mardi, 08 juillet 2025
Quand Mediapart s’attaque aux sujets brûlants…
Arnaud Florac - Chroniqueur sur Boulevard Voltaire
Quand on a une passion pour l’exécution publique, on n’a pas toujours les moyens d’assouvir ses passions tristes ici et maintenant : les cibles vivantes ne sont pas légion. Alors, forcément, on en est réduit à faire de l’archéologie, à souffleter les cadavres. Mediapart, par exemple, n’aime rien tant que salir les politiques, de préférence quand ils sont à droite. Mais comme le RN joue finement et que c’est le seul parti de droite (mais l’est-il vraiment ?) qui représente quelque chose sur l’échiquier politique, Mediapart traverse un sale moment. Alors, il reste feu Patrick Buisson, théoricien de la droitisation de Nicolas Sarkozy, à qui le média gauchiste s’attaque, dans son édition du 6 juillet 2025.
À en croire les journalistes d’investigation, qui s’appuient sur les archives personnelles de l’ancien conseiller de Sarko, c’est un véritable « entrisme » des cathos - et même des tradis ! - qui a eu lieu, entre 2007 et 2012. Ne craignant pas de tout mélanger, les « enquêteurs » ouvrent leur article sur la remise d’une décoration pontificale à Patrick Buisson en 2012. Apparemment, ce serait le signe du travail méthodique des « conseillers » de son entourage pour promouvoir les positions catholiques auprès du Président. Plongeons avec eux dans les entrailles de la bête immonde en chemise brune qui fait du bruit avec ses bottes.
« Les racines chrétiennes de la France »
Dans l’entourage de Buisson, on trouve d’abord Camille Pascal, qui était alors la « plume » de Sarkozy. Revenu à la foi grâce à Benoît XVI, cet agrégé d’histoire, spécialiste du XVIIIe siècle, n’a pas le profil d’un skinhead ni d’un tradi tel que Mediapart se les représente. Qu’importe : il a écrit le discours du Puy-en-Velay, dans lequel Sarkozy mentionne les « racines chrétiennes de la France », cela suffit à le classer dans la catégorie des Templiers. Comme le dossier de Camille Pascal est un peu mince, les commissaires politiques d’Edwy Plenel s’en prennent à sa femme, Caroline, haut fonctionnaire dans l’Éducation nationale, accusée ces derniers mois d’avoir voulu protéger le lycée Stanislas. Camille Pascal aime la France, sait qu’elle est chrétienne depuis deux millénaires, et sa femme défend les bons établissements : qu’on lui coupe la tête !
« Avoir un homme comme Patrick Buisson aux côtés du président de la République fut ainsi, pour les catholiques traditionalistes, une véritable bénédiction », affirme Mediapart, qui cite la communauté Saint-Martin, probablement assez mal connue de ses lecteurs. C’est l’occasion de salir quelqu’un d’autre : Mgr Marc Aillet, actuellement évêque de Bayonne, qui « multiplie les provocations » depuis sa nomination (lire : qui exprime des positions catholiques à temps et à contretemps, comme le lui demande l’Évangile…). Pour Mediapart, la nomination de Mgr Aillet serait purement politique… et due à Buisson. Parmi les archives de Nicolas Diat, un autre conseiller de la nébuleuse sarkozyste, on découvrira seulement des traces écrites de la volonté de mener une « stratégie d’influence » auprès de la Conférence des évêques de France. C’est exactement ce que les politiques font avec l’islam, et cela ne choque personne…
« Ministre de l’Intérieur et des cultes, garant du respect de la laïcité »
Une dernière salve de noms : Louis de Raguenel (aujourd’hui au JDNews), qui bossait alors pour Claude Guéant à Beauvau ; Bruno Retailleau, non seulement catholique, mais aussi ami de Philippe de Villiers, que l’on suspecte de ne pas aimer passionnément la République. C’est d’ailleurs à Retailleau que s’attaque la fin de l’article, avec cette conclusion qui se veut glaçante : « Bruno Retailleau est désormais ministre de l’Intérieur et des cultes, garant du respect de la laïcité. »
Bref, qu’apprend-on, dans cet article, assez peu ordonné et assez mal écrit ? Les catholiques ont des réseaux et veulent faire avancer leurs idées. Ah. Et les gauchistes, alors ? Ce qui dérange Mediapart est peut-être ce début de symétrie. Désolé pour les staliniens : on appelle ça le débat d’idées.
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