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mercredi, 12 juin 2024

Le péché originel de Marine Le Pen

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« Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique »

Charles Péguy

Maurice Bernard

En engageant son parti dans la voie de la "dédiabolisation", de la "respectabilisation" à tout prix ; en virant ou en poussant vers la porte de sortie tant de responsables, de militants sincères et dévoués, sans égards pour leur travail, leurs sacrifices ; en les remplaçant parfois par des contempteurs de son propre père, Marine Le Pen a, de fait, apporté de l’eau au moulin de la gauche et de la droite libérale-libertaire. Tel est son péché originel.

Sa démarche, en effet, est venue en quelque sorte justifier a posteriori le discours de ses adversaires. Elle lui a donné du crédit : s’il fallait dédiaboliser le FN, c’est donc qu’il n’était pas blanc-bleu, qu’il avait bien quelque chose à se reprocher, qu’il avait à voir, in fine, avec le diable, la bête immonde, le mal absolu…

Ce faisant, elle s’est mise en situation d’avoir à reprendre à son compte et à intégrer tous les éléments de langage utilisés contre Jean-Marie Le Pen et son mouvement pendant trois décennies.

Elle s’est condamnée à avoir à répondre favorablement aux sollicitations pressantes des thuriféraires de la pensée conforme concernant les "origines sulfureuses" du FN, le "racisme" et l’"antisémitisme" de son chef (et par extension de ses cadres, de ses militants, voire de ses électeurs - que Bernard Tapie, rappelons-le, n’hésita pas, en son temps, à traiter de « salauds »).

Elle s’est condamnée à diaboliser à son tour l’"extrême droite", à laisser insulter la mémoire de certains des fondateurs de son parti (voire à l’insulter elle-même – telle celle de François Brigneau -), à déceler des "nazis", des "fascistes" dans les autres formations de la droite nationale (à commencer par celle – Reconquête! – qui ose venir marcher sur "ses" plates-bandes), à réclamer des dissolutions…

Quand on met le doigt dans l’engrenage, on doit s’attendre à voir son corpus politique y passer tout entier… Sans pour autant – on le voit bien actuellement, une fois de plus – s’affranchir définitivement des accusations, des attaques de la gauche et de l’extrême gauche pour lesquelles, de toute façon, le RN a été, est et restera un parti "fasciste", "raciste", clairement à l’écart de l’"arc républicain"…

Que de petites lâchetés, de renoncements, de reniements pour voir, à la fin, se reconstituer le front "républicain" ou "populaire" ! Pour que 2024 se donne des airs de 2002 ! Tout ça pour ça ! Quel gâchis ! C’est pathétique, c’est consternant, c’est à hurler !

Pour clore ce billet d’humeur, voici, pour mémoire, quatre petits rappels… À l’attention tout particulièrement de ceux qui, dans nos rangs, anciens admirateurs ou supporters de Jean-Marie Le Pen, ont aujourd’hui les yeux de Chimène pour sa fille et ses nouveaux amis :

  • En juin 2014, lors d’un dîner chez Gilbert Collard, l’UMP Sébastien Chenu (ex du Parti républicain, ex-chef de cabinet adjoint de Christine Lagarde au Commerce extérieur et proche de Roselyne Bachelot) rencontre pour la première fois Marine Le Pen à laquelle il déclare d’emblée : « Je n’aurai pas dîné avec votre père, Jean-Marie Le Pen» (Valeurs Actuelles n°4233, janvier 2018)…
  • En février 2022, dans les colonnes du Figaro, Marine Le Pen déclare : « Je retrouve chez Éric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front national, sont venues puis reparties remplies de personnages sulfureux. Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis (bel amalgame, NDLR). Tout cela ne fait pas une posture présidentielle ». À noter que franceinfo voit alors, dans l’utilisation de ces mots "catholiques traditionalistes", "païens" ou "nazi" des « allusions aux soutiens encombrants » d’Éric Zemmour, « tel Jean-Yves Le Gallou (…) ou même le Parti de la France »…
  • En décembre de la même année, par courrier, Marine Le Pen, renvoyant dos à dos l’ultra gauche et l’ultra droite, demande au Premier ministre Élisabeth Borne « d’entreprendre les procédures nécessaires pour enfin dissoudre (les) associations groupusculaires » qui « bafouent les valeurs de la République et de la France ». Le Monde (le 20 décembre 2022) précise à cette occasion : « (…) Le courrier s’inscrit dans un contexte de regain des manifestations de groupuscules identitaires, à travers des actions symboliques ou violentes ». Avant de citer Jean-Philippe Tanguy, le député RN de la Somme, cosignataire du texte : « Il y a aujourd’hui un recrutement plus important des groupes d’extrême droite, il faut être vigilant et crier au loup ».
  • Enfin, le 2 mai dernier, Jordan Bardella, pressé par Valérie Hayer qui lui demande de reconnaître que Jean-Marie Le Pen a été « le déshonneur» de son parti, rappelle – sans même essayer de prendre en compte le contexte - que celui-ci « a été condamné pour antisémitisme », et que sa sortie de 1988 sur le "détail" « était éminemment antisémite » (ce qui a toujours été démenti par l’intéressé, mais aussi par maints de ses déclarations et un certain nombre de ses amitiés politiques).

Comment Marine Le Pen pourrait-elle prétendre au rassemblement des Français quand elle s’emploie avec constance à rejeter et vouer aux gémonies ceux qui, a priori, sont les mieux disposés à son égard ? La réponse à cette question est sans doute à rechercher du côté des lacunes manifestes de sa formation politique de base…

17:58 Publié dans Législatives 2024, Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Dissolution de l’Assemblée nationale : l’autre scénario machiavélique

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Entretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne Eurolibertés.

(Propos recueillis par Guirec Sèvres)

Dernièrement, vous avez considéré les sondages comme des « bouées de sauvetage » pour soirées d’élections, permettant aux partis politiques d’expliquer qu’ils n’étaient pas si perdants et leurs adversaires si gagnants… Et pourtant, les sondages avaient bien annoncé, peu ou prou, les résultats des élections européennes, même le score à plus de 30 % du Rassemblement national…

Je maintiens que les sondages ne sont pas obligatoirement truqués – ils le sont d’ailleurs rarement si tant est qu’ils le soient –, mais que leur utilisation peut être douteuse… si besoin est pour certains. Effectivement, pour ces élections européennes, ils avaient donnés quasiment les bons écarts et les résultats de chacune des listes importantes à 1 ou 2 % près. Dont acte. Personne n’a donc pu s’en servir, au soir de l’élection, pour ne pas reconnaître l’évidence : le triomphe (prévu) de Jordan Bardella, la déconfiture (attendue) de Valérie Hayer, le bon score (annoncé) de Raphaël Glucksman…

Vous vous attendiez à ces résultats ?

Pour ce qui est des trois premières listes arrivées en tête, oui… Je m’attendais en revanche à des surprises concernant les 4 listes suivantes – LFI, Républicains, écologistes, Reconquête – et d’éventuelles dégringolades de certaines sous les 5% fatidiques pour avoir des élus. Cela n’a pas été le cas. Dont acte également.

Que retenez-vous de ces résultats ?

On minimise assez étonnamment l’enracinement électoral de la liste Reconquête. Ce parti d’à peine trois ans d’existence a désormais des élus, ce qui n’est pas rien et confirme qu’il n’est donc pas un feu de paille. Il reste un mouvement en ascension, contrairement aux Républicains qui continuent leur déclin, même s’il est lent et aux écologistes dont le score a été divisé par trois. La véritable surprise, finalement, c’est l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Peu s’y attendait, notamment les Macronistes, comme le prouve la réaction de Yaël-Braun-Pivet, la présidente Renaissance de celle-ci qui a dénoncé comme une erreur cette décision du Président de la République : cela augure mal de l’avenir pour le camp présidentiel, d’autant que les députés Renaissance ne partent pas en campagne « dans la joie et la bonne humeur, la fleur au fusil », appréhendant pour la plupart d’entre eux de perdre leur siège. L’image qu’ils donnent aux électeurs n’est guère flatteuse.

Les partis de gauche qu’on disait divisés et irréconciliables ont mis moins de 24 heures pour annoncer leur union électorale… La Nupes, rebaptisée Nouveau front populaire, renaît-elle de ses cendres ?

Ce qui ne veut pas dire que les haines et les divisions n’existent plus, mais après des mois d’insultes et de déclarations de guerre interne, LFI, PCF, écologistes et PS s’entendent pour préserver leurs sièges. Sans vergogne aucune. Qu’en penseront leurs électeurs ? En seront-ils heureux ou dégoûtés ? Réponse début juillet… et Jean-Luc Mélenchon qu’on disait fini, reprend magistralement la main, tandis que le « héros » à gauche des élections européennes, un certain comment déjà ? Ah oui ! Raphaël Glucksmann, l’anti-Mélenchon, celui qui avait dit « jamais plus d’alliance aux conditions de LFI », a disparu des radars.

Tandis qu’à droite, entre RN, Reconquête et Républicains, on a envisagé enfin des accords…

Les désirs de leurs électeurs respectifs auraient été entendus, semblent-ils… ou peut-être plus sûrement de simples calculs d’intérêts électoraux.  Joindre l’utile à l’indispensable, faute d’agréable. Si Paris valait bien une messe pour Henri IV en 1593, l’union vaut bien d’avaler une pilule aussi amère soit-elle en 2024.

Coup de tonnerre ce mardi, Éric Ciotti annonce s’allier avec le Rassemblement national…

Il a donc franchit le Rubicon et les Républicains macrono-compatibles (Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Olivier Marleix, Gérard Larcher, Jean-François Copé, etc.) ont immédiatement réclamé sa tête… S’il existe toujours un groupe de parlementaires à ce nom dans la prochaine assemblée, il sera donc purgé de l’ADN vicié, hérité de son héritage UMP et RPR d’antan. Après l’explosion du plafond de verre, on assiste donc à celle du cordon sanitaire contre le RN ex-FN…

Coup de tonnerre (bis) : le Rassemblement national rejette le même jour une alliance avec Reconquête… Marion Maréchal, dépitée, dénonce le « regrettable argument » avancé par la direction du parti : « Aucune association directe ou indirecte avec Éric Zemmour. »

Il n’y aura donc pas la grande alliance des trois courants « de droite » (même si le RN récuse cette étiquette, c’est ainsi qu’il est perçu dans l’opinion). Nous verrons ce que le seul rapprochement avec Éric Ciotti et les Républicains qui le suivront comptabilisera d’élus le mois prochain. Rappelons qu’en 2021 en Italie, l’ex-président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a formé un gouvernement d’union nationale avec tous les partis politiques (dont la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi), à l’exception de Fratelli d’Italia dirigé alors par Giorgia Meloni… Un an après, celle-ci accédait à la tête de l’État et la liste qu’elle conduisait pour les élections européennes de dimanche est arrivée largement en tête… Comparaison n’est pas raison, certes, mais la raison peut néanmoins l’emporter tôt ou tard… et Jupiter qui rend si facilement fous ceux qu’il veut perdre peut se montrer également facétieux !

Marion Maréchal ne quittera donc pas Reconquête pour retourner au Rassemblement national comme beaucoup l’avaient prédit…

Généralement, on quitte un camp après une défaite ; il serait tout de même été étonnant qu’elle ait pensé à tourner le dos à ses collistiers après un succès. À ce jour, remarquons toutefois que s’il y a des désaccords de stratégie au sein de Reconquête sur l’attitude que ce parti doit adopter vis-à-vis du Rassemblement national – Marion Maréchal l’a elle-même reconnu sur les plateaux de Cnews –, dans quel parti n’y a-t-il pas de points de vue différents entre les responsables ? L’avenir dira si les responsables de Reconquête sont capables de rester unis comme ils l’ont montré jusqu’à présent en composant avec leur egos respectifs. Attitude assez appréciée des militants, mais également des électeurs.

La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron est-il un audacieux coup de poker pour reprendre la main ou le début de la fin du macronisme ?

L’un n’exclut pas l’autre. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, il ne faut pas oublier qu’Emmanuel Macron a bénéficié de deux « coups de chances » phénoménaux depuis son accession à l’Élysée : la pandémie de covid qu’il a su magistralement instrumentaliser à son profit, puis la guerre russo-ukrainienne qui a brouillé les cartes de l’élection présidentielle en 2022 et lui a permis d’être réélu, mais sans majorité absolue à l’Assemblée : cela a été le début de la descente aux enfers de sa popularité, sur fond de lois imposées à coups de 49,3. 

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10:46 Publié dans La chronique de Philippe Randa, Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Eric Zemmour mardi soir sur C NEWS

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mardi, 11 juin 2024

Eric Zemmour ce mardi soir à 19 h sur C News

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17:28 Publié dans Législatives 2024 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Dernière minute : le RN rejette tout accord avec Marion Maréchal faute d’avoir obtenu la tête d’Eric Zemmour

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Marion Maréchal vient de diffuser ce communiqué qui montre malheureusement la volonté hégémonique du RN et la rancoeur de Marine Le Pen. Le fait qu’Eric Ciotti soit très isolé au sein de LR pour rejoindre cette union des droites peut également avoir poussé le RN, dans sa quête infinie de normalisation, à renoncer à cette alliance :

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Source Le Salon beige cliquez ici

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