidération d’être malmené était visible. Elle l’empêcha de répliquer même symboliquement à ses détracteurs, dont Robert Ménard qui lui a fait part de sa honte de voir ce qu’était devenu Reporters sans frontières, foulant aux pieds les principes de liberté d’expression qui étaient les raisons de sa création, comme il n’a pas manqué de le rappeler sur C8 dans l’émission de Cyril Hanouna TPMP : « L’objectif n’était pas de choisir les bons et les méchants journalistes. Ce n’était pas de se mobiliser pour les uns ou les autres, c’était juste se mobiliser quand un type est en prison ou pris en otage (…)  Je n’ai jamais demandé aux gens que je sortais de prison ce qu’ils pensaient. […] Je ne me disais pas qu’ils sont de droite, de gauche ou qu’ils pensent ceci ou cela. »

Mais que RSF ait renié ses fondamentaux est-il finalement le plus odieux de sa démarche ? À bien y réfléchir, c’est surtout qu’il le fasse au nom de la liberté d’expression.

Songeons aux bolcheviques à la tête de l’URSS ou aux nationaux-socialistes à celle du IIIe Reich allemand : ces régimes au parti unique interdisaient à leurs adversaires toute possibilité d’expression. Ils imposaient, l’un et l’autre, leurs seules pensées au nom de leur idéologie qu’ils considéraient comme la meilleure pour leur peuple, mais ils ne l’imposaient nullement au nom de la liberté d’expression. Ça ne leur serait même pas venu à l’idée !

Quoi que l’on pense ces régimes, de leurs buts, de leurs réalisations ou de leurs crimes, reconnaissons-leur pour le moins cette décence.

Une décence que n’ont pas les imposteurs sans frontières !

EuroLibertés cliquez ici

23:32 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.