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samedi, 14 septembre 2024

Rapport Draghi : il faut sortir au plus vite de l’UE, question de vie ou de mort

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Bernard Germain

Mario Draghi, ancien directeur de la Banque centrale européenne (BCE) refait parler de lui. La quasi totalité de la presse s’en est fait l’écho ces derniers jours.

Comme suite à la demande d’Ursula von der Leyen en septembre 2023, il avait été chargé de rédiger un rapport afin d’éclairer la Commission européenne pour qu’elle décide de la politique à conduire pour les 5 prochaines années.

Mario Draghi a remis tout récemment son rapport (400 pages) qui est considéré comme un véritable pavé jeté dans la mare. Et chacun de pousser des oh et des ah à la lecture du document.

Il faut dire que « super Mario » n’y va pas avec le dos de la cuillère pour « sauver » l’Europe.

Il préconise de réaliser « 800 milliards d’euros d’investissements supplémentaires par an » et comme son plan est sur 5 ans, il faudrait donc 4.000 milliards d’euros. Une paille !

Le Figaro du 9 septembre 2024 rapporte que bien conscient de l’énormité de sa proposition : « À titre de comparaison, détaille Draghi dans son rapport, les investissements réalisés dans le cadre du plan Marshall entre 1948 et 1951 équivalaient à 1 à 2 % du PIB de l’UE ».

Plan Marshall qui avait servi à reconstruire l’Europe ravagée au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

On me permettra de noter que ces 4.000 milliards d’investissement seront en fait une dette que l’Europe laissera gentiment aux futurs générations et qui s’ajoutera à sa dette déjà colossale.

À ce sujet, Le Point du 24 avril 2024 indiquait que « selon les données publiées lundi 22 avril 2024 par Eurostat, le montant de la dette publique des pays de la zone euro s’élevait fin 2023 à 12.732 milliards d’euros, contre 12.268 milliards un an plus tôt. »… donc approximativement + 500 milliards d’euros en seulement 1 an.

Avec les propositions de Mario Draghi, rien qu’en ajoutant l’investissement, la dette bondirait à 16.700 milliards d’euros. Et si l’on y ajoute, comme vient de l’indiquer Eurostat, 500 milliards d’euros de déficit par an en fonctionnement, on atteindrait le total délirant de 18.700 milliards d’euros. Soit une augmentation du déficit global de plus de 30 % en seulement 5 ans.

Un délire complet

Mais, au fait, quelle est donc la raison qui justifie un pareil remède de cheval afin de permettre de « relancer » l’économie de l’Europe ? Le but annoncé étant de stopper le décrochage de notre continent par rapport à la Chine et les USA.

Effectivement, si l’on compare le PIB de l’Europe à celui des USA, on constate que le PIB de l’UE était de 17 % inférieur à celui des USA en 2002. En 2023, ce différentiel est passé à 30 % en faveur des USA.

Mario Draghi considère donc qu’il faut impérativement que la compétitivité de l’Europe s’améliore fortement sinon notre continent va dépérir et mourir.

Le rapport Draghi découpe la compétitivité européenne en trois secteurs auxquels une attention particulière doit être apportée : l’innovation, la décarbonation, et la sécurité énergétique et économique.

Pour l’innovation, le programme Europe de 100 milliards d’euros a été trop « dispersé à travers trop de domaines, excessivement complexes et bureaucratiques ». C’est Draghi qui le dit.

S’agissant de la décarbonation, l’Europe doit adapter sa transition énergétique et climatique pour en faire une source de compétitivité et non de décroissance comme le souhaite tant les écologistes fous.

Enfin, toujours selon Draghi, s’agissant de l’énergie notamment électrique l’Europe doit revoir sa politique. Si nous prenons l’exemple de l’électricité, nous la payons 2 à 3 fois plus chère que les Américains.

Nous rappellerons au lecteur que cela est dû au fait que l’Allemagne a exigé et obtenu de l’Europe que l’avantage nucléaire français soit supprimé (avec la complicité des écologistes français) en imposant le fait que le prix du l’électricité soit lié à celui du gaz, d’une part. Donc si le prix du gaz dont sont dépendants les Allemands augmente, le prix de l’électricité suit automatiquement d’autant. Avec la guerre en Ukraine et l’arrêt des importations de gaz russe, on mesure la pertinence d’un tel système. Nous avons payé en conséquence.

D’autre part, EDF fut obligée de vendre 25 % de sa production, à prix coûtant, à des « concurrents » qui n’avaient aucune structure de production et qui revendaient cette électricité au prix du marché en encaissant la différence, au nom de la défense de la « concurrence libre et non faussée ». Ce système diabolique ayant pour nom l’Arenh (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique). Toujours en vigueur en France… à notre détriment. Et dont les politiques français ne semblent pas pressés de demander l’arrêt.

Et Mario Draghi de dénigrer tout cela, au grand dam des européistes et de la presse internationale, pour convaincre de ce qu’il affirme aujourd’hui et dénoncer, sans état d’âme et sans vergogne, ce qu’il a lui-même contribué à mettre en place durant la construction de l’Union européenne.

Faut-il rappeler au lecteur que lorsqu’il était directeur de la BCE, il a participé à la tromperie de la finance internationale en affirmant que l’euro était une monnaie « unique » alors qu’elle n’était qu’une monnaie « commune ».

En effet si elle avait avait été une monnaie unique, toutes les banques centrales des pays membres auraient dû disparaître. Or, elles sont toutes restées en place, telle le banque centrale française, nommée « Banque de France ».

Donc l’euro n’était pas une monnaie unique mais une monnaie commune dont la valeur était différente selon les pays, ce qui se matérialisait par des taux d’intérêts différents selon les pays.

De plus, en 2012, Mario Draghi imposa le rachat de dettes des pays du Sud membres de l’UE malgré l’opposition des pays beaucoup plus orthodoxes financièrement (Allemagne, Hollande…).

Ce faisant il confirmait que l’euro n’était pas une monnaie « unique » puisque la mutualisation des dettes était imposée alors que si l’euro avait été une monnaie unique, la mutualisation aurait été naturelle.

On me permettra donc d’émettre plus que des doutes sur la pertinence des prescriptions du docteur Draghi qui, dans une première étape, a contribué à la mise en place de cette Europe qu’il dénonce maintenant et pour laquelle il recommande aujourd’hui un remède qui risque bien de tuer le malade au lieu de le sauver.

En fait, cette Europe est mortifère. Il est urgent de la quitter si nous voulons nous sauver du naufrage et de la mort. Tous les hommes politiques qui s’informent un peu le savent.

Tous savent également que pour nous sauver il n’y a qu’un moyen… activer l’article 50 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) dit Traité de Lisbonne afin de quitter cette Europe. Comme l’ont fait les Anglais en 2016 avec le Brexit.

Si nous ne le faisons pas, la fin de l’histoire est écrite d’avance. Seuls les aveugles ne la voient pas.

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09:02 Publié dans Bernard Germain | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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