samedi, 15 juin 2024
Entretien avec Marion Maréchal publié dans Valeurs actuelles
Par Sébastien Lignier
Valeurs actuelles cliquez ici
Que ressentez-vous après la décision d’Eric Zemmour de vous exclure de Reconquête ? Des regrets face à ce qui a ressemblé à un grand déballage en public ou un soulagement de mettre derrière vous une aventure qui aura été douloureuse ?
Marion Maréchal. C’est évidemment un immense gâchis, mais aussi beaucoup de tristesse. Je n’avais pas fait un choix aussi difficile lors de la présidentielle de 2022, en imaginant une telle issue. Néanmoins j’assume mes responsabilités.
Oui après le malheureux échec d’un accord entre le RN et Reconquête deux options s’offraient à nous : soit nous présentions malgré tout un maximum de candidats Reconquête aux législatives au risque que ces candidatures de division renforcent la coalition des macronistes et celle de l’extrême gauche, soit nous renoncions à présenter des candidats et nous soutenions les candidats de la coalition Bardella-Ciotti.
Éric Zemmour a choisi unilatéralement la première option. J’ai choisi la deuxième car je considère que l’intérêt du pays doit primer sur l’intérêt des partis. Je ne prendrai pas la responsabilité que des candidatures Reconquête coûtent les quelques députés qui pourraient faire la différence pour que le bloc national l’emporte. J’ai passé la campagne des européennes a alerté les Français sur le risque de disparition de notre pays. Il faut être cohérent et nous hisser à la hauteur des évènements.
La menace est immense, le 7 juillet ce sera soit le bloc national soit l’extrême gauche coalisée. L’espoir ou le cauchemar.
A titre personnel, je regrette les mots inutilement blessants de « trahison » et de « regroupement familial des Le Pen » employés par Éric, tout comme je regrette qu’il ait tenté de ramener un désaccord politique de fond entre nous à une simple question familiale entre Marine Le Pen et moi. C’est sans doute facile à vendre, et plus confortable, mais ça n’en est pas moins faux.
Laurence Trochu, Nicolas Bay ou Guillaume Peltier ne sont pas les neveux et nièces de Marine Le Pen ; deux d’entre eux sont issus de LR et ont occupé des fonctions auprès de Nicolas Sarkozy ou François Fillon. Et pourtant, tous les trois étaient à mes côtés pour lancer notre appel à refuser la division et à soutenir les candidats d’union LR-RN pour battre Macron et la coalition d’extrême gauche.
Le président de Reconquête vous accuse d’avoir négocié « en catimini » avec le RN, sans jamais lui en avoir rendu compte. Que répondez-vous à ces accusations ?
Il a été informé immédiatement de ma volonté de négocier puisque j’ai lancé un appel à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan le soir même de mon élection, dimanche soir.
Dès lundi je rencontrai publiquement Marine Le Pen et Jordan Bardella tandis que la direction de Reconquête, sans nous prévenir, mobilisait déjà les fédérations du parti pour préparer des candidatures.
J’ai réclamé la réunion d’un Bureau exécutif de Reconquête! dès lundi soir pour justement faire état des échanges lors de cette rencontre. J’ai dû insister pour qu’il soit réuni, et lorsque ce fut finalement le cas mardi après-midi, c’était en fait déjà trop tard : malgré mes efforts, l’accord n’avait pas pu aboutir.
Éric Zemmour est-il devenu selon vous un frein à « l’union nationale » qui s’organise autour du Rassemblement national ?
Pendant toute la campagne des élections européennes, j’ai souhaité concentrer mon énergie et mes attaques vers le camp macroniste et les candidats de gauche. J’ai toujours distingué les concurrents des adversaires, ce qui ne m’a pas empêché de marquer clairement ce qui nous distingue politiquement du RN.
Dans une forme de campagne parallèle, assez désagréable et brouillant le message, des attaques bien plus violentes, parfois même caricaturales ou outrancières, ont été développées dans les médias ou sur les canaux numériques du parti par la présidence du mouvement et une partie de la direction.
Je considérais pour ma part qu’elles étaient non seulement inopérantes électoralement – cinq minutes passées sur un marché suffisaient à convaincre que ce n’était pas ce que souhaitaient les électeurs – mais qu’en plus cela pouvait contribuer à rendre difficiles les nécessaires synergies à venir.
Je ne peux que constater que la suite des événements, et le refus du RN de conclure un accord avec Reconquête en raison de l’attitude d’Éric Zemmour, m’ont donné raison. Je le regrette profondément car les électeurs de Reconquête auraient mérité d’être représentés dans cette coalition des droites par un accord électoral respectueux du courant de pensée que nous représentons.
Combien de personnalités politiques issues de l’écosystème Reconquête sont prêtes à vous rejoindre ?
Les cadres, militants et adhérents de Reconquête sont des gens admirables. Cette rupture soudaine est humainement très difficile pour beaucoup, surtout après 9 mois d’une campagne européenne où ils se sont beaucoup donnés. Je comprends que certains aient encore besoin de temps pour mesurer les enjeux et prendre position.
Depuis notre appel à refuser la division et soutenir les candidats de l’union nationale, désormais relayé sur le site jesoutienslunion.fr, déjà près de la moitié des délégués départementaux ont manifesté, à divers degrés, leur soutien.
Certains ont démissionné, en réaction à notre exclusion, d’autres encore ont fait part de leur refus de présenter des candidats dans leur département. Par ailleurs, notre appel a aussi été rejoint par de nombreux élus de Reconquête, parmi lesquels le sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier.
Au-delà des cadres, nous avons eu des milliers de témoignages spontanés de soutien, venant d’ailleurs bien entendu de nos rangs, mais aussi de sympathisants RN ou LR.
À titre personnel, vous avez annoncé votre intention de ne pas vous présenter aux législatives. Pourquoi ? Quelle sera votre place dans la campagne qui s’ouvre ?
Je ferai campagne, tant dans les médias qu’auprès des Français, pour faire gagner le bloc national et battre le bloc macroniste et l’extrême gauche. Je ne serai en revanche pas candidate, car j’ai été élue au Parlement européen par 1,4 million de Français voici à peine 5 jours. C’est cette mission qu’ils m’ont confiée que je veux assurer en priorité.
Avec nos trois autres députés européens, je ferai la semaine prochaine mes premiers pas à Bruxelles, où j’ai hâte de retrouver nos alliés du groupe des Conservateurs et de me mettre au travail pour défendre notre civilisation et les intérêts de la France. Dans tous les cas, je n’abandonne pas les Français qui m’ont fait confiance et continuerai de mener les combats nécessaires.
Vous avez toujours assumé votre refus de revenir au RN. Votre position peut-elle évoluée au vu de la situation politique inédite ?
Je le redis clairement : mon soutien aux candidatures du bloc national ne signifie pas mon ralliement au parti Rassemblement national, contrairement à ce qui a pu être dit par certains. Je n’ai pas dévié de mon projet : bâtir la force de droite authentique qui manque à notre pays.
Une force clairement attachée à la préservation et la transmission de notre identité, tout en assumant une vision économique de droite et défendant nos valeurs face à toutes les formes de déconstruction. Une force qui travaille à l’union nécessaire pour assurer la victoire, comme c’est le cas dans tous les pays d’Europe où des coalitions des droites, portant des idées proches des nôtres, gouvernent désormais.
C’est dans cette optique que j’ai rejoint Eric Zemmour lors de l’élection présidentielle, c’est dans cet objectif que je me suis investie dans Reconquête! ensuite, c’est pour cela que j’ai mené notre liste lors des élections européennes. Et je continuerai à travailler dans cette direction avec tous ceux qui partagent cet objectif.
En faisant le choix de l’union, je reste fidèle à la promesse initiale de Reconquête et comprends d’autant moins mon exclusion du parti suite à ce choix. Personne n’oublie qu’Éric Zemmour, lui-même et c’est tout à son honneur, a prôné pendant vingt-cinq ans l’union des droites. Je regrette qu’en cet instant historique où il faut la mettre en place en unissant les forces et les votes, il veuille l’empêcher en présentant malgré tout des candidats Reconquête.
Comment réagissez-vous à la décision d’Eric Ciotti de s’allier au Rassemblement national…et au psychodrame au sein des Républicains à la suite de cette annonce ? L’heure de vérité a-t-elle sonné pour la droite ?
Je salue cette décision courageuse, attendue par de nombreux électeurs de LR et démontrant le fossé existant désormais avec la majorité des dirigeants de ce parti, y compris ceux qu’on aurait imaginés plus solides et cohérents face aux événements.
Désormais les masques tombent chez LR entre ceux qui ont vraiment à cœur l’intérêt de leur pays et ceux qui en sont encore aux petits calculs personnels et politiciens.
21:32 Publié dans Législatives 2024, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Point de vue : législatives 2024. Plutôt Jordan Bardella que le Péril rouge !
Yann Vallerie,
rédacteur en chef de Breizh-info.com cliquez ici
Il y a des instants politiques exceptionnels où il faut avoir le courage de prendre position. Il y a encore quelques jours, quelques semaines, jamais je n’aurai pensé écrire cette tribune. Surtout en voyant le théâtre politique, à droite comme à gauche, toujours aussi immonde, toujours aussi malhonnête, toujours aussi repoussant pour l’idéaliste que je suis.
Néanmoins, l’effondrement permanent de la société, bretonne, française, européenne, ainsi que les derniers séismes politiques, m’incitent à dire le fond de ma pensée.
Mon engagement politique a, depuis mes 16 ans, toujours été orienté au service de la Bretagne et du peuple breton, de ses droits fondamentaux à être reconnu comme une nation bien à part en Europe. Je me suis toujours senti chez moi, sur ma terre, en Bretagne, celle de mes ancêtres, tout en me sentant plus proche d’un Irlandais, d’un Gallois, d’un Ecossais, que d’un Niçois, ou d’un Lyonnais, bien que la langue me rapproche de ces derniers, n’ayant pas eu la chance d’être brittophone de naissance.
J’ai toujours eu le sentiment, en quittant la Bretagne, le sentiment profond, de franchir une frontière. Une frontière invisible, inexistante, que j’appelais pourtant de mes voeux, mais une frontière quand même.
Je n’ai jamais vibré ni ne me suis levé pour la Marseillaise, et mon drapeau est le Gwen Ha Du, ou le Kroaz Du, mon hymne le Bro Gozh ma Zadou. Et je ne suis absolument pas un enfant de la République française ni de la laïcité, ni de la religion républicaine.
Mes engagements politiques successifs ont toujours été en faveur, ou de l’indépendance de la Bretagne, ou de son autonomie dans le cadre d’une France décentralisée, d’une Europe aux 100 drapeaux.
J’ai toujours par ailleurs eu la fibre sociale, et en horreur l’injustice qui conduit des grands patrons dans le monde entier à s’en mettre plein les poches et à exploiter toute la misère humaine, par delà les frontières, pendant que je vois quotidiennement mon peuple s’appauvrir, et ne plus bénéficier de conditions de vies décentes, dignes d’une puissance mondiale.
Je ne me suis jamais résolu à voir les services de santé s’effondrer. Les salaires dépensés au 10 du mois. Je suis révolté en voyant chaque jour les déclassés, les abandonnés, la misère humaine dans les campagnes pendant que les nantis des villes se gavent.
Je suis scandalié par la façon dont les petits artisans, les petites entreprises sont freinés dans leur soif de création et de liberté.
Et pourtant, depuis que je suis en âge de voter, je n’ai pas le souvenir d’avoir mis un bulletin de vote pour le FN ou pour le RN ou pour Reconquête, ou pour la droite d’ailleurs. Et je l’ai toujours assumé.
Parce que j’ai en horreur le centralisme. Parce que la Bretagne et les Bretons ne sont pas la France, ni les Français, tout simplement. Ma carte d’identité ne veut rien dire.
Elle ne signifie rien, encore moins lorsque j’ai pu voir, au fil des années, des responsables politiques indiquer que les Mahorais, que les Kanaks, étaient « leurs compatriotes d’Outre Mer ». Non, ils ne sont pas mes compatriotes. Nous ne partageons pas le même sang, ni la même culture, ni la même civilisation. Je n’ai rien contre eux, mais ils ne sont pas mon peuple. C’est ainsi.
Parce que je n’ai jamais compris pourquoi ce parti, aujourd’hui comme hier, s’entêtait à vouloir priver nos régions de leurs libertés. De leurs capacités à enseigner aux enfants l’Histoire spécifique de leurs ancêtres, ainsi que leurs langues.
Parce que je n’ai jamais compris pourquoi tout, en République française, devait être uniformisé, y compris la démocratie. Parce que j’aspire à ce que les lois bretonnes ne soient pas les mêmes que les lois françaises, qu’elles puissent être adaptées selon les particularismes locaux et régionaux.
Parce que je n’ai jamais apprécié ces vexations, comme celle de refuser que le drapeau breton flotte au même niveau que le drapeau français au conseil régional. Parce que je crois en la suppression des communautés d’agglomération, en celle des départements, mais pas en celle des régions.
Parce que tout simplement, je n’accepte pas et n’accepterai jamais que Paris dicte sa loi à la Bretagne, pas plus d’ailleurs que je n’accepterai une Bretagne centralisée autour de Rennes ou de Nantes.
Malgré toutes ces réticences. Malgré toutes ces oppositions. Aujourd’hui, je m’apprête à franchir le Rubicon. Pour quelles raisons ?
Parce que je pense à mes enfants. Je pense à mes enfants et je ne veux pas qu’ils grandissent dans une Bretagne rongée par l’insécurité et le trafic de drogue. Je veux qu’ils grandissent à côté de leurs semblables, et pas asphyxiés par le monde entier qui frappe à nos portes.
Je veux qu’ils puissent vivre en sécurité, travailler, se soigner, étudier dans leur pays, sur leur terre, sur celle de leurs ancêtres, sans être inquiétés, et inquiets eux mêmes pour leur avenir. Je veux qu’ils soient prioritaires, pour se loger, pour se soigner, pour travailler, pour étudier, et en cas d’accidents de la vie. Je veux qu’ils vivent dans une Bretagne enracinée et catholique. Pas sous le règne de la loi islamique.
Je ne veux pas offrir à ma fille des études dans une métropole où elle prendre le risque, chaque soir, de tomber sur un Afghan sous OQTF, et où elle risquera de se faire violer ou agresser.
Je ne veux pas que mes fils, demain, pour un regard, pour une remarque dans une soirée, finissent, comme mon ami Jean-Marie, avec un coup de couteau dans le coeur porté par un extra-européen.
Je refuse que mes enfants soient intoxiqués par le gauchisme, dès l’école, et qu’on leur apprenne qu’ils peuvent si ils veulent, changer de sexe, ou s’offrir un enfant sur catalogue. Je ne me résoudrai jamais à les laisser tomber dans la drogue, dans les addictions, parce que nos autorités, et certaines associations, ont laissé depuis trop d’années toute cette m… ronger nos villes comme nos campagnes.
Je souhaite que mes enfants apprennent d’abord d’où ils viennent, qui ils sont, avant de pourquoi pas, demain, s’intéresser au monde qui les entoure. Je veux qu’ils soient d’abord des Bretons, puis ensuite des Français si ils ont envie de l’être, sachant que dans tous les cas, qu’ils le veuillent ou non, ils resteront éternellement des Européens, de racine et de sang.
Je veux offrir à mes enfants la possibilité de vivre dans une Bretagne sûre et enracinée. Je veux qu’ils vivent sur des terres où ils seront maîtres chez eux. Je ne souhaite pas qu’ils deviennent demain, des Afrikaaners persécutés d’Afrique du Sud, ou des Indiens d’Amérique.
Je souhaite qu’à travers eux, et à travers leurs enfants, et ceux qui suivront, le sang qui coule dans mes veines, et celui de mes ancêtres, les racines, l’héritage culturel, se perpétue. Parce qu’il en est ainsi et qu’il en a toujours été ainsi. Mon peuple, ma race, mon sang, ne doivent pas disparaitre effacés par ceux qui, du passé, veulent faire table rase.
Alors oui, le dimanche 30 juin, et le dimanche 7 juillet, je voterai pour le candidat de l’Union des droites de ma circonscription, qui rassemblera avant tout, des patriotes sincères.
Qu’ils soient français, ou bretons, finalement, cela me sera égal. Car demain, au rythme où vont les choses démographiquement, si nous continuons à nous regarder dans le blanc des yeux, et à nous faire la guerre pour des raisons qui ne sont pas existentielles, alors nous disparaitrons. Bretons comme Français.
Jordan Bardella Premier ministre n’empêchera pas mes enfants d’apprendre et de parler le Breton. Il ne s’opposera pas, si les Bretons se lèvent un jour en masse sur la question, à la réunification. Il ne fera pas tomber la statue de Nominoë. Il n’empêchera pas notre peuple d’apprendre sa propre histoire. Il n’empêchera aucun Nantais de s’affirmer breton. Il ne sera pas plus nocif pour mon peuple que ceux qui, depuis des décennies sont aux affaires en Bretagne sans que cela ne suscite de désapprobation.
Et si il le fait, alors nous aurons tout le temps de nous révolter contre ça.
En attendant, cette union des droites permettra peut être, même si la croyance est une illusion en politique, que nos enfants vivent entre eux, et en sécurité, sur la terre de leurs ancêtres, et éduqués avec des valeurs saines. Des enfants qui deviendront des hommes et des femmes, libres, et non déconstruits.
Ce bulletin glissé dans l’urne, ne changera en rien mon combat. Ni la vision que j’ai de la Bretagne, de son peuple, et de son destin que je souhaite autonome, dans une Europe des peuples.
Mais l’heure est aujourd’hui trop grave pour ne pas réagir face au péril communiste. Je ne veux pas laisser nos terres aux mains de ceux qui veulent tout raser, tout détruire. Je ne veux pas demain me laisser diriger par les maîtres de la censure, de l’anathème, de la violence politique, du lynchage. Par ceux qui veulent nous tuer pour ce que nous sommes et pour ce que nous incarnons, car oui, ces gauchistes veulent notre mort, sociale, économique, et demain, physique.
J’irai donc voter, fin juin, en espérant que l’addition des voix fasse que Jordan Bardella devienne Premier ministre. Et qu’il soit à la hauteur des attentes que des millions d’individus peuvent mettre en lui. Pour renverser la table. Pour tout reconstruire. Pour abolir toutes les lois, tous les traités, qui nous empêchent d’exister et d’être ce que nous sommes. Et pour envoyer, enfin, dans les oubliettes de l’histoire, tous ceux qui ont cru pendant des années pouvoir détruire les peuples d’Europe sans susciter chez eux une vie réaction.
Je n’aurai jamais confiance dans le personnel politique. J’ai trop vu les rapaces, les bagarres pour une place, pour une gamelle. Je les vois encore aujourd’hui, et ils me débectent. Les trahisons. Les coups de poignard dans le dos. Sans doute aussi les êtres les plus vils humainement qui voient dans la politique la possibilité de réussir là où ils auraient été rejetés par tous ailleurs. Je n’aurai pas plus confiance dans ce personnel politique aujourd’hui, demain, ou après demain, quelle que soit l’étiquette. Car la politique politicienne est rarement le théâtre des hommes purs, des idéalistes. Des saints.
Néanmoins, le 30 juin 2024, à défaut d’y croire, j’ai envie de voir la société des Macron, des Larcher, des Darmanin, des BHL s’effondrer. J’ai envie de voir la minorité gauchiste qui terrorise le pays depuis trop d’années, avec ses partis, ses milices, ses ONG, ses associations, pleurer toutes les larmes de son corps. J’ai envie d’écouter la presse aux ordres secouée, et ne sachant plus si demain, elle pourra vivre sans subvention. J’ai envie de voir leur monde s’effondrer, et ma terre, mon pays, ma civilisation, enfin renaître. J’ai envie d’en finir avec la haine, l’intolérance, la censure, l’épuration prônée par le camp d’en face.
Jordan Bardella doit en avoir conscience. Il y a des millions de gens qui voteront pour lui demain, et qui ne lui pardonnerons pas la moindre compromission ni la moindre trahison. Car c’est peut être fin juin que se trouve, électoralement parlant, la dernière chance pour nos peuples de l’hexagone, pour nos peuples d’Europe. Pour écarter de nos vies le péril rouge, qui est là, et qui ne passeras pas !
20:56 Publié dans Législatives 2024, Tribunes libres | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
vendredi, 14 juin 2024
Attention ! Revoilà le Front popu...
Après quatre jours de tractations, l’annonce de la formation d’un « nouveau Front populaire » par le Parti socialiste, la France insoumise, Europe écologie les verts et le Parti communiste vient nous rappeler une nouvelle fois que, décidément, la gauche a toujours besoin d’un "fasciste" de service. Ce petit manège, pas très catholique mais proprement stalinien, dure depuis les années 1930.
À l’heure où les commentateurs politiques s’étonnent (ou feignent de s’étonner) de ce "rassemblement des contraires" qui, il y a peu, s’étrillaient allègrement, il n’est pas inutile de se tourner vers le passé, vers l’entre-deux-guerres et le contexte dans lequel est né le premier Front populaire… Avec, notamment, l’affrontement entre les communistes et les socialistes, les dessous de l’affaire Salengro, le recours, par la gauche, à la calomnie, à l’insulte et à la violence contre la droite nationale, son exploitation de l’affaire Stavisky et déjà, le deux poids deux mesures des bien-pensants…
Utile et instructif aller-retour entre deux époques (dont il ressort que la gauche française, biberonnée au marxisme-léninisme, n’a pas vraiment changé) : le livre "François de La Rocque, des tranchées au Parti social français" de Didier Lecerf.
Pour l'acheter, cliquez ici
10:39 Publié dans Didier Lecerf, Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Le point de vue de Sarah Knafo (Reconquête !)
10:08 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
jeudi, 13 juin 2024
Le sénateur Stéphane Ravier soutient la démarche de Marion Maréchal
20:15 Publié dans Communiqués de presse, Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Le Mouvement Conservateur soutient l'Union nationale
Cette démarche d’union n’a pas recueilli l’assentiment d’Eric Zemmour. Nous le regrettons. Avec véhémence, Eric Zemmour nous a reproché de préférer l’union des droites au maintien des intérêts de Reconquête!
Nous ne pouvons pas accepter ces accusations. Parti indépendant, le MC était allié à Reconquête! par une convention signée lors des législatives de 2022. Cette convention étant caduque du fait de la dissolution du 9 juin, nous ne souhaitons pas la renouveler.
19:11 Publié dans Communiqués de presse, Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Législatives : le Parti de la France appelle à faire battre islamo-gauchistes et macronistes
Un communiqué du Parti de la France :
Mercredi 12 juin, le Bureau politique du Parti de la France s'est réuni pour faire le bilan des élections européennes et se positionner dans le cadre des élections législatives provoquées par la dissolution de l'Assemblée par le Président de la République dès dimanche soir.
En quelques jours, nous assistons à une recomposition fulgurante de la classe politique française sur fond de trahisons, émancipations, tragi-comédies et autres séquences lunaires relevant parfois du Vaudeville ; notamment l'implosion spectaculaire mais tellement prévisible de Reconquête.
Trois pôles se dégagent : la gauche hétéroclite qui rassemble de Trotsky à Mahomet, une solide coalition RN-LR qui incarne désormais la droite, les débris agonisants du macronisme et des Républicains émasculés dont l'union est loin d'être faite.
Pour des raisons financières, logistiques et même stratégiques, le Parti de la France n'aura pas de candidats lors de ces élections législatives provoquées à la hâte et pénalisant lourdement les petites formations.
Le Parti de la France a donc pris la décision d'inviter ses adhérents et sympathisants à apporter leur suffrage, au 1er tour le 30 juin, au candidat qu'ils estiment être le plus radical face au Grand Remplacement qui demeure l'enjeu essentiel pour la survie de notre civilisation.
Pour le 2nd tour, il faudra impérativement faire barrage aux candidats islamo-gauchistes ou macrono-centristes en votant pour le représentant de la coalition RN-LR, quels que soient les doutes que l'on peut avoir sur ces deux formations.
Au cours de cette campagne-éclair, le Parti de la France ne manquera pas d'occuper le terrain avec une nouvelle campagne d'affichage choc sur ses thématiques identitaires.
Ces élections législatives, qui suscitent un immense enthousiasme populaire auprès de l'électorat patriote, peuvent être l'opportunité d'un bouleversement politique historique. C'est peut-être une occasion qui ne se représentera pas de sitôt et il serait criminel de ne pas la saisir.
19:06 Publié dans Communiqués de presse, Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
La France a plus que jamais besoin de Reconquête et d’Éric Zemmour
Pierre Cassen Riposte laïque cliquez ici
La dissolution opérée par Macron, sans doute, comme je le disais dès dimanche soir, pour des calculs politiciens sordides, qui consistent à souhaiter la victoire du RN en 2024 pour mieux le discréditer en 2027, continue à opérer des déflagrations dans le paysage politique français.
D’abord, chacun a pu constater que la belle gauche morale, qui continue à imposer le cordon sanitaire à ses adversaires politiques, en jouant sur la rue, s’émancipe des beaux principes qu’elle impose à la droite, et sans vergogne s’allie, y compris avec les Insoumis, qu’elle qualifiait d’antisémites la veille, quand il s’agit de sauver des postes et leur boutique.
Chacun a pu avoir la confirmation que les notables LR sont de véritables traîtres à la France, et préfèrent conserver leurs petits avantages boutiquiers, se vendre à Emmanuel Macron, plutôt que d’avoir le courage d’Éric Ciotti, et de penser aux intérêts du pays, en rompant avec le piège de Mitterrand, imposant la division de la droite au nom de principes moraux à géométrie variable. C’est sans doute la première fois dans l’histoire qu’en toute illégalité, un président est destitué par un bureau politique auquel il ne participe pas, et le droit, ou pas, de disposer de l’investiture LR sera tranché dans les heures qui viennent par les juges.
Mais l’explosion en direct de LR, qui était inévitable, se conjugue à celle, tout aussi dévastatrice, de Reconquête. Chacun suit les différents rebondissements, depuis dimanche, que les fins connaisseurs de la vie politique avaient un peu anticipé en regardant le déroulement de la campagne européenne. Chacun voyait bien qu’il y avait deux campagnes de Reconquête, celle de Marion Maréchal, et celle d’Éric Zemmour et de Sarah Knafo. Les plus optimises espéraient qu’elles étaient complémentaires, et que chacun jouait un rôle. Les plus pessimistes craignaient que la différence stratégique, assumée publiquement par les protagonistes, sur l’attitude à adopter par rapport au RN, ne finisse tragiquement.
Chacun a remarqué que dimanche soir, Éric Zemmour a paru apprendre que Marion allait rencontrer toutes les composantes de la droite, pour parvenir à jouer de sa personnalité pour imposer, dans un contexte exceptionnel, l’union à laquelle tout le monde aspire pour gagner le 30 juin et surtout le 7 juillet. Les observateurs ont noté qu’alors que Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu applaudissaient cette annonce de Marion à tout rompre, Éric restait stoïque, sans doute parce qu’il avait l’impression que le président était contourné par la vice-présidente.
Chacun avait compris en écoutant lundi soir Éric Zemmour sur CNews qu’il laissait entendre qu’il avait eu beaucoup de mal à avoir des informations de la part de Marion sur les négociations qu’elle avait entamées. Il avait affirmé d’autre part, sentant que sa personnalité servait de prétexte au RN pour justifier le maintien de la division, qu’il ne demandait rien, qu’il n’entendait pas exiger un poste de député ni de ministre en cas de victoire. Rappelons que cet entretien a dépassé les records, à CNews, avec 1,2 million de téléspectateurs, preuve que la parole d’Éric est toujours attendue avec impatience.
12:46 Publié dans Législatives 2024, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Marion Maréchal était ce jeudi matin sur TF1
12:25 Publié dans Législatives 2024, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Crise à Reconquête : sans commentaire (pour l'instant)...
La déclaration de Marion Maréchal :
Le communiqué de Eric Zemmour :
Aujourd’hui comme hier, comme depuis trente ans, je maintiens ma volonté de créer ce grand rassemblement pour la victoire. Et comme je l’ai dit hier, sans rien exiger pour moi-même. Je ne suis candidat à rien, je ne demande aucune circonscription, aucun poste. J’ai seulement conscience de l’occasion unique qui se présente à la France.
Hier encore, Marion Maréchal tentait d’obtenir un accord entre partis auprès du Rassemblement national. Accord que je souhaitais ardemment, mais que Marion Maréchal, sans me consulter un seul instant, a échoué à obtenir auprès du RN, à mon grand regret.
Ce matin encore, dans nos échanges du Bureau exécutif de Reconquête, nous affirmions que nous devions préparer le parti aux élections, tout en acceptant qu’en cas d’accord nous retirerions des candidatures Reconquête pour permettre le grand rassemblement pour la victoire. Cela reste évidemment d’actualité.
Étonnamment, Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu ont décidé de mentir devant toutes les caméras, dans une conférence de presse stupéfiante, pour me faire porter la responsabilité de l’échec de cette union, m’accusant de faire barrage à cette union que j’appelle de mes vœux depuis trente ans.
Cette déclaration calomnieuse n’est que la première étape d’un ralliement des proches de Marion Maréchal au RN pour obtenir des circonscriptions, tel que nous l’apprenons déjà dans la presse.
De ce fait, Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu se sont exclus eux-mêmes de notre mouvement, Reconquête. Dont acte.
Je suis écœuré et blessé, comme tous les militants, les sympathisants et les électeurs, par la trahison de Marion Maréchal à qui nous avons tous fait confiance, à qui nous avons tout donné : la tête de liste aux Européennes, les sacrifices des militants, les moyens de Reconquête. A peine 48 heures après avoir été élue par 1,3 million d’électeurs Reconquête, elle a choisi de vendre notre parti, d’estimer qu’il n’était plus légitime à porter ses idées, de nous attaquer par la calomnie.
Comme les électeurs, les sympathisants et les militants de Reconquête, j’étais, je suis et je serai toujours pour le rassemblement. J’affirme que Reconquête et moi-même sommes prêts à retirer des candidats en cas d’accord avec le RN, Les LR et tous les autres partis de bonne volonté souhaitant la défaite d’Emmanuel Macron et des islamo-gauchistes. Je suis affligé de devoir commenter ces querelles intestines à l’heure où notre pays meurt, à l’heure où l’espoir peut enfin renaître. Pourvu que vive l’union, pour que vivent nos idées et que vive la France.
00:51 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mercredi, 12 juin 2024
Le péché originel de Marine Le Pen
« Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique »
Charles Péguy
Maurice Bernard
En engageant son parti dans la voie de la "dédiabolisation", de la "respectabilisation" à tout prix ; en virant ou en poussant vers la porte de sortie tant de responsables, de militants sincères et dévoués, sans égards pour leur travail, leurs sacrifices ; en les remplaçant parfois par des contempteurs de son propre père, Marine Le Pen a, de fait, apporté de l’eau au moulin de la gauche et de la droite libérale-libertaire. Tel est son péché originel.
Sa démarche, en effet, est venue en quelque sorte justifier a posteriori le discours de ses adversaires. Elle lui a donné du crédit : s’il fallait dédiaboliser le FN, c’est donc qu’il n’était pas blanc-bleu, qu’il avait bien quelque chose à se reprocher, qu’il avait à voir, in fine, avec le diable, la bête immonde, le mal absolu…
Ce faisant, elle s’est mise en situation d’avoir à reprendre à son compte et à intégrer tous les éléments de langage utilisés contre Jean-Marie Le Pen et son mouvement pendant trois décennies.
Elle s’est condamnée à avoir à répondre favorablement aux sollicitations pressantes des thuriféraires de la pensée conforme concernant les "origines sulfureuses" du FN, le "racisme" et l’"antisémitisme" de son chef (et par extension de ses cadres, de ses militants, voire de ses électeurs - que Bernard Tapie, rappelons-le, n’hésita pas, en son temps, à traiter de « salauds »).
Elle s’est condamnée à diaboliser à son tour l’"extrême droite", à laisser insulter la mémoire de certains des fondateurs de son parti (voire à l’insulter elle-même – telle celle de François Brigneau -), à déceler des "nazis", des "fascistes" dans les autres formations de la droite nationale (à commencer par celle – Reconquête! – qui ose venir marcher sur "ses" plates-bandes), à réclamer des dissolutions…
Quand on met le doigt dans l’engrenage, on doit s’attendre à voir son corpus politique y passer tout entier… Sans pour autant – on le voit bien actuellement, une fois de plus – s’affranchir définitivement des accusations, des attaques de la gauche et de l’extrême gauche pour lesquelles, de toute façon, le RN a été, est et restera un parti "fasciste", "raciste", clairement à l’écart de l’"arc républicain"…
Que de petites lâchetés, de renoncements, de reniements pour voir, à la fin, se reconstituer le front "républicain" ou "populaire" ! Pour que 2024 se donne des airs de 2002 ! Tout ça pour ça ! Quel gâchis ! C’est pathétique, c’est consternant, c’est à hurler !
Pour clore ce billet d’humeur, voici, pour mémoire, quatre petits rappels… À l’attention tout particulièrement de ceux qui, dans nos rangs, anciens admirateurs ou supporters de Jean-Marie Le Pen, ont aujourd’hui les yeux de Chimène pour sa fille et ses nouveaux amis :
- En juin 2014, lors d’un dîner chez Gilbert Collard, l’UMP Sébastien Chenu (ex du Parti républicain, ex-chef de cabinet adjoint de Christine Lagarde au Commerce extérieur et proche de Roselyne Bachelot) rencontre pour la première fois Marine Le Pen à laquelle il déclare d’emblée : « Je n’aurai pas dîné avec votre père, Jean-Marie Le Pen» (Valeurs Actuelles n°4233, janvier 2018)…
- En février 2022, dans les colonnes du Figaro, Marine Le Pen déclare : « Je retrouve chez Éric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front national, sont venues puis reparties remplies de personnages sulfureux. Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis (bel amalgame, NDLR). Tout cela ne fait pas une posture présidentielle ». À noter que franceinfo voit alors, dans l’utilisation de ces mots "catholiques traditionalistes", "païens" ou "nazi" des « allusions aux soutiens encombrants » d’Éric Zemmour, « tel Jean-Yves Le Gallou (…) ou même le Parti de la France »…
- En décembre de la même année, par courrier, Marine Le Pen, renvoyant dos à dos l’ultra gauche et l’ultra droite, demande au Premier ministre Élisabeth Borne « d’entreprendre les procédures nécessaires pour enfin dissoudre (les) associations groupusculaires » qui « bafouent les valeurs de la République et de la France ». Le Monde (le 20 décembre 2022) précise à cette occasion : « (…) Le courrier s’inscrit dans un contexte de regain des manifestations de groupuscules identitaires, à travers des actions symboliques ou violentes ». Avant de citer Jean-Philippe Tanguy, le député RN de la Somme, cosignataire du texte : « Il y a aujourd’hui un recrutement plus important des groupes d’extrême droite, il faut être vigilant et crier au loup ».
- Enfin, le 2 mai dernier, Jordan Bardella, pressé par Valérie Hayer qui lui demande de reconnaître que Jean-Marie Le Pen a été « le déshonneur» de son parti, rappelle – sans même essayer de prendre en compte le contexte - que celui-ci « a été condamné pour antisémitisme », et que sa sortie de 1988 sur le "détail" « était éminemment antisémite » (ce qui a toujours été démenti par l’intéressé, mais aussi par maints de ses déclarations et un certain nombre de ses amitiés politiques).
Comment Marine Le Pen pourrait-elle prétendre au rassemblement des Français quand elle s’emploie avec constance à rejeter et vouer aux gémonies ceux qui, a priori, sont les mieux disposés à son égard ? La réponse à cette question est sans doute à rechercher du côté des lacunes manifestes de sa formation politique de base…
17:58 Publié dans Législatives 2024, Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Dissolution de l’Assemblée nationale : l’autre scénario machiavélique
Entretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne Eurolibertés.
(Propos recueillis par Guirec Sèvres)
Dernièrement, vous avez considéré les sondages comme des « bouées de sauvetage » pour soirées d’élections, permettant aux partis politiques d’expliquer qu’ils n’étaient pas si perdants et leurs adversaires si gagnants… Et pourtant, les sondages avaient bien annoncé, peu ou prou, les résultats des élections européennes, même le score à plus de 30 % du Rassemblement national…
Je maintiens que les sondages ne sont pas obligatoirement truqués – ils le sont d’ailleurs rarement si tant est qu’ils le soient –, mais que leur utilisation peut être douteuse… si besoin est pour certains. Effectivement, pour ces élections européennes, ils avaient donnés quasiment les bons écarts et les résultats de chacune des listes importantes à 1 ou 2 % près. Dont acte. Personne n’a donc pu s’en servir, au soir de l’élection, pour ne pas reconnaître l’évidence : le triomphe (prévu) de Jordan Bardella, la déconfiture (attendue) de Valérie Hayer, le bon score (annoncé) de Raphaël Glucksman…
Vous vous attendiez à ces résultats ?
Pour ce qui est des trois premières listes arrivées en tête, oui… Je m’attendais en revanche à des surprises concernant les 4 listes suivantes – LFI, Républicains, écologistes, Reconquête – et d’éventuelles dégringolades de certaines sous les 5% fatidiques pour avoir des élus. Cela n’a pas été le cas. Dont acte également.
Que retenez-vous de ces résultats ?
On minimise assez étonnamment l’enracinement électoral de la liste Reconquête. Ce parti d’à peine trois ans d’existence a désormais des élus, ce qui n’est pas rien et confirme qu’il n’est donc pas un feu de paille. Il reste un mouvement en ascension, contrairement aux Républicains qui continuent leur déclin, même s’il est lent et aux écologistes dont le score a été divisé par trois. La véritable surprise, finalement, c’est l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Peu s’y attendait, notamment les Macronistes, comme le prouve la réaction de Yaël-Braun-Pivet, la présidente Renaissance de celle-ci qui a dénoncé comme une erreur cette décision du Président de la République : cela augure mal de l’avenir pour le camp présidentiel, d’autant que les députés Renaissance ne partent pas en campagne « dans la joie et la bonne humeur, la fleur au fusil », appréhendant pour la plupart d’entre eux de perdre leur siège. L’image qu’ils donnent aux électeurs n’est guère flatteuse.
Les partis de gauche qu’on disait divisés et irréconciliables ont mis moins de 24 heures pour annoncer leur union électorale… La Nupes, rebaptisée Nouveau front populaire, renaît-elle de ses cendres ?
Ce qui ne veut pas dire que les haines et les divisions n’existent plus, mais après des mois d’insultes et de déclarations de guerre interne, LFI, PCF, écologistes et PS s’entendent pour préserver leurs sièges. Sans vergogne aucune. Qu’en penseront leurs électeurs ? En seront-ils heureux ou dégoûtés ? Réponse début juillet… et Jean-Luc Mélenchon qu’on disait fini, reprend magistralement la main, tandis que le « héros » à gauche des élections européennes, un certain comment déjà ? Ah oui ! Raphaël Glucksmann, l’anti-Mélenchon, celui qui avait dit « jamais plus d’alliance aux conditions de LFI », a disparu des radars.
Tandis qu’à droite, entre RN, Reconquête et Républicains, on a envisagé enfin des accords…
Les désirs de leurs électeurs respectifs auraient été entendus, semblent-ils… ou peut-être plus sûrement de simples calculs d’intérêts électoraux. Joindre l’utile à l’indispensable, faute d’agréable. Si Paris valait bien une messe pour Henri IV en 1593, l’union vaut bien d’avaler une pilule aussi amère soit-elle en 2024.
Coup de tonnerre ce mardi, Éric Ciotti annonce s’allier avec le Rassemblement national…
Il a donc franchit le Rubicon et les Républicains macrono-compatibles (Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Olivier Marleix, Gérard Larcher, Jean-François Copé, etc.) ont immédiatement réclamé sa tête… S’il existe toujours un groupe de parlementaires à ce nom dans la prochaine assemblée, il sera donc purgé de l’ADN vicié, hérité de son héritage UMP et RPR d’antan. Après l’explosion du plafond de verre, on assiste donc à celle du cordon sanitaire contre le RN ex-FN…
Coup de tonnerre (bis) : le Rassemblement national rejette le même jour une alliance avec Reconquête… Marion Maréchal, dépitée, dénonce le « regrettable argument » avancé par la direction du parti : « Aucune association directe ou indirecte avec Éric Zemmour. »
Il n’y aura donc pas la grande alliance des trois courants « de droite » (même si le RN récuse cette étiquette, c’est ainsi qu’il est perçu dans l’opinion). Nous verrons ce que le seul rapprochement avec Éric Ciotti et les Républicains qui le suivront comptabilisera d’élus le mois prochain. Rappelons qu’en 2021 en Italie, l’ex-président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a formé un gouvernement d’union nationale avec tous les partis politiques (dont la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi), à l’exception de Fratelli d’Italia dirigé alors par Giorgia Meloni… Un an après, celle-ci accédait à la tête de l’État et la liste qu’elle conduisait pour les élections européennes de dimanche est arrivée largement en tête… Comparaison n’est pas raison, certes, mais la raison peut néanmoins l’emporter tôt ou tard… et Jupiter qui rend si facilement fous ceux qu’il veut perdre peut se montrer également facétieux !
Marion Maréchal ne quittera donc pas Reconquête pour retourner au Rassemblement national comme beaucoup l’avaient prédit…
Généralement, on quitte un camp après une défaite ; il serait tout de même été étonnant qu’elle ait pensé à tourner le dos à ses collistiers après un succès. À ce jour, remarquons toutefois que s’il y a des désaccords de stratégie au sein de Reconquête sur l’attitude que ce parti doit adopter vis-à-vis du Rassemblement national – Marion Maréchal l’a elle-même reconnu sur les plateaux de Cnews –, dans quel parti n’y a-t-il pas de points de vue différents entre les responsables ? L’avenir dira si les responsables de Reconquête sont capables de rester unis comme ils l’ont montré jusqu’à présent en composant avec leur egos respectifs. Attitude assez appréciée des militants, mais également des électeurs.
La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron est-il un audacieux coup de poker pour reprendre la main ou le début de la fin du macronisme ?
L’un n’exclut pas l’autre. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, il ne faut pas oublier qu’Emmanuel Macron a bénéficié de deux « coups de chances » phénoménaux depuis son accession à l’Élysée : la pandémie de covid qu’il a su magistralement instrumentaliser à son profit, puis la guerre russo-ukrainienne qui a brouillé les cartes de l’élection présidentielle en 2022 et lui a permis d’être réélu, mais sans majorité absolue à l’Assemblée : cela a été le début de la descente aux enfers de sa popularité, sur fond de lois imposées à coups de 49,3.
10:46 Publié dans Législatives 2024, Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Eric Zemmour mardi soir sur C NEWS
00:33 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 11 juin 2024
Eric Zemmour ce mardi soir à 19 h sur C News
17:28 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Dernière minute : le RN rejette tout accord avec Marion Maréchal faute d’avoir obtenu la tête d’Eric Zemmour
Marion Maréchal vient de diffuser ce communiqué qui montre malheureusement la volonté hégémonique du RN et la rancoeur de Marine Le Pen. Le fait qu’Eric Ciotti soit très isolé au sein de LR pour rejoindre cette union des droites peut également avoir poussé le RN, dans sa quête infinie de normalisation, à renoncer à cette alliance :
Source Le Salon beige cliquez ici
16:38 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |