vendredi, 21 octobre 2011
Eternelle barbarie...
Le billet de Patrick Parment
Au stade de civilisation où nous en sommes, j’avoue que plus grand chose ne m’étonne. Toutefois la vidéo montrant Kadhafi mort m’a choqué. Je n’avais aucune sympathie particulière pour ce monsieur, mais la manière dont les soi-disant troupes de libération ont traité son cadavre – lynché est le terme exact – révèle le degré d’humanité dont sont capables les Libyens. Et ce sont ces mêmes gens que nos grands humanistes Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont allés chercher pour libérer un peuple, somme toute resté fort proche de la barbarie à en croire ces images. Mais, n’a-t-on pas assisté à pareil spectacle en Afrique, à Abidjan notamment lors de la chute de Laurent Gbagbo. Et, une fois encore, avec la complicité des troupes françaises. Il y a là un paradoxe que je ne m’explique pas et qui consiste à remplacer la peste par le choléra. Kadhafi n’était pas un saint, mais était-il pire que ces Américains qui jouent aux gendarmes du monde sur fond de désarroi des peuples depuis cinquante ans ?
Il semble bien que tant en Afrique que dans le monde arabe, l’islam n’ait en rien empêché l’homme d’exprimer sa part de barbarie. Or, ce que l’on appelle civilisation, n’est-ce pas justement l’éradication de ce qu’il y a de sauvage en nous pour accéder à ce que Norbert Elias appelait « la civilisation des mœurs ». Héritières de la sagesse grecque, nos monarchies européennes y sont parvenues au travers de la loi (le temporel) et du châtiment divin (le spirituel) afin d’accoucher d’une société pacifiée à défaut d’être paisible. Ce que nos démocraties semblent remettre en cause.
Voici qui devrait interpeller un homme comme Alain Juppé, nourri aux sources de l’humanisme lors d’un passage, bien oublié semble-t-il, à Normale Sup. Et abonné aux droits de l’homme de surcroît.
Reste que les images que nous avons vus et qui nous ont laissé pantois, devraient interpeller nos politiques mieux qu’un discours de François Hollande ou de Martine Aubry quant à la présence sur notre sol de plusieurs millions de Maghrébins et d’Africains, musulmans pour la plupart. Ceux-là mêmes à qui nos hiérarques socialistes veulent accorder le droit de vote.
On ne manquera pas de remercier non plus dans cette affaire notre cher patronat, avide de main d’oeuvre bon marché et nos politiques de droite comme de gauche à la solde des puissances d’argent qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant l’intérêt collectif. Elle est belle, leur démocratie, aux Juppé, Koscuisko-Morizet, Pécresse, Sarko, Hollande, Mélenchon et consorts qui dégueulent de bons sentiments jusqu’à l’indigestion. Et ça donne quoi au final ? La Côte d’Ivoire hier et la Libye demain, livrées au chaos. Comme l’Irak aujourd’hui.
La question que l’on pose est la suivante : que feront tous ces immigrés déculturés, ghettoïsés, éloignés de nos mœurs de cour et constitués de facto en lumpenprolétariat, quand soudain les services sociaux, et les aides en tous genres cesseront d’exister ? Bref, quand l’Europe ne sera plus ce mât de cocagne accueillant toute la misère du monde.
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