Laurent Lopez (FB)
Lors du confinement je me suis adonné, comme beaucoup de mes compatriotes, à de petits travaux de bricolage. J’étais en effet peu motivé pour m’asseoir derrière un clavier, préférant profiter du chant des oiseaux qui ont élu domicile dans mon jardin.
Je n’ai prêté que peu l’oreille aux journaux télévisés qui répétaient, tels des mantras, les mêmes choses, jour après jour. Les journalistes interrogeaient les mêmes « spécialistes », lesquels formulaient les mêmes réponses, commentées par les mêmes chroniqueurs… Seuls les chiffres des victimes variaient, hélas, quotidiennement.
Pour autant j’observe, à la fois amusé et consterné, nos responsables politiques qui s’efforcent en ce temps de crise d’exploiter à leur profit la situation dramatique de la France.
Les membres du gouvernement et ses divers soutiens font de leur mieux pour convaincre les Français que la situation est sous contrôle, les mesures utiles ayant été prises en temps voulu. Qui peut croire cela si l’on considère la pénurie de masques, de gants et de gel hydroalcoolique ?
Quant à elle l’opposition s’échine à démontrer que le gouvernement est en dessous de tout, lequel se serait signalé par son incapacité à anticiper et gérer la pandémie qui ruine notre pays.
Sans aucun doute, tous les opposants auraient fait mieux ! Entre ceux qui ont déjà dirigé la France et l’ont conduite à l’abîme économique, ceux qui sont incapables de gérer financièrement leur propre parti et les nostalgiques de l’aberration marxiste, tous sont peu qualifiés pour porter un jugement crédible. Comment s’étonner ensuite que nos compatriotes préfèrent la pêche à la ligne les jours de scrutin à l’accomplissement de leur devoir d’électeur ?
Je m’amuse de voir ces histrions de tous bords s’agiter dans le bocal renfermant le microcosme de la politique politicienne. En cette période sombre, j’aurais apprécié davantage de bon sens et d’union…
Cependant, je concède que j’ai été touché par le dévouement et la disponibilité de maires de mon territoire. Beaucoup se sont distingués par leur réactivité et leur capacité à enchaîner de longues journées de travail au bénéfice de leurs concitoyens. Et même si aucun d’eux n’est de ma famille politique, je sais reconnaître la valeur des individus qui placent l’intérêt de la communauté avant quelconque autre considération. Puissent les temps dramatiques que nous traversons faire comprendre à ceux qui nous dirigent que les maires sont les élus les plus importants de la République.
Eux aussi étaient en première ligne !
Enfin, j’ai une pensée pour un homme parvenu à l’hiver de sa vie. Je ne doute pas qu’il doit s’amuser du spectacle de ses adversaires politiques se rangeant, sans l’avouer, à ce qu’il proposait voici des décennies.
Il est du plus grand comique en effet de voir des leaders politiques de droite et de gauche réclamer désormais le contrôle de nos frontières, la relocalisation des productions stratégiques et s’ébaudir devant les avantages des circuits courts tout en condamnant la mondialisation.
Voici quelques mois, les mêmes louaient l’Europe, prêchaient inlassablement les « avantages » de l’espace Schengen, glosaient sur la nécessité de laisser nos frontières grandes ouvertes et s’indignaient que l’on puisse proposer d’effectuer un contrôle sanitaire des personnes arrivant sur notre sol…
J’imagine le large sourire de ce digne vieillard dont les mèches jadis blondes ont pris avec le temps la couleur de la neige. Toute sa vie, tel un phare breton affrontant l’océan, il n’a jamais fléchi dans ses convictions. Désignant depuis cinquante ans les lourds nuages noirs se profilant sur l’avenir du pays, il fut raillé, insulté, ostracisé… Aujourd’hui, beaucoup de nos compatriotes savent qu’il a eu raison trop tôt et que les Français ont compris trop tard…
Cet homme, c’est Jean-Marie Le Pen. Si je ne doute pas qu’il doit être très affecté par le déclin de la France, je suis certain qu’il doit bien rire de voir ceux qui le clouaient jadis au pilori se faire les chantres du patriotisme !
Je mesure enfin les grands moments de solitude que cet homme a traversés. Seul, contre la meute des braillards du mondialisme et du politiquement correct. Il n’en attire que davantage le respect.
Il manque aujourd’hui à la France un homme de cette trempe, tandis que trente années sont de trop pour Jean-Marie Le Pen.
Car qui d’autre que lui aurait pu faire chanceler un Emmanuel Macron souverain ?
Je souhaite au « Menhir » de couler des jours heureux et de rire encore longtemps du spectacle cocasse offert par les politiques qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.