lundi, 01 juillet 2024
Bilan de la Macronie : en marche vers un danger trop connu
Bernard Plouvier
Il est évident que le bilan du séjour élyséen de notre Génial Grand Timonier ne peut qu’être provisoire. Constitutionnellement, notre moderne Attila conserve une capacité de nuisance, en dépit de ses déculottées électorales… à moins que par un beau geste – que l’on n’espère pas trop de Sa Suffisance –, il ne s’en aille comme le fit Charles de Gaulle en 1946 puis en 1969.
Même s’il nous réserve des surprises, il restera tristement célèbre pour deux évidences.
- Non seulement, il n’a rien fait pour améliorer l’existant, mais encore il a aggravé les imperfections les plus criantes de notre République agonisante : Insécurité, Invasion d’éléments étrangers à notre continent et qui veulent changer notre organisation sociale et culturelle, Désertification industrielle – donc dépendance, singulièrement d’une Asie où, la richesse aidant, les potentats deviennent de plus en plus agressifs -, Effondrement de l’instruction publique et du système hospitalier, Chômage stable aux alentours de 6 millions de victimes, « pleines ou partielles ».
- À quoi, notre Président-Dictateur-Général, par une touche très personnelle, vient ces deux dernières années d’ajouter un risque de guerre continentale. Même Chirac – certes coincé par ses compromissions antérieures avec Saddam Hussein – avait évité de nous emmener dans l’aventure d’une guerre avec les sunnites pour des armes de destruction massive que jamais nul ne trouva.
On ne sait trop combien de nos pièces d’artillerie, ni combien de milliers d’obus ont été expédiés en Ukraine pour un conflit bien moins clair dans ses motivations que ne le prétend la propagande estampillée OTAN. On ne sait même pas le nombre de « conseillers militaires » français qui y sont engagés, tant l’activité macronienne est de type Nacht und Nebel (une expression qui n’est pas « nazie », étant tirée des premier et quatrième épisodes de la Tétralogie de Richard Wagner).
On sait encore moins comment vont réagir les deux grands protagonistes : celui de Washington (soit l’entourage du sieur Biden, atteint de démence – on en a eu confirmation cette fin juin) et celui de Moscou. Vont-ils estimer que les terres entre Don et Dniepr, peuplées à l’Ouest d’Ukrainiens et à l’Est de Russes, peuvent être partagées selon le Droit des peuples ou, au contraire, vont-ils faire dégénérer un conflit d’intérêt purement régional en guerre continentale, voire en Armageddon nucléaire ?
À la limite, on s’en ficherait comme on est en droit de se désintéresser de la très longue guerre entre sionistes et antisionistes : ça se passe loin à l’Est, même si cet « Est », fort corrompu et fanatisé, emplit la planète de ses bruits de haine et de ses manifestations sanglantes de fureur idiote.
L’ennui est que notre Génial Timonier, incapable de régler quel que problème français que ce soit, est allé fourrer son nez dans une guerre qui ne nous concerne en aucun cas.
La bonne question à se poser est celle-ci : est-ce que notre Génial excité va ou non nous précipiter dans une guerre encore plus stupide que la Guerre pour Dantzig… dont on fêtera en septembre le 85e anniversaire ?
12:53 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Tragédie française
Alexis Brezet, directeur de la rédaction du Figaro
Lorsque les historiens se pencheront sur la dissolution, ils n’auront qu’un mot : désastre ! On ne saurait l’imaginer plus complet. Emmanuel Macron avait tout, ou presque : l’Élysée, et trois ans devant lui ; une majorité, relative, certes, mais une majorité tout de même ; un parti en ordre de marche ; un socle électoral étroit, mais étonnamment solide ; une image personnelle écornée, mais une autorité indiscutable. Il perd tout, fors l’Élysée. Il voulait unir le bloc central, diviser la gauche, isoler le RN : tous ses calculs se sont révélés faux. Au fond, son pari était que les Français, d’une élection à l’autre, changeraient d’avis : non seulement ils persistent, mais le niveau élevé atteint par la gauche LFI vient, si besoin était, ajouter une touche très inquiétante au tableau.
Quel champ de ruines ! Le chef de l’État faisait profession de « barrer la route aux extrêmes » ; ils n’ont jamais été aussi hauts. Prise dans la tenaille de ce face-à-face mortifère, la France perspective de l’aventure politique ou du blocage institutionnel : les deux facettes d’une crise de régime. Merci, Macron !
Ce désastre ne tombe pas du ciel. Dans le creuset d’une campagne trop brève pour que s’y décantent les passions, trois éléments portés à ébullition ont produit cet ahurissant résultat : l’insondable légèreté d’un homme qui, par dépit narcissique, a pris le risque de plonger son pays dans le chaos ; la logique folle d’une stratégie, celle de l’hypercentre, qui prétendait éradiquer la droite et la gauche, et qui y a trop bien réussi ; l’exaspération, surtout, de ce malaise démocratique qui depuis tant d’années se nourrit - immigration, insécurité, dette, déficits, crises des services publics, désindustrialisation... – de nos lâchetés et de nos abandons. C’est dans ce chaudron, désormais, que mijotent les tourments de notre crise nationale.
Face à ce désastre, le pire serait d’ajouter le déni au déni, de se réfugier dans la déploration, les excommunications, ces habituelles chansons de la bonne conscience drapée dans sa supériorité. C’est un point qu’on doit céder à Emmanuel Macron : il voulait donner la parole au peuple, le peuple a parlé - massivement : la participation n’a jamais été aussi forte. Il faudra l’entendre, dans toute sa brutalité. Après un scrutin européen escamoté au motif qu’il s’agissait d’un « vote défouloir », rien ne serait plus dangereux qu’une expression populaire législative moralement disqualifiée. Bien sûr, dans un scrutin à deux tours, la messe n’est jamais dite au soir du premier. Bien des choses peuvent encore advenir, et l’entre-deux-tours sera déterminant. Tout indique cependant que le cadre est fixé : la polarisation qui s’exprime à travers la multiplication vertigineuse des duels RN-LFI ou leur affrontement en triangulaire dessine à la hache un paysage politique radicalement nouveau. Il plonge les responsables publics, mais aussi les électeurs, dans les affres d’un dilemme politique et moral... Ce n’est pas un drame qui se joue – qui supposerait qu’un bien et un mal s’affrontent -, c’est, au sens propre, une tragédie, où le destin, qui vous somme de choisir, ne vous offre que des mauvaises solutions.
Les renvoyer dos à dos sera un refuge tentant pour les partis et les responsables politiques, désireux de se mettre en réserve en attendant un échec qu’ils estiment inévitable, sans pour autant faire injure à la liberté de vote, et de conscience, de leurs électeurs. Mais, au regard de la gravité des enjeux, les citoyens, sincèrement inquiets pour l’avenir du pays, se satisferont-ils - ici et maintenant - de cette habileté, dans laquelle il est difficile de ne pas voir une échappatoire ?
Entre Bardella et Mélenchon, qui, en conscience, voudra mettre un signe d’égalité ? Antisémitisme, islamo-gauchisme, haine de classe, hystérie fiscale... Placé, quoi qu’il en dise, sous la domination de LFI, le Nouveau Front populaire est, de fait, le vecteur d’une idéologie qui consommerait le déshonneur et la ruine du pays. Emmanuel Macron, que la gauche somme de consentir à cette abdication, ne devrait pas l’oublier. Notre chroniqueur Nicolas Baverez rappelait récemment cette phrase de Raymond Aron, grande figure du Figaro : «Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable. » Les temps troublés dans lesquels nous entrons s’annoncent éminemment aroniens.
Source : Le Figaro 1/07/2024
10:27 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Reconquête! appelle à voter pour les candidats de la Droite nationale au second tour
00:14 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |