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samedi, 24 février 2024

Ordre, contre-ordre, désordre

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Yves Thréard

Quelle semaine éreintante ! Elle aura une nouvelle fois montré qu’il n’est pas simple de suivre Emmanuel Macron dans le labyrinthe de sa pensée.

Le chef de l’État avait affirmé, à l’automne, en rappelant à l’ordre Élisabeth Borne, qu’il ne fallait surtout pas faire du Rassemblement national « l’héritier » du pétainisme. Lundi, dans un entretien à L’Humanité, il a pourtant exclu le RN de l’« arc républicain ». Mercredi soir, à l’occasion de l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, célébrés au nom de la Résistance étrangère, il prononce une ode au communisme, oubliant qu’il fut le cimetière de dizaines de millions de personnes. Puis, en cette fin de semaine, il devait se consacrer au monde paysan, en colère contre les normes et l’écologie punitive. Un débat était prévu ce samedi au Salon de l’agriculture, mais l’Élysée y a invité le collectif des Soulèvements de la Terre, mouvement ultraviolent, qualifié d’« écoterroriste » par le ministre de l’Intérieur, qui voulait le dissoudre. La présidence a eu beau plaider l’erreur, le mal était fait : les agriculteurs sont furieux. Même le ministre Marc Fesneau n’a pas compris cette invitation « inopportune ». Le grand débat a finalement viré à la débâcle. Gare au pugilat dans «la plus grande ferme du monde » !

On sait Emmanuel Macron volontiers joueur, provocateur, disrupteur. Mais ces penchants n’empêchent pas la cohérence. Certes, depuis l’épisode des « gilets jaunes », il va de crise en crise, dont il ne porte pas toujours seul la responsabilité. Pour mieux se poser en arbitre, cherche-t-il, dans une option un tantinet cynique, à faire monter les extrêmes? Ou, plus prosaïquement, tâtonne-t-il ? Celui qui reprochait à François Hollande de présider en zigzags ressemble chaque jour davantage à son prédécesseur. Ordre, contre-ordre, désordre, telle est l’image que donne de plus en plus sa politique.

Les agriculteurs, eux, ont une raison supplémentaire d’être révoltés. Au lieu de mettre la lumière sur leurs problèmes, les feux de l’actualité s’arrêtent sur une polémique qui n’avait pas lieu d’être...

Source : Le Figaro 24/2/2024

09:48 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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